Quelle
convergence pour l’Indépendance du Québec ?
Entre 2018 et 2022, sera-t-il encore question d’indépendance ?
Mon arrière-grand-père est né colonisé.
Mon grand-père est né colonisé.
Mon père est né colonisé.
Je suis né colonisé.
Mes aînés ont libéré ma patrie mais il m’a fallu 40 ans et
L’exil pour savourer un semblant de liberté.
Trois principes pour une convergence
acceptée.
L’investiture
ou la course à la chefferie du Parti Québécois aura tenu en haleine bien des
observateurs, des analystes, des journalistes et le commun des mortels au
Québec et dans the Rest of Canada (RoC). Au final, Jean François Lisée aura été
élu, en toute démocratie par une majorité éclatante de militant-e-s du Parti
Québécois. Bien des indépendantistes voient en lui le chef en mesure de battre
les libéraux lors des prochaines joutes électorales mais d’autres ne croient
pas qu’il fera le pas vers l’indépendance du Québec avant 2022. Qui a
raison ? Qui a tort ?
Par
principe, je suis pour l’indépendance du Québec mais je ne suis qu'un
observateur venu de ma lointaine Algérie et il m’est arrivé de proposer à
discussion quelques-unes de mes réflexions sur ce sujet. Elles n’ont pas
toujours l’assentiment de toutes et de tous mais elles intéressent bien du
monde concerné directement ou indirectement par l’autodétermination des peuples.
Retour sur une mémoire d’enfance
J'avais
à peine cinq (5) ans lorsque mes aînés ont déclenché la Révolution Algérienne
un jour de la Toussaint. Une révolution qui a sonné le glas des colonisations
en Afrique. Cela s’est passé le 1er novembre, au lendemain de
Diên Biên Phu, cette grande bataille qui a mis aux prises les révolutionnaires Indochinois
et les troupes coloniales Françaises. Au cours de cette bataille bien des
Algériens se sont retrouvés comme ''sujets français'' du côté des occupants et
bien d’autres, qui s'étaient rebellés, ont pris le parti des Vietnamiens
(quelques-uns sont même revenus au pays accompagnés d'une Vietnamienne).
Quelques
six mois plus tard (Novembre 1954) de jeunes militants du mouvement national Algérien,
avaient analysé les effets de Diên Biên Phu et en ont déduit que c'était
l'heure de changer les méthodes d’action et de militance pour chasser le
colonisateur Français et libérer le pays. Leur vraie première action a été la
réflexion et de celle-ci en est sortie la rédaction de la proclamation du 1er
novembre 1954. Le contenu de ce projet révolutionnaire allait être pris à bras
le corps par tout un peuple dans une guerre de libération nationale qui sonna le
glas du colonialisme.
Ce
qui en est advenu par la suite est une autre affaire qui pourrait être examinée
en temps voulu. Pour l’heure les historiens s'attellent à nous en écrire des
pans jusqu’à ce jour occultés.
Trois principes pour une convergence partagée :
Participation - réalisation –
intégration.
En
tout état de cause, ce dont je me rappelle c’est ce grand principe partagé par
tous et qui a mené ces révolutionnaires Algériens du siècle dernier jusqu’à la
victoire finale : L’indépendance de l’Algérie.
Ce
principe se lit comme suit : ‘’Celles
et ceux qui veulent participer à la réalisation de cet idéal sont invités à
intégrer les rangs du Front de
Libération Nationale (FLN) à titre individuel et en accepter les règles’’. Une
des règles énoncée et acceptée par toutes et par tous était l’adhésion par
toutes et tous ’’à l'unicité de direction qui aussi paradoxale que cela puisse
paraître était collégiale’’ (le conseil révolutionnaire d’union et d’action (CRUA)
était composé de 6 membres).
Bien
entendu, avant de poursuivre et avant que les libéraux et les fédéralistes ne
commencent à s’offusquer, à s’étrangler et à crier à qui veut les entendre que
mon propos est une hérésie et que le Québec est une province du Canada qui est
un grand pays démocratique… Je tiens à souligner que la Belle Province ne se
trouve pas dans le même environnement politique et encore moins soumise au même
type de colonisation.
