Québec : Le monde de l'information à la
sauce États-unième -2 -
Tout
en réfléchissant à ce que je pourrais en dire, aujourd’hui, que je vis en
Amérique du Nord, depuis presque une quinzaine d’années, j’ai été amené à examiner
et à commenter la tournure que prend la politique au Québec avec la dernière campagne
électorale des législatives qui porté le Parti Québécois à gouverner en
minoritaire la Province et celle qui se tiendra le 07 avril 2014.
Bien
qu’elle tire à sa fin et que le mois d’avril frappe à la porte d’un nouveau
gouvernement, les débats sur le moindre mot, le moindre rictus, la moindre
information sur le passé, le présent et le futur, le tout petit geste des
candidates et des candidats du Parti Québécois, sont scrutés à la loupe non pas
et seulement par les adversaires, ce qui est de bonne guerre, mais surtout par
des journalistes qui ne font plus dans la simple information tout en se lançant
dans un décryptage sans fin et… sans règles mais sans nouveauté pour
l’auditeur, le téléspectateur ou le lecteur. Bien entendu les autres
prétendants à la gouvernance législative ne sont pas épargnés, notamment pour
certains libéraux. Toutefois, ces derniers semblent être habitués à cibler
leurs opposants en servant non pas et seulement des flèches empoisonnées mais
des missiles qui souvent font mouche.
De
leur côté les spécialistes, politologues et autres universitaires habitués à
être sollicités lors de telles campagnes électorales ont été, à deux ou trois
exceptions près, débarqués ou ignorés. C’est dire combien je ne trouve plus le
commentaire, l’éditorial, l’analyse, l’écrit journalistique objectif,
raisonnable, impartial, désintéressé et je n’oserai même pas dire ‘’intègre’’
tant ils sont colorés de parti pris et de partisannerie, comme si tous ces
porteurs de nouvelles appartenaient à la seule droite néo libérale.
A
titre indicatif, selon un sondage CROP - La Presse (connus
pour leur proximité fédéraliste), publié le 18 mars 2014 et portant sur les intentions de votes des électeurs, faisait ressortir que le
candidat libéral était en avance de sept points. Et c’est le début de la
déferlante… des commentaires les uns plus vicieux, plus démagogiques, plus immoraux… plus médiocres… plus corrompus que les autres sont diffusés en
boucle sur toutes les chaînes de la province et du reste du Canada. Je n’exclue
point la publication d’autres sondages mettant de l’avant l’avancée des
libéraux. Bien
entendu, quelques commentateurs et autres animateurs d’émissions de nouvelles
ont tenté de rester neutres mais dans l’ensemble le parti pris était évident,
visible et flagrant. De fait, même si le
téléspectateur, l’auditeur, le lecteur… soumis à ce battage médiatique n’est
pas dupe, il donne pourtant l’impression d’avaler tout ce qui lui est servi… Si
j’ajoute l’usage des technologies de l’information par les réseaux sociaux… des
indicateurs anodins finissent par impressionner et par convertir le plus
sceptique.
Des
plaintes des consommateurs ont été adressées aux ombudsmans et aux commissaires
à l’éthique, aux directions des rédactions pour reprocher leur parti pris, mais
ce sont des réponses toutes faites - soulignant que tout était en règle étaient
reçues par le citoyen. Cela a été mon cas pour une réclamation que j’ai
adressée à Radio-Canada.
Pour
en revenir à ma perception de la pensée unique, je considère que la dérision suffit
un temps mais pas tout le temps. Il y a aussi la raison qui s’impose. À mon
avis, quelque chose de plus conforme dans le monde politique crée l’espace
nécessaire et suffisant pour implanter la pensée unique qui regroupe les idées
auxquelles doivent se conformer les citoyens au sens large du terme. Un cadre
de référence conçu par les idéologues ‘’d’un certain État’’ et duquel
personne ne peut déroger ; le faire – déroger du cadre de référence - c’est
s’exposer à être qualifié d’inconstant, de fluctuant, d’indécis à l’égard de cette
pensée supposée être celle de la majorité alors qu’elle n’est que celle d’une minorité
qui détient le pouvoir.
Ce
qui extraordinaire c’est qu’elle arrive à en faire la pensée de tous. Ailleurs il
serait question de propagande, ici ce n’est pas le cas. Pourtant, dans son
ouvrage ‘’La propagande nouvelle force politique’’, Jacques Driencourt,
nous dit ‘’Le règne de la Propagande au XXème siècle repose
autant
sur ces instruments inventés parla science, qu’il est motivé par l’atmosphère générale
d’irréalité dans laquelle baigne l’humanité. C’est dire que l’imprimé, le
cinéma ou la radio (et aujourd’hui, que nous sommes passés au XXIème
siècle, les technologies de l’information) découvertes du monde moderne, ne font
que renforcer, amplifier et étendre une action qui a toujours existé justement par
le fait qu’elle est le corollaire inévitable de ces activités naturelles de l’homme
que sont la pensée, la parole…).
Elle
est celle de la puissance d’un groupe, du pouvoir en place, de l’institution étatique,
centralisante et centralisatrice, celle de l’Empire ou d’un
empire, etc. Elle préconise que c’est l’intérêt général qui prime l’intérêt
individuel, mais elle met de l’avant la liberté individuelle. Et elle est qualifié
de démocratique dés lors qu’elle serait celle de la majorité. Sauf, qu'elle ne sert pas le projet de société que les plus éclairés souhaitent pour leur pays.
À
suivre
Ferid
Chikhi