19 juil. 2011

Un Numide en Amérique du Nord -116-

Onze ans après le millénium -3-
Tout autour de la voiture et des routes …-2-.
La seconde caractéristique de cette Province qui a le plus retenu notre attention et résumait nos points de vue, c’est le flot de véhicules sur les routes, les autoroutes et les stationnements des villes et villages, par lesquels nous avons transités.
Ce ne sont pas seulement des centaines de voitures, de camions et autres caravanes (ces grosses maisons mobiles) presque toutes immatriculées au Québec qui sillonnaient l’Ontario mais des milliers. Là où nous sommes passés, là où nous nous sommes arrêtés, dans les parcs, les stations d’essence, les places commerciales ou simplement les rues nous étions impressionnés par la multitude de voitures de toutes les marques - GM, Ford, Toyota, Mercédès, VW, Hyundai, Volvo - en provenance des États-Unis, du Japon, de la Corée du sud, de l’Allemagne et de la Suède, etc.
Est-ce là le signe de l’industrialisation de la plus peuplée et de la deuxième plus grande province du Canada ? Il s’agit à n’en point douter d’une marque de son développement.
Enfin la troisième caractéristique concerne les transports en commun. Ils n’y sont ni visible ni présents et pas fort nombreux si l’on excepte, là aussi, les quelques autocars que nous avons observés et qui débarquaient des milliers de touristes pour la plupart en provenance du Québec et selon ce que nous avons appris un chemin de fer transcontinental qui la relie à la Colombie Britannique en passant par le Manitoba mais qui est devenu beaucoup plus un transport de marchandises que de personnes.
Ce qui nous fit dire qu’en Ontario, et par extrapolation ailleurs au Canada, tout est construit et fabriqué autour de la voiture et des routes qu’autour de l’individu et pour l’individu.   
Ferid Chikhi

16 juil. 2011

Un Numide en Amérique du Nord - 115 -

Onze ans après le millénium -2-
Pas de langue française mais des milliers de voitures …-1-.
Le séjour de nos proches venus du Danemark et d’Allemagne s’est achevé sur la lecture de bien des souvenirs, des moments de retrouvailles, des instants d’affection et de forte sensibilité. Même si je m’efforçais à ne pas y penser, je concède que dés le début, j’appréhendais le jour de leur départ. Certes, il n’y a pas eu de larmes visibles mais celles du cœur se faisaient ressentir par ces rappels qui consistent à dire ‘’Il faut à tout prix revenir’’, ‘’Vous devez vous aussi revenir au Danemark’’, ‘’Il faut refaire ça avec les enfants et les petits enfants’’, ‘’Dites leurs de venir  au Canada, il y a tellement de choses à voir et à visiter’’.
Mais tout ça, nous le savons, exige de l’organisation et la volonté de rééditer l’exploit de traverser l’Atlantique et la mer du Nord pour tout simplement se retrouver. J’admets aussi qu’il y a eu bien du chagrin, de la tristesse à la limite de la lassitude de revivre une nouvelle séparation, la distance qui séparent nos trois pays. Presque trois continents. Il y a eu au cours de ces retrouvailles des instants sublimes et d’autres pleins de questionnements. Mais qu’est ce qui nous a le plus impressionné au cours de notre bref séjour en Ontario ?
Si l’on se réfère à nos propos chaque fois que nous engagions une  conversation sur un paysage, une construction, une image ou les relations avec des personnes de cette province nos avis divergeaient tellement, en raison de nos perceptions, que le consensus était difficile à réaliser. Cependant, au-delà de l’industrie des loisirs à Niagara-Falls, nous avons retenu trois caractéristiques qui font à notre sens l’Ontario et sur lesquelles il y a eu convergences.
La première qui nous a le plus impressionnée mais aussi irritée c’est que, malgré la forte présence touristique de Québécois et de Français, la langue française n’est ni comprise, ni parlé, ni affichée et encore moins partagée par tous les Ontariens. 
À suivre…
Ferid Chikhi