Les monarchies en dessus de l’Écosse, la
Catalogne, le Québec…
Cependant,
il reste que la coquille dans laquelle sont enfermées la société, l’identité et
la culture Québécoises, n’est pas du tout confortable sachant que l’Épée de
Damoclès est toujours suspendue et bien tenue par les Fédéralistes toutes obédiences
politiques confondues, et qui plus est, sont tous monarchistes. Comment
l’Écosse et la Catalogne sont-elles arrivées à mobiliser toutes leurs
citoyennes et tous leurs citoyens ? La réponse pourrait se résumer de la
sorte : C’est en parlant le même langage, au-delà des divergences et des
perspectives. C’est aussi en acceptant le principe unique qui est : Faisant
l’indépendance et nous verrons après.
La
situation est certes différente pour le Québec mais n’est-il pas déjà admis par
toutes et par tous que cette province, est un GRAND PAYS à part, avec une
société à part, une identité et une culture distinctes en Amérique du Nord ?
Alors, il est tout à fait normal que ce pays, sa société, son identité et sa
culture puissent s’exprimer sans contraintes et sans être soumis comme sujets
d’un gouvernement supranational exogène dans un Canada à jamais monarchiste et non
indépendant, par conséquent que la chance soit donnée ou arrachée pour s’autogouverner
serait tout à fait appropriée et opportune.
De quelques principes de la convergence
Ce
qui est suggéré ? C’est que le Parti Québécois avec Jean François Lisée et
sa direction en cours de formation, ne doivent plus être seulement ceux des péquistes
mais ceux de tous les Québécois-e-s de quelques origines que ce soit. C’est la
démarche suivie par l’Écosse et la Catalogne, le ralliement des forces vives de
la société civile : Jeunes, femmes, immigrants, ainés, Francophones,
Anglophones, Hispanophones, Est européens, Nord-africains, Arabes du Moyen
Orient, etc. Celles et ceux qui ne veulent pas se rallier grand bien leur
fasse. Viendra le jour où les circonstances et la conjoncture les
pousseront à le faire. En Algérie, ces militants du schisme et de
l’attentisme avec l’égo démesuré se sont rallier au lendemain du cessez le feu,
le 19 mars 1962, à peine trois mois avant (le 04 juillet 1962) la proclamation d’indépendance.
Alors
se pose les questions suivantes, pour le Québec, le parti Québécois est-il en
mesure avec Jean François Lisée de rallier toutes et tous les indépendantistes,
les vrais, pas les assimilées ? Le projet de convergence sera-t-il
opérationnel entre 2018 et 2022 ?
Pour
les mois à venir, le Parti Québécois devra s’atteler à renforcer cette convergence
tant voulue par celles et ceux qui la croient réalisable. Si elle est probable,
des principes à respecter et à faire accepter sont nécessaires pour franchir l’étape
du ralliement : il s’agit d’abord du maintien dans les rangs de toutes
celles et de tous ceux qui s’y trouvent au 7 octobre 2016, ensuite il faudra
veiller à augmenter le nombre de militant-e-s en allant chercher encore plus de
Québécoises et Québécois toutes origines confondues. Cela devrait être suivi
d’une explication de ce que sont la convergence et le ralliement à l’interne et
ainsi faire des militant-e-s des vecteurs de rassemblement.
Par
ailleurs, la convergence ne doit pas être faussée par un énoncé illisible. Il
doit être clair et limpide dans la définition et les étapes, les valeurs et les
règles participatives. Cette convergence doit être codifiée et pour cela un
projet de plate-forme ou de proclamation doit être conçu et publié afin de
donner la chance à toutes et à tous d’en prendre connaissance et d’y adhérer ou
de l’ignorer en assumant les conséquences qui en découleront. Enfin, la convergence doit être consacrée
autour du grand principe du ralliement de toutes et de tous et sans condition.
Est-ce
possible dans ce Québec de la troisième décennie de ce millénaire ?
Ferid Chikhi
http://quebec.huffingtonpost.ca/ferid-chikhi/convergence-independance-du-quebec_b_12435998.html
http://vigile.quebec/Quelle-convergence-pour-l
http://quebec.huffingtonpost.ca/ferid-chikhi/convergence-independance-du-quebec_b_12435998.html
http://vigile.quebec/Quelle-convergence-pour-l