... ’’Le moralement fautif ne peut-être qu’un ignorant’’. -2 -
Mais que faire et comment faire s’agissant des excès de l’homme et de leurs conséquences sur l’environnement ? Dans sourate Al-Hijr, 15, 22 il est dit ‘’ Et Nous envoyons les vents fécondants ; Et Nous faisons alors descendre du ciel une eau dont Nous vous abreuvons et que vous n'êtes pas en mesure de conserver". De ce point de vue, et de ce que j’ai compris de ma tradition, se référer au Coran est une démarche spirituelle qui mène vers la pleine sagesse et une méditation sereine sur l’œuvre de Dieu. Cela aide à préserver les éléments sur lesquels nous avons un contrôle.
C’est dire aussi combien l’environnement et la nature sont à l’origine sensibles, parce qu’ils sont l’œuvre de Dieu et qu’ils émanent de sa miséricorde en tant que berceaux de la vie. Cela est prescrit dans sourate An-Naba –78,6. ‘’N’avons nous pas fait de la terre une couche ?’’ Respecter l’état de la nature c’est donc respecter l’ordre divin qui a agencé l’homme et son environnement de manière parfaite et mesurée.
La Nature obéit à des lois. L’homme qui la gère et la domine par sa raison a t’il, lui, tous les droits ? N’a t’il pas d’obligations à son égard ? L’homme a perdu conscience aujourd’hui qu’il appartient à un monde dont il n’est pas l’auteur, mais auquel il est lié par tant de liens invisibles d’échanges chargés de significations, de sens et de signes.
Est-ce à dire que pour toi il y a des causes et des effets en la matière ? Bien entendu, nous sommes de simples passants, de simples locataires, des nomades en transit, j’allais dire des immigrants…. Ce monde ne nous appartient pas. Il ne nous appartient pas de le détruire parce que nous ne l’avons pas construit. Il apparaît donc vital que des principes de respect de notre environnement doivent être développés et honorés.
Alors et pour conclure je suis partisan de ceux qui veulent repenser les choix et les valeurs pour éviter celles qui conduisent au chaos. Mais je me questionne sur ce qui hâte l’épuisement des ressources et la destruction de l’environnement ou encore peut-on conclure que c’est la dégradation voire la perversion des valeurs morales naturelles et spirituelles qui sont à l’origine de ce processus ?
Il y a ceux qui considèrent que c’est la perte du sens de la vie humaine et l’illusion entretenue de l’enrichissement continuel par les virtualités de la mondialisation et l’accroissement rapide des échanges matériels basés sur le seul profit qui en sont la cause mais il y a aussi ceux qui contrediront cette hypothèse.
Les premiers feignent d’oublier que l’Homme est l’être sublime, la créature sublime de Dieu. Les autres prétendent ignorer que par ses actions irréfléchies le même Homme sème la désolation et précipite la dégradation de l’environnement, de la nature, de l’écologie, de la terre. Même s’il a le rôle et la mission ultime de défendre et de préserver ses caractéristiques. A ce niveau de la réflexion je prendrai à témoin Socrate qui a dit : ‘’le moralement fautif ne peut-être qu’un ignorant’’.
Sommes-nous si ignorants que cela, pendant cette ère où la technologie permet de faire le tour du monde en un clic de souris ? Je suis convaincu que l’homme en spiritualisant ses rapports au monde et à son environnement traitera avec plus d’amour et de responsabilité la Nature.
C’est ainsi qu’il démontrera qu’il a compris le lien qui existe entre sa fragilité et celle de la terre et qu’il apprendra à en user avec sagesse et raison.’’ Un silence, une inspiration et un moment de méditation se succèdent. Le Numide se tait.
Ferid Chikhi