12 juil. 2011

Un Numide en Amérique du Nord - 114 -

Onze ans après le millénium
Onze (11) ans depuis notre dernière rencontre. C’était une période de fêtes de fin d’année. Le millénium. L’an 2000. Le passage d’un millénaire à un autre. Le changement du ‘’1’’ en ‘’2’’. Nous avions passé les fêtes de fin d’année au Danemark, à Copenhague avec ces amis de longue date - Rachid, Marianne et leurs enfants Hakim et Yassine -.
Leur installation dans ce pays de l’Europe du nord s’explique à peu près de la même façon que celles de bien d’autres compatriotes qui ont laissé derrière eux, pays, famille, amis, etc. avec pour principal objectif : sauver les enfants et finir les quelques années qui leur restent à vivre dans un minimum de sécurité et de confort que l’Algérie ne leur offrait plus.
Onze (11) ans depuis notre dernière rencontre à Copenhague et nous voici de nouveau réunis. Sans les enfants. Ils ont fondé leurs propres familles. J’avais prévu plusieurs options de séjour mais nous avons choisi celle qui devait nous permettre d’être tout le temps ensemble, de voir du pays et surtout de nous parler, d’échanger, de nous retrouver.
Un périple au Québec suivi d’un autre en Ontario - quelques 1500km à parcourir en 10 jours - a été la ligne droite de leur séjour au Canada. En plus des moments de loisirs et de détentes, dans tous ces lieux que nous avons privilégié, des deux provinces l’idée de passer quelques heures, ensemble, dans l’habitacle d’une voiture aura été un choix judicieux, sauf lorsque nous avons voulu nous rendre aux USA par Niagara Falls et que le douanier Etatsunien s’est dit ennuyé (ce sont ses propres termes) par leurs passeports et exigea un contrôle supplémentaire, malgré le fait qu’ils soient biométriques et établis par les autorités danoises, conformément aux normes et standards internationaux en vigueur. Ils ont pris la décision de ne plus visiter ce pays*.
Revenons à notre sujet. La proximité et la convivialité ont fait le reste. Les retrouvailles ont été magiques. Les souvenirs défilaient. La mémoire est encore vive. Les moments de bonheur ont suivis ceux parmi les plus difficiles à relater. Cependant, le plus important a été de démontrer que malgré l’âge et le temps, la distance et les nouvelles règles sociales que nous avons adoptées chacun de son côté, dans nos pays d’accueil, notre amitié n’a pas été altérée et s’est même renforcée et consolidée.
Ils sont repartis au Danemark avec la conviction qu’une autre rencontre doit avoir lieu non pas dans dix ans mais le plutôt possible et avec les familles des enfants.   
Ferid Chikhi
* Je reviendrai plus en détail sur cet évènement

26 juin 2011

Un Numide en Amérique du Nord - 113 -

Nana et Djeddi Menguellet
Aussi loin que je peux faire remonter les souvenirs de ma prime enfance au sujet de Djeddi Menguelet ça s’arrête à ce que, Nana, ma grand-mère paternelle me disait de lui ‘’un homme pieux, respecté de tous, un homme providentiel qui répond à presque tous les souhaits formulés par les pèlerins qui se rendent à son mausolée’’.
Mais de Batna, ma ville natale, située à quelques dizaines de Kilomètres de l’Aurès, à Azrou Kolal, le village familial situé juste sous le Djurdjura il n’y a pas que les kilomètres à parcourir mais aussi un espace social, culturel et surtout familial à traverser. Les Ath Menguellet, que Nana me disait être le regroupement de toutes les familles qui habitent autour de Taourirt Menguellet, est situé, à quelques  kilomètres Aïn El Hammam.
Lorsqu’elle me parlait de Djeddi Menguelet c’était avec une intensité assez particulière surtout quant elle faisait suivre ses commentaires par ‘’tu dois te rappeler de ce que je te dis, toi, le fils d’Arezki. Djeddi Menguellet était un vénérable et saint homme’’.
A l’époque je ne comprenais pas le sens de ces mots, ils n'exprimaient pas grand chose pour moi. Il faut dire que j’avais à peine 10 ans. Ce n’est que bien plus tard que je les ai réellement intégrés et pu donner un contenu et une profondeur à leur signification. C’est lors d’une visite à Ain El Hammam et en me rendant au mausolée du saint homme que cela m’interpela. Modeste d’apparence ce lieu est considéré comme sacré par la population en général mais aussi et surtout par les pèlerins à la recherche d’une bénédiction, d’une guérison, d’un succès, etc.
Légende ou histoire vécu d’un ancêtre. Nul ne le sait. Mais selon ce que j’ai retenu de ce que me racontait Nana, Djeddi Menguelet a bien existé. “Il a été l’ancêtre de tous les Ath Menguelet’.
Le conte, parce que pour moi il s’agissait d’un conte, que Nana me racontait, disait en substance que le père et la mère de Djeddi Menguellet se sont rendus à la Mecque ; ils n’ont pas survécus au voyage, qui à l’époque se faisait à pied et prenait plus de six mois. Les gens partaient en groupe. Les caravanes étaient surtout composées d’hommes mais quelques-uns parmi les plus nantis prenaient leurs femmes. L’une d’entre-elles a donné naissance à un enfant qui malgré la chaleur et le manque d’eau a survécu et mieux encore, depuis sa naissance, même si sa mère est morte, les facilités inattendues sont intervenues pour les personnes de la caravane. Elles ont fini par considérer que c’est sa venue au monde qui les a sauvées.
Une autre facette de la légende nous apprend que le saint homme est arrivé bébé dans la région, ramené par des gens inconnus, depuis La Mecque. Il fut élevé par une famille kabyle de la région jusqu’à l’âge adulte. En homme pieux, Djeddi Menguellet s’est vite forgé un statut d’homme non seulement apprécié et estimé mais aussi vénéré par tous.
Énigme ou mystère, il est clair que des  pans entiers de sa vie ainsi que sa présence en Kabylie restent encore méconnus de la population. Selon la tradition orale et mes souvenirs d’enfance, sa présence est révélée cinq ou six siècles après que l’Islam n’apparaisse en Algérie. De nombreuses histoires racontées de génération en génération souligne sa piété, sa sagesse et sa place parmi les saints de la Kabylie.
Ferid Chikhi

Un Numide en Amérique du Nord - 381 -

  Les intellectuels Algériens doivent sortir de l’ombre  La personnalité créatrice doit penser et juger par elle-même,  car Le progrès moral...