Immigration : Intégration – Insertion – Assimilation -2/3-
Des changements sélectifs !?
Considérant l’intégration et l’insertion des nouveaux arrivants, n’est il pas dit que ‘’ces deux concepts reposent sur des théories institutionnelles très distinctes bien que par endroits elles soient complémentaires et même indissociables’’ ?
En Europe, il existe une troisième schéma nommé l‘’assimilation’’ et qui fonctionne assez correctement dans bien des situations mais qui montre ses limites dans bien d’autres. L’assimilation pourrait être de mise, même ici au Canada et au Québec, toutefois, elle n’a jamais été considérée comme appropriée à cause de la multitude d’origines des nouveaux canadiens. Mais au Québec, il subsiste une idée qui revient souvent à la surface et qui consiste à souligner que les ‘’Québécois sont purs, obligatoirement d’origine européenne et seulement de souche française’, il doit, par conséquent en être de même pour les nouveaux''. Si cette dernière condition n’est pas validée, l’assimilation n’a pas sa raison d’être
Ces ‘’légers changements’’ dans la politique de sélection et de provenance des nouveaux arrivants semblent aller dans le sens de cette idée, avec cependant, la minimisation de l’attribut ‘’de souche française’’. Donc, même s’il s’agit de retouches pour le moment imperceptibles, sous le couvert de l’amélioration des conditions d’intégration, elles peuvent être qualifiées de majeures parce qu’elles constituent les prémices d'une tendance qui semble se mettre en place et qui ira en augmentant pour créer les conditions idéales de la mise en œuvre de ce concept.
Et pour cause, dans l’analogie avec l’Europe il existe deux raisons qui militent en faveur de cette tendance : La première est économique : en effet, la situation de crise que traverse une grande partie de ce continent pousse les jeunes européens et notamment les Français, les Espagnols, les Grecs et bien d’autres, à la mobilité internationale. Le Québec est un point de focalisation potentiellement intéressant mais cette population garde à l'esprit la perspective d’un retour une fois la crise totalement dépassée. La seconde est que si l’assimilation se définit comme le consentement des immigrés ou immigrants aux prescriptions réglementaires, aux conventions sociales, aux habitudes partagées de la société d’accueil, l’exercice est simplifié puisque le Québec est d’accord pour faciliter l’apport de ces seuls immigrants par le truchement de procédures très allégées.
Si ce n’est le fait nord américain du Québec, l’identité, les spécificités socioculturelles d’origine (…), il faut admettre que du côté de ces nouveaux arrivants, les cousins européens, ne posent pas de problèmes identitaires ou culturels fondamentaux pour leur absorption et même leur assimilation.
Par ailleurs, si au Canada et au Québec, l’on s’en tient aux diverses définitions, que l’on recense ça et là, du concept d’intégration personne ne saurait occulter le fait qu’il a d’abord, était appliqué aux handicapés qui, en tout état de cause, sont admis comme faisant partie intégrante de la société, avant de glisser en douceur vers un usage plus collé et devenu, sauf rares exceptions, exclusivement collé aux seuls immigrants.