Le
monde islamique et le monde non-islamique
Deux
visions antagoniques
L’Orient
et l’Occident, le Judéo-christianisme et l’Islam, la guerre des religions … des
historiens, des philosophes et des sociologues ont relevé des faits et déroulé
des problématiques, les unes aussi intéressantes que les autres, pour répondre
à divers questionnements et expliquer les oppositions ou les complémentarités. Toutefois,
depuis le début des années ‘’90’’ de nouveaux facteurs sont venus corser les contingences
déjà difficiles à analyser. Le plus dur semble être le choix des instruments politiques
pour favoriser ou réfuter l’implantation de nouvelles théories du genre (intersectionnalité
rejetant entre autres la hiérarchisation des grands axes de la différenciation
sociale) ou les idéologies telles que l’islamisme qui mine toutes les autres
théories politiques, économiques, sociales et identitaires. C’est ce dernier
facteur que j’aborde succinctement dans le propos qui suit.
En
relisant quelques-unes des résolutions prises, ici et là, par des gouvernements
des pays occidentaux et celles des pays sous dictature ou soumis à des guerres
de pouvoir au Moyen Orient et dans le monde arabo-musulman, trois aspects ressortent
comme essentiels. Ils caractérisent la conception d’un plan d’actions qui
viendrait à bout de l’islam politique : Le premier de ces aspects répond à la
manière de dépouiller de son fondement le creuset de cette idéologie qui puise
dans l’Islam. Il est question de la réforme de l’Islam et la question de savoir
s’il est possible de l’adapter au monde contemporain de l’intérieur ? Le second
est de savoir comment réduire les actions des islamistes auteurs de la
radicalisation des jeunes et des femmes dans les pays non-islamiques ? Et,
enfin, celui de la stratégie d’éradication du terrorisme tout en déconstruisant
l’islam politique mais sans contrarier l’islam et ses musulmans ? L’Algérie a
depuis longtemps relevé ce dernier défi.
Il existe un quatrième paramètre qui prendrait en compte la stratégie de l’OCI / ISESCO[1], organisation (des pays islamiques), qui s’est érigée en institution internationale pour la promotion de la culture islamique dans le monde non-islamique. L’ISESCO considèrent que ‘’les minorités et les
Il existe un quatrième paramètre qui prendrait en compte la stratégie de l’OCI / ISESCO[1], organisation (des pays islamiques), qui s’est érigée en institution internationale pour la promotion de la culture islamique dans le monde non-islamique. L’ISESCO considèrent que ‘’les minorités et les
communautés musulmanes à l’extérieur
du Monde islamique affrontent plusieurs défis et problèmes sur les plans
culturel, social et éducatif’’ et elle a décidé d’y remédier. Les tenants
de l’Islam politique dans le monde non-islamique en font leur référence. Ils partent
de l’idée que le monde Islamique et le monde non-islamique sont d’un côté territoire
de la guerre ou Dar el Harb et de l’autre côté territoire de la paix ou Dar Es
Silm. Les deux sont en opposition tant que l’Islamisme n’a pas fédéré tous les musulmans.
Beaucoup a été dit à ce sujet mais jamais, sauf erreur de ma part, une
réflexion n’a abordé la stratégie de l’ISECO. Pour faire accepter cette
nouvelle conceptualisation cette institution a procédé à une translation de ce
concept en Monde islamique et Monde non-islamique. Le monde Occidental étant constitué
de l’Europe, USA, du Royaume Unie, de la Russie, des pays d’Asie, d’Afrique et
d’Amérique Latine où résident des millions de musulmans qu’il faut islamiser
et/ou réislamiser. Quant à Dar Es Silm, c’est l’espace de l’expansion de
l’Islam Politique et de la conquête des esprits des musulmans qui n’appliquent
pas les préceptes selon le Wahhabosalafisme.
Quelles
attitudes pour les pays non islamiques ?
