12 juin 2018

Un Numide en Amérique du Nord - 296 -



Du Canada et du Québec

Abrégé d’un état des lieux…

Des changements de fonds
La réponse pourrait paraitre simple, mais la complexité de trouver les éléments communs et les différences réside dans les modes de gouvernance qui s'accomplissent sur le plan mondial et ceux qui s’observent au Canada en général et au Québec en particulier. Le monde est, donc, en pleine transformation. Il devient de plus en plus multipolaire du fait que plusieurs blocs se construisent en fonction des intérêts des uns et des autres. Des changements majeurs et profonds ont été générés par des initiés – croyant détenir toutes les cartes - et ils sont observés depuis au moins deux décennies par des libres penseurs émérites et bien d’autres témoins lucides qui n’ont prêté aucune allégeance à qui que ce soit.
Tous sont en accord avec quelques lectures du genre : Il y a ceux (les changements de fonds) qui sont provoqués par les forces de la cupidité et de l’argent. Jusqu’à présent ils n’ont généré que des désastres humains ; leurs entreprises sont fondamentalement corruptrices et dépravantes. Elles polluent l’humanité.
Il y a aussi les changements qui sont provoqués par les effets des déclarations intempestives de quelques chefs d’États incommodés par leurs égos, tels que le Président actuel des USA. Il n’arrête pas de brasser ses cartes pour remplacer au-devant de la scène mondiale celui de la Corée du Nord, alors que d’autre puissances sachant faire face aux incertitudes, aux risques et aux contraintes que connaissent leurs pays, y vont d’un pas paisible.
Il y a ceux plus profonds et structurant qui sont générés par l’expansion des pays comme la Chine, l’Inde et la mobilité subie ou provoquée de millions d’êtres humains allant du Sud vers le Nord. Bien entendu, les petits pays pris en étau par leurs anciens occupants sont de simples spectateurs des jeux et des enjeux… mais leur poids démographique ne saurait être passé sous silence. Alors, le chaos, peut-il être éviter ? Certainement, et ce, grâce aux discussions qui se tiennent, ici et là, en fonction des avancées diplomatiques et des menaces de répression contre les éventuels utilisateurs d’armes nucléaires mais aussi des pressions des uns et des autres sur les uns et les autres.
Au Canada les libéraux ont-ils un discours citoyen ?
La situation, au pays, est différente mais retenons que le contexte global a des effets sensibles et pesants sur le statut d’occupant d’un strapontin dans l’échiquier mondial. Si au Québec le citoyen semble être au fait de ce qui se passe dans les arcanes politiques de sa Province, il en est de même pour le citoyen des autres provinces. Cependant, il existe bel et bien une différence factuelle qui réside dans le mode de gouvernance des provinces attachées au multiculturalisme et au discours du reste du Canada avec ceux des politiques néolibérales qui sont au service de quelques magnats. Ceux-ci usent et abusent du respect qu’ont les citoyens en leurs dirigeants et en la démocratie du silence entre deux élections.
Pourtant, les maîtres mots restent les mêmes : corruption, langue de bois, austérité pour les plus démunis et les plus vulnérables, restrictions pour les classes moyennes et abondance pour les plus riches et les plus nantis.  Au Québec, province à l’évidence très distincte des autres, la culture politique a beau tenter d’être et de se préserver, elle subit les effets des contrecoups que lui assènent les fédéralistes et de leurs alliés affirmés du Québec qui veulent gouverner en dépit de leur inaptitude à agir comme de vrais politiques porteurs de vrais projets de sociétés. Cela se confirme tous les jours en ce qui a trait à la cohésion de la gouvernance - libérale et – néolibérale, depuis presque deux décennies.
Plus le temps passe plus le projet indépendantiste est creusé au marteau piqueur par les fédéralistes, les provincialistes nationalistes et les pseudo-partitionnistes de gauche.
La problématique pourrait se lire sur une seule facette de l’état des lieux en matière d’identité et de culture en contexte de gouvernance libérale ainsi que sur les postures et les prises de position envers la laïcité et la soi-disant politique d’inclusion pour le vivre ensemble sont sans équivoques des leurres qui creusent l’écart entre d’une part les citoyens et leurs gouvernants et d’autres part au sein même de la société civile qui considère que la neutralité religieuse prônait par les libéraux 
freine le progrès et l’adaptation de la société aux multiples changements que connait le monde puis au moins trois décennies.
La raison, selon un grand nombre de citoyens, réside dans le fait que le multiculturalisme est un des fondements de la discrimination et de la marginalisation de pans entiers de la société Québécoise. Ainsi, la seule vraie politique dans laquelle excellent les libéraux, qui se succèdent depuis deux décennies, c’est celle qui amoindrit l’identité Québécoise et au lieu de l’enrichir par les valeurs partagées de toutes les parties de la société, immigrants compris, ils ne font pas mieux que de la réduire, la parcelliser, la vulnérabiliser et la diaboliser. 
Mieux encore, lorsqu’il s’agit de ‘’réajuster’’ et de ‘’se maintenir’’ au pouvoir ils ne trouvent pas mieux que d’aller chercher des ‘’converti-e-s’’ parmi les minorités pour les déléguer afin de parler de
l’état des lieux en matière économique, de pénurie de main d’œuvre, de régionalisation de l’immigration… de mettre entre leurs mains des indicateurs économiques qui sont la démonstration de leurs échecs et avancent de nouveaux plans d’intégration complètement inopérants. 
Or, personne n’ignore que ces options, celles des gouvernements libéraux, constituent, ni plus ni moins qu’un suicide sociétal. Pour y faire face seule la sociale démocratie est l’organisation la plus pertinente. Néanmoins, elle n’est pas compatible avec le néolibéralisme. Pour un grand nombre d’immigrants, parmi lesquels ceux venus des pays du bassin méditerranéen, les gouvernements libéraux qu’ils soient ceux du municipal, du provincial ou du fédéral n’ont aucune considération pour le vécu qu’ils avaient avant leur arrivée à Montréal.
Pire encore ils ignorent ce que beaucoup ressentent depuis leur installation, en raison des valses hésitations et des politiques de retournement autour de l’inclusion et du vivre ensemble et qui par les temps qui courent deviennent ni plus ni moins que des errements dont les conséquences les drainent en marge de la société d’accueil et ils ne deviennent visibles qu’à l’approche des échéances électorales. Aujourd’hui, ils sont instruits et le 1er octobre prochain les dés seront jetés. 
Ferid Chikhi


