Québec :
le Français, l’Immigration et l’indépendance
Le
temps des vraies ruptures !?
Ce ne
sont pas les recommandations institutionnelles qui créent la langue,
Mais
l’usage qu’en font les locuteurs.
Une révolution bien
tranquille
En arrivant au Québec j’ai
cherché le texte fondateur de la Révolution Tranquille, je n’en ai pas trouvé.
Le seul qui m’est tombé entre les mains était ‘’le Rapport Parent’’ qui amorçait
la déconfessionnalisation et les changements en profondeur de l’Education
nationale du Québec. Bien entendu, il y a eu plusieurs réformes presque toutes sous
les gouvernements suivants. Depuis, les années ‘’60’’, cette Quiet Revolution’’
= Révolution Tranquille a bien mis en évidence un projet de société Québécoise
distincte avec comme axes porteurs l’économie, et bien entendu la déconfessionnalisation
qui n’est pas forcément la laicité, la libération des femmes, l’égalité entre
les hommes et les femmes, etc. Depuis le début du millénaire et au-delà de l’économie
la société est confrontée à de nouvelles donnes Il s’agit notamment des seuils
d’immigration et la capacité d’absorption des nouveaux arrivants sans occulter
leur mise au travail qui malgré des acquis hors du Québec, semble ne pas répondre
aux exigences des employeurs et aux attentes des principaux concernés.
Au fil du temps et jusqu’à
nos jours, dans l’espace citoyen et politique, est apparu un triptyque qui concentre
l’attention de tous sur ses principaux vecteurs. Le premier tourne autour des pivots
capitaux et imbriqués que ce sont l’employabilité et la démographie ;
le vivre ensemble et les quartiers ethnoculturelles. Le second est l’indépendance
du Québec que certains prétendants et leurs organisations politiques n’abordent
en période électorale que pour réduire l’influence du Parti Québécois. Enfin, le
plus fragile mais néanmoins déterminant est la langue française comme socle de
l’identité et de la culture de la société distincte.
L’immigration
S’occuper
des anciens avant les nouveaux
C’est
là que l’on place un bémol. Considérant que plus d’immigrants sont reçus plus
le déficit démographique est résorbé même si la stratégie globale ne fait pas
dans le discernement des besoins et de leurs réponses est suicidaire puisque l’employabilité
des immigrants échappe aux plans du gouvernement et encore plus à ceux du
patronat en matière d’insertion socioprofessionnelle et de leur intégration
socioculturelle.
À
ce qui précède vient s’ajouter que l’employabilité des allophones est combinée
avec leur francisation. Selon toute vraisemblance elle doit être bâtie non pas
seulement sur les expériences passées mais repensée de fond en comble afin d’éviter
l’ostracisation et la ghettoïsation de ces communautés. Dans la foulée de la
réflexion sur l’immigration, ne faut-il pas considérer que les bassin de
recrutement à l’international devraient bénéficier d’une attention plus soutenue
afin qu’avec le temps leur potentiel qualifications / expérience ne se perde ?
Pour les nouveaux arrivants la reconnaissance des acquis hors du Québec doit être
réfléchie autrement et avec des offres de service locales.
L’intégration
à la société d’accueil
Selon les observations faites ces dernières années, le nœud Gordien réside dans les valeurs importées avec eux par les immigrants. Elles sont de tous ordres : éducatifs, religieux, sociétaux, traditionnels, philosophiques, etc. Ces valeurs qui
Le français langue de
l’identité et de la culture
Postulons que c’est en faisant du français la langue d’un projet de société avec toutes ses institutions et arrimé à la pensée des précurseurs de la révolution tranquille, à la mémoire collective que le vivre ensemble s’améliorera. Des conversations sont organisées, des répliques sont émises, mais elles restent lettres mortes. Les partis politiques du fédéral et leurs prolongements provinciaux rejettent tout ce qui peut venir de l’opposition Québécoise historique. Pourtant, au-delà des slogans énoncés par quelques figures fortement médiatisées, ne faut-il pas considérer l’option que le Français au Québec puisse subsister au meilleur de son apogée ? Ne faut-il pas éviter de l’acculer à devenir
Libérer la langue
de la loi 101
Poursuivons avec les bilans
de l’application de la loi 101 qui soulignent sa fragilité. La qualité du
français est drastiquement rétrogradée dans tous les domaines d’activités du
Québec. Peut-être est-il temps de concevoir et d’établir une cartographie de
son usage par bassin de population ? Cela montrerait, entre-autres, les
poches des langues qui lui ‘’résistent’’ avec les hypothèses suivantes
: La loi 101 ne joue plus le rôle qui lui était initialement dévolu et par
conséquent son ajustement s’impose. La loi 101 doit être amendée régulièrement
(au cinq ans) pour la consolider et répondre aux besoins de son usage dans tous
les domaines d’activités.
Pour illustrer partiellement
ce qui précède, j’ai appris lors d’une immersion dans une municipalité assez anglophone
de l’Île de Montréal que la diversité des langues parlées par les communautés
ethnoculturelles est une gêne qui réduit la portée de la loi 101. Les langues des
communautés ‘’l’encerclent’’ sachant que ‘’leur meneur’’
est l’anglais majoritaire. Il est vrai que les locuteurs francophones pourraient
la hisser au statut de langue majeure et la partager pour un meilleur vivre
ensemble. Mais qui pourrait devenir le chef de file de cette option ? Partout
dans le monde, le vrai instrument de l’apprentissage de la langue nationale est
et restera son enseignement qualitatif.
Concluons que même si la
langue française est belle et bien celle de la liberté et des libérations, ne
faut-il pas la faire accepter par tous, non pas seulement, par le droit de la
pratiquer mais aussi par le devoir et l’obligation de l’utiliser ? Le français, langue de communication, de
travail et de rayonnement de la culture et de l’identité Québécoise doit être
le ciment entre tous les Québécois de toutes origines. Cependant et à mon
humble avis cela se fera seulement et seulement si le Québec, État, Nation et
Peuple deviennent indépendants.
Ferid Racim Chikhi