Si
les gouvernements des pays occidentaux prenaient conscience des véritables pièges
et des stratagèmes qui sont mis en œuvre par cette organisation, ils auraient deux
attitudes pour les contrecarrer. La première est portée par deux vecteurs,
celui qui consiste à freiner l’infiltration des institutions internationales
(ONUSIENNES et EUROPÉENNES, les banques et les institutions financières). Ils investiraient
dans l’éducation, sous leur supervision, des citoyen-ne-s musulman-e s. Ils accorderaient
l’attention nécessaire et suffisante à leur HISTOIRE commune, leurs identités
et leurs cultures multiples ainsi que les valeurs universelles partagées. Le
but étant que leur avenir soit exempt de violence et notamment celle faite aux
enfants, aux femmes et à ceux et celles qui ne sont ni arabes ni musulmans. Le
second axe serait d’empêcher, au sein des communautés musulmanes, les
interventions des islamistes consistant en un conditionnement des jeunes
musulmans de seconde et troisième générations.
La
seconde attitude est du ressort de ces mêmes gouvernements des pays
non-islamiques et de leurs citoyens musulmans ; les premiers doivent
opérer une véritable rupture avec les pratiques de rejet de l’autre par la ghettoïsation
de leurs citoyen musulmans, afin qu’ils jouent pleinement leur rôle et les
amener à faire leur devoir de refuser et de dénoncer ce qui est fait en leur
nom. Ces
gouvernements doivent aussi veiller à ne pas s’acoquiner aux islamistes Bon Chic, Bon Genre (BCBG), en
revanche ils doivent accorder plus d’attention aux musulmans qui font passer
leur citoyenneté avant leur pratique religieuse. Ils doivent leur épargner le
confinement à des rôles de seconde zone et ne leur font appel qu’aux moments
des scrutins tout en clamant le vivre ensemble.
La
ruse ou duplicité politique
Les
gouvernements des pays non-islamiques doivent avoir à l’esprit que les islamistes
de terrain usent de la petite Taqia, comme tactique, c’est-à-dire de
l’hypocrisie (Nifaq el Asghar), de la victimisation et de la culpabilisation du
vis-à-vis alors que les pays de l’organisation islamique usent de la grande TAQIA
(Nifaq el Akbar), la ruse ou duplicité politique qui n’est plus du simple
entrisme mais une véritable politique savamment élaborée par des intelligences
grassement rétribuées et acquises à l’Islam Politique. Cette stratégie est
déroulée autour de trois axes, le premier est organisationnel avec comme
fondements l’action culturelle, le second est financier et le troisième réside
dans la mise en œuvre d’une information contrôlée. La charte de Doha, adoptée
par la neuvième Conférence islamique au Sommet tenue au Qatar en 2000, organise
l’Éducation, les Sciences et la Culture à l’extérieur du Monde islamique.
Le financement de l’action culturelle islamique
L’ISESCO,
finance en Europe, trois fonds locaux, un par zone, selon un découpage
spécifique. Chacun couvre au moins trois pays. Ils fonctionnent en lien étroits
avec les conseils culturels et éducatifs régionaux et participent à leurs
réunions. Les objectifs sont la construction d’écoles, de bibliothèques, de
mosquées et l’achat de livres, la formation des formateurs, l’organisation des
expositions culturelles, des colloques et des festivals. Il
est question de dons et de subventions accordés par les États, les
organisations financières, de subventions consenties par les organisations
internationales comme l’Union Européenne, le Conseil de l’Europe et l’Agence de
développement internationale, etc…
L’information
Pour
accompagner les opérations de financement, une batterie d’interventions pour
consolider et dynamiser la communication et l’information selon les préceptes
de l’Islam est mise en action. C’est ainsi qu’il est mentionné la garantie de la couverture informationnelle pour toutes
les communautés musulmanes en dehors du Monde islamique.
Le dialogue
entre les cultures, Oui ! Le lit de l’islamisme, Non !
L’ISESCO
veille depuis au moins deux décennies à mettre en place les fondements solides
pour la promotion de la culture islamique séparatiste, de négation de l’autre,
de rejet des valeurs des sociétés d’accueil, de ciblage des communautés
non-musulmanes et d’ostracisation des communautés musulmanes qui sont observées.
Partant d’une bonne intention, la stratégie en question se voudrait un gage
d’amélioration de la situation des communautés musulmanes à l’étranger.
Corriger
l’image de l’islam et des musulmans par la voie du dialogue et du bien vivre
ensemble est certainement une excellente idée, malheureusement cette stratégie
fait le lit de la radicalisation, de la séparation des musulmans et des
non-musulmans, sans oublier les effets de la ghettoïsation et le revers de la
médaille celui de leur stigmatisation à force de se singulariser.
Ferid
Chikhi