3 sept. 2009

Un Numide en Amérique du Nord - 6 -




‘’C’est une saison qui n’existe


que dans le Nord de l’Amérique’’


Joe Dassin





Quelques mois après ton arrivée en Amérique du Nord tu m’avais dis ‘’Quand pour la 1ere fois je vis au grand jour la ville de Montréal, j’ai été fortement impressionné par la couleur rouge des briques des maisons sur le fond gris du béton et sous un ciel de même couleur. C’était un mois d’octobre du début de ce 21ième siècle. ‘’ Qu’est ce qui t’a marqué pour que le Numide que tu es soit autant interpellé pour ne pas dire perturbé ?


‘’En fait, oui j'ai été perturbé mais c'était une bonne perturbation. Avant que je n'arrive au Canada, j’avais la conviction que les couleurs du Québec étaient celles du Fleurdelisé le blanc et le bleu et que celles du Canada étaient celle du Drapeau National Canadien le rouge et le blanc avec la feuille d’érable. J’étais aussi convaincu que je verrai ces couleurs partout où j’irai. Mais il y a une autre réalité plus colorée qui, à mon avis, influe sur les habitants de ce continent.


J’ai remarqué comme l’ont fait bien d’autres avant moi que les couleurs les plus naturelles sont, sans aucun doute, le vert et le blanc ; le vert de la végétation qui perdure tout au long de l’année et qu'accentue le blanc de la neige durant l'hiver.


Mais, au fil du temps, j’ai appris que le Québec et le Canada pour ne pas dire presque tout le continent Nord Américain, dés le mois d’octobre et jusqu’à la mi-novembre, et très souvent durant quelques jours seulement, changent progressivement d’apparence tout en changeant de couleurs.


Les feuilles des bouleaux jaunes, des érables, des chênes et des frênes rouges passent du vert au rouge pourpre et celles des sorbiers décoratifs deviennent oranges. C’est l’été indien qui marque la limite avec l’été régulier.


Qui pourrait affirmer que cela n’influence pas les habitants de ces pays ? Je pourrais dire qu’avec le temps ils mûrissent. La douceur de ces instants saisonniers se reflète sur tous et sur tout en harmonie et en équilibre’’


Ferid Chikhi


27 août 2009

Un Numide en Amérique du Nord - 5 -

À la rencontre de Georges Washington et de Thomas Paine…



Ils m’ont expliqué ce qu’est la Liberté ...


Le Numide, Il y a quelques années de cela tu m’as parlé de ton 1er voyage aux États Unis et tu m’avais dis qu’un jour tu me diras ce que tu as ressenti en visitant leur Capitale. Est-ce le bon moment pour le faire ? Comme de coutume, il se tue, garda le silence quelques secondes comme pour rassembler ses souvenirs et ... il reprit son récit...


‘’En réalité mon premier voyage aux States remonte au début des années ‘’70’’. J’étais étudiant en civilisation américaine. Le 1er cours auquel j’avais assisté avait été donné par M. Benouameur. Un de mes profs les plus respectés et des plus respectables. Un livre ambulant.


Nous nous demandions, à l’époque, comment il faisait pour se rappeler de toutes les dates, de tous les lieux et de tous les noms prestigieux de ce continent…? L’écouter, c’était, voyager tout en restant sur place. D’autant plus que pour nous - avec l’autorisation de sortie du territoire national, instituée par le gouvernement - le voyage à l’étranger n’était qu’un rêve, pratiquement irréalisable.


C’est dire que lorsqu’en septembre 1998, 18 ans plus tard, j’ai été invité à Washington par l’International Crisis Group, je n’ai pas hésité un seul instant à dire ‘’Oui’’. Après une escale à Bruxelles, je débarquais à Dulles et je me lançais à la conquête de l’amérique. C’était inespéré. Incroyable. Fantastique. Fabuleux.


J’ai visité quelques espaces publics de cette capitale. Le Capitole, la Maison Blanche et le Mémorial de Lincoln ne sont pas seulement des bâtisses mais des lieux d’histoires et d’une Histoire qui, aujourd’hui encore, façonne le monde. Le Congrès, sa bibliothèque, sa cafétéria, quelques bureaux qui ont certainement été ceux de grands hommes qui ont fréquenté ces espaces.


La rencontre avec Maria Pica et Celes Hughes, toutes deux membres du staff du Comité des Relations Internationales du Congrès, a été très informative et enrichissante.


Lors des rencontres programmées par l’ICG j’ai été impressionné par la teneur et la profondeur des propos tenus par certaines personnalités telles que : Morton Abramowitz ancien ambassadeur des États Unis, Président de l’ICG, ancien assistant du Secrétaire d’État pour l’intelligence et la recherche. Joanne Leedom Ackerman journaliste et écrivain. Wayne Owens (malheureusement décédé en décembre 2002 à Tel Aviv) fondateur du Centre pour la Paix et la Coopération au Moyen Orient.

C’était tel, qu’à un moment donné l’une des valeurs fondamentales de ce que j’ai retenu de ma culture d’oralité me sauta au visage comme un éclair dans le ciel. Le silence qui a toujours accompagné nos ancêtres dans leur quête d’espaces nouveaux et vivables se fit sentir comme un tonnerre tonitruant. Je me suis, alors, rappelé cette adage qui dit ‘’si tu veux savoir ce que pense ton interlocuteur pose lui des questions, sur ce qu’il connaît le mieux, il te dira son savoir. Écoute sa réponse elle sera pleine de bon sens’’.


