L’adaptation, les ajustements et l’intégration ?
Décoder et comprendre les valeurs, les pratiques sociales, – 2 -
Le Numide reste silencieux quelques secondes et sans vouloir le tirer de sa méditation, je tente un ‘’Il est vrai que cela se vérifie dans beaucoup de cas, n’est ce pas ? Alors peux-tu me citer quelques éléments de différenciation ?’’ Le Numide, cite l’exemple du rythme de vie entre le pays d’origine et l’Amérique du Nord. Il y a des années lumières qui les séparent … dit-il… mais les gens ne s’en rendent pas compte. Pour exemple prenons les moyens de transport qui, malgré le fait qu’ils soient les mêmes - autobus, automobile, train, bateau, avion, etc. – ils ne le sont pas dans la réalité. Une réalité industrielle qui propose des fonctions différentes et des utilisations plus conformes à la réalité des besoins des uns et des autres.
En Afrique du Nord, c’est en général vu et perçu comme un besoin dans certaines situations mais dans l’ensemble c’est pris comme un luxe, un faire valoir, un besoin d’exhibition ... pour marquer la différence sociale. Ici, il s’agit d’un outil de travail ou si tu préfères un moyen de communication au même titre qu’Internet qui va autrement plus vite pour nous mener d’un point à un autre mais aussi pour des considérations différentes.
Peux-tu en citer quelques-unes ? Bien sur, réplique le Numide. Les premières sont celles de la productivité et du rendement individuel. Elles sont les plus en vue. Ensuite, vient celle de la primauté de la performance sur la médiocrité. Elle est suivie par celle de l’efficacité et des gains de temps. Il s’agit d’une solution d’échange de l’information et non pas d’un problème insoluble créé pour limiter la mobilité des citoyens. Elles constituent les instruments privilégiés des échanges, du partage, de la diffusion, etc. Par ailleurs les voies de communication terrestres (routes et autoroutes) et fluviales sont faites pour l’amélioration du mode de vie et du bien être des citoyens.
Donc, si je comprends bien ce que tu me dis, ce que subissent les immigrants en arrivant dans un pays où, non seulement la culture, mais aussi les valeurs et les pratiques sociales, sont différentes ne les aident pas à s’intégrer … ? Ce qu’ils subissent est synonyme d’un véritable tremblement de terre. Les paradigmes ne sont pas les mêmes. La mentalité de base est différente. Ce que l’on oublie souvent c’est que chaque tremblement de terre est suivi de répliques. Mais pour beaucoup parmi ceux qui viennent des pays comme l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Liban, etc. qui connaissent pourtant une ouverture culturelle assez variée, le choc culturel en est un de mental. Quelques groupes restreints arrivent à s’en remettre.
Que devraient-ils faire dans ce cas ? Doivent-ils oublier ce qu’ils sont ou … ?
En général après les répliques on tente de s’accommoder sans trop bouger tout en attendant les suivantes. On s’adapte au rythme de leur survenance. On s'ajuste au segment de temps qui a été égaré et on finit par reprendre les habitudes, en tentant d’être prêt pour toute nouvelle turbulence. Les Québécois disent que lorsque des évènements majeurs négatifs surviennent il faut savoir faire son deuil. La différence avec les valeurs, les pratiques sociales, la vie culturelle, etc. c’est que, soit on cherche le juste milieu pour préserver les siennes, soit on se réfugie dans les extrêmes et l’on finit par s’isoler et s’exclure… Il faut savoir être à l’écoute et partager.
À suivre…
Ferid Chikhi
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