Législatives - Québec - Canada – Septembre 2012.
Qui a peur de la souveraineté du Québec ? Lettre à Mme Petrowsky de La Presse
Madame,
C’est avec un réel plaisir que j’ai lu et relu votre article publié dans la PRESSE intitulé «Comme une seule femme» que vous terminez par «comme une femme seule» et c’est malheureusement ce que je constate.
Encouragée par votre article, je me suis rendue au rassemblement du PQ à Montréal. Sincèrement, je pensais trouver une grande partie des femmes citées dans votre article.
Force est de constater que seules mesdames «courage» Denise Filiatrault et Julie Snyder ont répondu présentes. Toutes ces grandes féministes étaient absentes.
Certes Mme Marois n’est pas parfaite.
Mais Monsieur Charest est-il parfait ?
Qui peut jurer que monsieur Legault, sorti tout droit du chapeau du prestidigitateur Desmarais, n’a commis aucune erreur durant sa carrière politique ?
J’ai cherché vainement toutes «ces femmes» qui sont, comme vous l'écrivez, le symbole même d'une émancipation visible et concrète telles que Marie-France Bazzo, Denise Robert, Lorraine Pintal, Marie Laberge mais surtout Denise Bombardier.
Pourquoi Denise Bombardier ?
Denise Bombardier est entrée dans ma vie par le petit écran, alors que je vivais encore en Algérie et que l’’islamisme n’était pas né. Elle était l’invitée de Bernard Pivot à son émission «Apostrophe».
J’étais admirative de cette femme fière d’être québécoise francophone et scandalisée, à juste titre, d’avoir été servie en anglais sur un vol d’Air France pour Paris.
C’est grâce à l’enthousiasme de cette femme pour cette noble et juste cause que j’appris la menace qui pesait sur la langue de Molière dans ce gouffre anglophone. C’est pourquoi je m’attendais à la voir, à la lire plus que toute autre femme afin de soutenir la loi 101.
Mais, surtout, je n’oublie pas que c’est elle aussi qui dans les médias a dénoncé, le 16 avril 2010, et avec raison, la venue de Tarik Ramadan en déclarant à Paul Arcand sur 98,5 :
« La situation a changé en peu d’années. La réaction des Québécois existe alors qu’avant, on a reçu Mr Ramadan avec le tapis rouge, et dans le silence total de la part des musulmans. Et là, il y a des musulmans courageux qui viennent dire ce que Mr Ramadan représente véritablement. Sous des dehors extrêmement sexy et sophistiqués, sa pensée nous ramène à des années-lumière de la société dans laquelle on veut vivre aujourd’hui. Les Québécois sont très sensibles maintenant, ils sont très attentifs à ces mouvements, alors qu’avant on était naïfs. C’est un bon coup pour nous. Voilà du progrès ! ».
Aussi, je me rappelle avoir lu, avec un grand intérêt, son article sur la menace islamiste publié dans « Le Devoir du 28 janvier 2010. En voici quelques extraits.
«L’arriération culturelle existe, et la burqa, le niqab et les autres déguisements pour cacher la femme totalement ou en partie en sont l’expression.»
«Le voile intégral est un pur produit de ce courant le plus extrémiste de l'islam, celui-là même qui contient les djihadistes qui, à l'image d'al-Qaïda, prônent la violence contre les mécréants que nous sommes tous à leurs yeux, nous les Occidentaux.»
«Savez-vous, monsieur le premier ministre Jean Charest, qu'il vous faudra bien aussi, au nom du peuple que vous représentez, dire haut et fort que la présence de ces fantômes n'est pas requise dans nos établissements publics, écoles, ministères, hôpitaux ?»
«Celui qui se rêve premier ministre du Canada en s'opposant à l'interdiction de la burqa chez nous tente sans doute de se faire du capital électoral, ce qui serait honteux. Mais s'il croit vraiment que cet accoutrement est un signe religieux plutôt que belliqueux, on doit s'interroger sur son jugement et sur sa clairvoyance. En fait, il n'est pas seul. A-t-on oublié le mouvement qui a failli imposer la charia en Ontario ?»
«Tant que les fondamentalistes religieux débarqués chez nous, attirés par la Charte élastique des droits de la personne, la jurisprudence de nos tribunaux et un multiculturalisme créé d'abord pour briser le concept des deux nations fondatrices du Canada, trouveront une démocratie ouverte, ils n'auront de cesse de mener leur combat pour imposer leurs pratiques. Les sanglots de l'homme blanc sont à ce point intarissables qu'ils l'étouffent de culpabilité.»
C’est pourquoi plus que toute autre femme, je m’attendais à ce qu’elle soutienne toutes ces musulmanes et tous ces musulmans «courageux» qui voient dans la charte de la laïcité une protection contre les dérives islamistes.
Qui a peur de la souveraineté du Québec ?
Aucune raison n’a fait sortir madame Denise Bombardier de son mutisme pour soutenir la seule femme qui au risque de perdre des votes n’a pas hésité à inscrire ces valeurs dans le programme de son parti.
Tous les médias lui sont tombés dessus, tous les autres candidats l'ont dénoncée pensant ainsi récupérer le vote islamiste comme si cette tendance était importante parmi les musulmans sans compter les laïcs. (Voir les statistiques)
Je refuse de croire que madame Bombardier ait changé d’idée sur l'idéologie islamiste.
Pourtant, nous musulmans laïcs et «courageux» attendons un soutien franc et sincère quant à ces questions cruciales qui risquent de diviser notre société.
Madame Denise Bombardier ne sait-elle pas que Tarik Ramadan sera à Montréal le 3 septembre 2012, c’est-à-dire la veille des élections provinciales ? Il est l’invité de deux associations islamistes : M.A.C et Présence Musulmane.
Ce suisse viendra nous parler de paix et notre printemps érable… Nous mettra-t-il en garde contre la charte de la laïcité ou dénoncera-t-il les crimes islamistes du printemps arabe commis contre les femmes, contre la culture et les libres penseurs, contre les laïcs et les intellectuels progressistes, commis contre les homosexuels et la VIE, contre la liberté et ... la liste est trop longue malheureusement.
Je rappellerai à toutes celles et à tous ceux qui ont grimpé aux rideaux lors des dernières venues de Tarik Ramadan, que ce dernier n’a pas évolué quant aux droits des femmes et des homosexuels sans oublier son attachement à l’idéologie des frères musulmans.
La peur de la souveraineté serait-elle plus importante que les droits des femmes et le droit à l’émancipation ?
La peur de la souveraineté nous rendrait-elle amnésiques au point de balayer de nos mémoires tous ces crimes commis et expliqués au nom du multiculturalisme et justifiés par la laïcité ouverte ?
La peur de la souveraineté nous rendrait-elle amnésiques au point de nous faire oublier nos idéaux ?
La peur de la souveraineté nous rendrait-elle amnésiques au point de nous faire oublier le combat de nos ainés pour les valeurs universelles qui sont les fondements de toute société moderne ?
La peur de la souveraineté nous rendrait-elle amnésiques au point de nous faire oublier que nous sommes avant tout des FEMMES ?
Merci madame Petrowski de rester FEMME avant tout.
Merci madame Petrowski de nous rappeler à la triste réalité.
Une musulmane révoltée par ce silence assourdissant.
Leila. L. C.