Tout ce que nous possédons aujourd’hui,
Nous le perdons un jour - 2 -
C’est en ce jour mémorable pour les Libyens, 20 octobre 2011, que je finalise cette réflexion sur la perception qu’ont des amis québécois du printemps arabe et ce que cela leur inspire. Donc, si les réseaux sociaux ont été cités en deuxième position en raison de leur lien direct en tant qu’instrument privilégié de communication de ce ‘’Printemps Arabe’’ il n’en demeure pas moins que personne n’ignore que les technologies de l’information et des communications (TIC) ne sont pas à la portée du commun des mortels dans ces mêmes pays, sauf pour des raisons purement spéculatives, en ce qui concerne la téléphonie cellulaire. C’est dire que l’accès à Internet n’est pas généralisé et ce n’est plus un secret que les vidéos transmises aux chaînes de télévision étaient le fait d’individus infiltrés ayant des moyens technologiques que les citoyens de ces pays ne possèdent pas.
La problématique reste complexe et laisse présager un avenir fort incertain pour les populations de la Tunisie, de l'Égypte, de la Libye ... Il est vrai que la question posée est de savoir si une révolution ou une révolte peut être déviée de son cours ? La réponse m’a été donnée par mon grand oncle paternel, Dada Smaïn, à qui je l’ai posée fin 1978 : ‘’La médaille a toujours deux faces’’ m’a-t-il dit. ‘’Ce qui parait être un gain pour les uns n’est qu’un échec pour les autres.’’ Mais lui demandais-je en quoi c’est un échec et en quoi c’est un gain ? ‘’Pense aux saisons, dit-il, à l’euphorie du moment et du début de chacune d’entre-elles et ce qu’elle charrie de bon et de mauvais dans une succession d’incertitude et de frustration,’’ poursuivit-il, avec un profond soupir tout en concluant, ‘’Tout ce que nous possédons, aujourd’hui, nous le perdons, un jour, surtout lorsqu’on feint d’oublier que les soulèvements sont ponctuels et par conséquent éphémères comme les saisons.’’
Ferid Chikhi