À Washington, j’ai découvert les vraies racines de la démocratie, telles que je les ai étudiées à l’université d’Alger en civilisation américaine. Elles étaient là, comme l’avaient voulu les pères fondateurs - Georges Washington, Lincoln ou encore Thomas Paine cet intellectuel, révolutionnaire devenu célèbre par son pamphlet intitulé Le Sens commun. Ses écrits, parmi lesquels figurent les droits de l’homme, avaient exercé une grande influence sur les acteurs de la Révolution française. C’est aussi lui qui rédigea Le siècle de la raison (The Age of Reason).

En quittant ce pays, sa capitale j’avais une autre compréhension, une perception, une autre sensation de la démocratie et encore mieux j’avais intégré une autre conception de la liberté’’.


Ferid Chikhi

25 août 2009

Quel contenu langagier pour le rapprochement citoyen ?

Les langues évoluent avec les progrès des citoyens qui les parlent. La forme et le fonds de ces langues sont pondérés en lien avec ce que ces citoyens créent dans leur vie de tous les jours.

Les supports médiatiques traditionnels depuis le journal en papier, la TV, l’ordinateur et les nouveaux – cellulaire, IPhone, etc. – modifient le contenu des langages, du vocabulaire, des règles de grammaire utilisés. Le SMS, Texto, etc. sont des suites de lettres et d’abréviations…qui pour les plus âgés – sauf ceux qui se mettent à jour et en permanence - n’ont aucun sens.

Si nous ajoutons qu’à travers le monde il existe des citoyens qui ne se reconnaissent pas dans les discours de leurs dirigeants et de beaucoup de médias qui se disent indépendants de toutes obédiences idéologiques, quel sera le Verbe de la communication entre citoyens dans les décennies à venir ?

Mieux encore, avec les nouvelles technologies de l’information, la liberté qu’offre Internet et les médias citoyens, pour réduire la défiance de ces citoyens du monde, rapprocher les sociétés auxquelles ils s’identifient, en recherchant ‘’des convergences plurielles et mutuellement avantageuses, est-il faisable de concevoir un nouveau langage avec des mots et des concepts simples et à la portée de tous?

Une langue à la portée de tous et traduisible dans toutes les autres, est-ce du possible ?

Est-il concevable de réfléchir à un contenu rassembleur, dénué de non-dits et de mensonges qui aura pour objectif de rassembler dans la diversité et la pluralité ?

Ferid Chikhi

17 août 2009

Un Numide en Amérique du Nord -4-


’Le pluralisme culturel c’est aussi le cosmopolitisme linguistique’’

''Le Boulevard St Laurent une ligne de démarcation''


Le Numide resta pensif quelques minutes avant de répondre à l’une de mes nombreuses questions. Je voulais connaître ses premières impressions sur la ville de Montréal et l’Amérique du Nord.


Il inspira profondément comme pour prendre son élan et poursuivi sa narration : ‘’Mes premières impressions sur Montréal’’ ? Me demanda t’il.

’Oh! Elles sont diffuses. Très diffuses. La mémoire ne me joue pas de mauvais tours mais il y a tellement de moments de vérités qui s’entremêlent. Les gens parlent de choc culturel mais moi ce n’était pas tant cela qui est venu me chercher.


Après un court instant d’hésitation, Le Numide, poursuivi. ‘’ Initialement, je ne sais pas si c’est tant la couleur ambre / rouge de la brique des immeubles ou les rues au nom de Saints qui m’avaient interpellés. En l’espace de quelques 35 minutes de parcours j’en ai compté par moins de 6 dans une aire d’environ 500m2. Saint Laurent, Sainte Catherine, Saint Denis, Saint Hubert, Saint Joseph, Saint Alexandre…pourtant il n’y a pas beaucoup d’églises dans cet espace.


Il y a aussi un autre aspect que j’ai observé comme le font tous les nouveaux arrivants qui s’intéressent à l’organisation urbaine de la ville ; lors du deuxième jour passé au centre ville, mon ami, L’Hacène d’Ath Ouacif, m’appris qu’elle est séparée en deux par le boulevard Saint Laurent. La Main pour les Montréalais.


Une artère longue de onze kilomètres. Elle part du vieux port, depuis la rue de la Commune, située géographiquement au sud de la ville et rejoint la rue Sumerville, dans le Nord, en direction de la ville de Laval. Elle est la ligne médiane entre l’Est plus francophone et l’Ouest plus Anglophone.


Mais, ce que je retiens comme étant une vraie découverte pour moi c’est que même si le français est la langue la plus parlée suivie de l’anglais il y a aussi litalien, l’espagnol, le portugais, le grec, le cantonais, le vietnamien, le yiddish, mais aussi le Kabyle, la langue des numides et l’arabe. Le pluralisme culturel c’est aussi le cosmopolitisme linguistique’’. N’est ce pas là le credo d’une vraie tolérance !?’’.


Ferid Chikhi

Un Numide en Amérique du Nord - 381 -

  Les intellectuels Algériens doivent sortir de l’ombre  La personnalité créatrice doit penser et juger par elle-même,  car Le progrès moral...