L’intégration
des immigrants :
… Être capable de sortir des cadres de références établis … - 3/3
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En matière d’obstacles à l’insertion socioprofessionnelle et à
l’intégration socioculturelle deux grands axes indissociables l’un de l’autre
sont à considérer. Le premier concerne les immigrants installés depuis fort longtemps et
devenus citoyens canadiens. Le second touche en
particulier les nouveaux immigrants, résidents permanents, en attente de
l’acquisition de la citoyenneté. Pour les besoins de la réflexion ce qui suit
vaut pour les deux.
Dans ce cadre précis, trois situations pourraient être
décrites comme suit même si elles ont été, au fil du temps, altérées pour ne
pas dire contaminées alors que par leur simplicité elles étaient destinées à
devenir l’instrument privilégié de l’intégration.
La première concerne le credo, les normes, les codes, etc. - qui
régissent les ordres professionnels. Même si quelques légers changements
sont déjà intervenus suite à des appréciations qui montraient justement que
Leur révision ou tout le moins leur assouplissement sont, à n’en point douter,
une nécessité et un besoin de l’heure, il n’en demeure pas moins qu’une mise à
niveau concrète et plus large s’impose. Une fois cette mise à niveau opérée
elle pourrait débloquer le frein qui contrarie la dynamique de l’insertion
professionnelle des immigrants.
Si la question des ordres est mise en exergue c’est parce qu’elle est
régulièrement discutée par les professionnels, les spécialistes, les principaux
concernés et même les analystes les plus férus de l’emploi et il faudra bien
trouver une réponse à chacune des questions suivantes si cruciales pour un
grand nombre de personnes:
1. Comment contribuer à moins de "protectionnisme" et à ce que les ordres professionnels
ne se cachent plus derrière "la défense des intérêts du public"
pour encore et encore fermer leurs portes au lieu de s'ouvrir une fois
pour toute aux immigrants ?
2. Comment réduire le temps du processus de reconnaissance ?
3. Comment limiter et réduire les coûts de financement de cette
reconnaissance sachant qu’un immigrant sans emploi vit dans la précarité
pendant au moins cinq ans ?
La seconde touche les intervenants des organismes sans but lucratifs
qui offrent les services d’accueil ou d’aide - c’est selon - aux nouveaux
arrivants. Ceux-ci communément appelés conseillers en emploi ou en intégration sont pour la plupart recrutés parmi des nouveaux arrivants
qui passent par le processus d’accueil. Ils montrent des capacités
d’apprentissage possiblement intéressantes mais aussi un savoir avéré au plan
de la maîtrise du français et ou de leur facilité à communiquer.
Or, personne n’ignore que beaucoup d’entre-eux si ce n’est la majorité,
malgré leur bonne volonté et leur profil, ne sont pas arrivés à intégrer le
marché du travail pour lequel ils se destinaient ; les raisons, pour
quelques-uns, sont citées plus haut, pour les autres, elles font l’objet de
réflexions et de recherches y compris académiques.
Postulant que l’une des vraies motivations de leur recrutement est à la
fois considéré comme un tremplin pour un emploi futur correspondant à leur
profil et qu’il réside aussi dans l’acceptation de très bas salaires que des
Québécois ne sauraient accepter.
Oui, ils finissent par encore apprendre sur le terrain et s’améliorer
au fil du temps mais soyons sérieux, retenons une simple question de bon
sens : sont-ils
performants dans l’orientation de celles et ceux qui arrivent après-eux ? Je pose cette question parce qu’étant moi-même immigrant
j’en ai rencontré, plusieurs qui, à titre indicatif, depuis leur arrivée au
pays, n’ont jamais
Travaillé dans une entreprise quelque soit son importance ou son
envergure.
1) Ils n’ont jamais exercé dans un service de ressources
humaines ou même visité un atelier de fabrication, un laboratoire, des bureaux
de direction … sauf, peut être, s’ils ont été invités à une entrevue de
sélection …
2) Ils n’ont jamais mis les pieds dans une salle de cinéma
pour voir un film ou dans un théâtre pour y voir jouer une pièce
typiquement québécois.
4) Ils n’ont jamais dîné dans un restaurant ou une brasserie
de leur coin de quartier avec des Québécois.
5) Ils ne se sont jamais liés d’amitié, une vraie amitié, à
des Québécois …
Alors, comment pourraient-ils parler de la société québécoise sans
passer par des clichés, des préjugés, des perceptions distantes qui constituent
les fondements de faussetés malheureusement confortées par les institutions et ‘’inculquées’’ aux nouveaux arrivants ?
La troisième est que les services gouvernementaux ne recrutent que
quelques immigrants, pour participer de l’alibi. Il semble que tous ces
immigrants candidats aux examens et aux tests de sélection ne répondent point
aux critères de la fonction publique. Or, ils sont parfois des centaines à
passer ces épreuves et seuls quelques-uns les réussissent. Sans aller plus loin
supposons que les profils conviennent et que ce sont les tests et examens qui
posent problèmes, que doit-on faire pour résoudre le problème? Les services
gouvernementaux devraient donner l’exemple - même sous forme de quotas -
d'accès aux emplois permanents aux immigrants devenus citoyens canadiens et aux
emplois occasionnels à ceux qui sont résidents permanents en attendant
l’acquisition de leur citoyenneté.
Leur emploi au sein des services régionaux de la fonction publique
encouragera les autres organisations à s'ouvrir encore plus aux potentialités
que recèle l'immigration.
À mon avis, et selon ce que j’ai observé du monde de l’entreprise
québécoise et de son environnement socio économique et politique, la
problématique est culturelle et portée par deux axes : Le
premier se situe dans la culture politique ... il est nécessaire,
dans ce cas là, de la questionner, de l’interpeller ou mieux encore de la
convoquer et se demander tout simplement : A-t-on la volonté politique de mettre en œuvre de vraies
solutions à un vrai problème de perceptions culturelles ? Le
second est dans la culture industrielle qui prévaut au Québec et,
là aussi, il est requis de
savoir avec précision si l’immigration économique répond aux attentes des
capitaines d’industrie ou si elle est seulement l’œuvre de quelques
fonctionnaires enfermés dans leur tour d’ivoire ? C’est un secret de polichinelle que souvent les indicateurs
économiques et statistiques donnent un portrait étriqué des besoins en
ressources humaines des PME et PMI. Par conséquent, la question fondamentale se
lit comme suit : Est-ce que ces institutions
sont capables de sortir de leurs cadres de références et de voir les choses des
immigrations différemment ?
Ferid Chikhi
http://www.politicoglobe.com/2013/02/lintegration-des-immigrants/
http://www.vigile.net/L-integration-des-immigrants
http://www.vigile.net/L-integration-des-immigrants