‘’C’est une saison qui n’existe
que dans le Nord de l’Amérique’’
Joe Dassin
Quelques mois après ton arrivée en Amérique du Nord tu m’avais dis ‘’Quand pour la 1ere fois je vis au grand jour la ville de Montréal, j’ai été fortement impressionné par la couleur rouge des briques des maisons sur le fond gris du béton et sous un ciel de même couleur. C’était un mois d’octobre du début de ce 21ième siècle. ‘’ Qu’est ce qui t’a marqué pour que le Numide que tu es soit autant interpellé pour ne pas dire perturbé ?
‘’En fait, oui j'ai été perturbé mais c'était une bonne perturbation. Avant que je n'arrive au Canada, j’avais la conviction que les couleurs du Québec étaient celles du Fleurdelisé le blanc et le bleu et que celles du Canada étaient celle du Drapeau National Canadien le rouge et le blanc avec la feuille d’érable. J’étais aussi convaincu que je verrai ces couleurs partout où j’irai. Mais il y a une autre réalité plus colorée qui, à mon avis, influe sur les habitants de ce continent.
J’ai remarqué comme l’ont fait bien d’autres avant moi que les couleurs les plus naturelles sont, sans aucun doute, le vert et le blanc ; le vert de la végétation qui perdure tout au long de l’année et qu'accentue le blanc de la neige durant l'hiver.
Mais, au fil du temps, j’ai appris que le Québec et le Canada pour ne pas dire presque tout le continent Nord Américain, dés le mois d’octobre et jusqu’à la mi-novembre, et très souvent durant quelques jours seulement, changent progressivement d’apparence tout en changeant de couleurs.
Les feuilles des bouleaux jaunes, des érables, des chênes et des frênes rouges passent du vert au rouge pourpre et celles des sorbiers décoratifs deviennent oranges. C’est l’été indien qui marque la limite avec l’été régulier.
Qui pourrait affirmer que cela n’influence pas les habitants de ces pays ? Je pourrais dire qu’avec le temps ils mûrissent. La douceur de ces instants saisonniers se reflète sur tous et sur tout en harmonie et en équilibre’’
Ferid Chikhi