3 juin 2018

Un Numide en Amérique du Nord - 295 -

L’école Coranique V/s Les écoles islamistes
‘’L’avenir des nations est dans les écoles du peuple…’’
 Johann Heinrich Pestalozzi
C’est sous le couvert du multiculturalisme Canadien, obsolète et rétrograde, ainsi qu’aux politiques gouvernementales du Parti Libéral du Québec que des écoles islamistes ont pignon sur rue et n’aident en aucune manière ‘’le vivre ensemble en bonne intelligence’’.
L’École coranique
Elle a été le second espace sécuritaire qui m’a accueilli après la maison, de l’âge de 5 ans à celui de 13 ans. C’était ainsi pour, presque, tous mes ami-e-s d’enfance et de préadolescence. Cependant, pour donner un éclairage approprié et ainsi mieux appréhender la problématique, cette école coranique que je qualifie de traditionnelle précédait la Medersa. Les enseignements de ces deux institutions n’ont rien de commun avec l’école islamique du Québec.
Il existe un fait incontournable à mettre de l’avant et se résume comme suit : le sunnisme et le chiisme existent, notamment dans des pays comme le Canada. Il y a toujours eu une compétition et des antagonismes entre les promoteurs des écoles islamiques des deux braches de l’Islam.
En arabe dialectale Algérien… le concept l’école’’ est traduit par Djemaa, de Djema’a… Rassemblement – Assemblée – Ensemble - Groupe d’individus … Djemaa El Cor’an, est maladroitement traduit par l’école coranique alors qu’il devrait l’être par Groupe de lecture - Assemblée de lecture - Ensemble de lecture.
Ce qui était qualifié d’école coranique était en fait, une salle sobrement aménagée,
où nous nous entassions à plus de 20 enfants de tous âges. La mémorisation des versets du Coran, s’y pratiquait tôt le matin – après la première prière de la journée - parfois après celle de l’après-midi. Tout était fondé sur la mémoire, puisqu’il fallait se rappeler les sourates. Au départ ce sont les plus courtes qui devraient être apprises et aussi paradoxale que cela puisse paraître, sont les dernières du livre saint.toute vraisemblance, l’objectif ultime de l’école islamique au Québec ne serait pas d’aider les jeunes musulmans inscrits à seulement mémoriser le Coran en entier mais aussi à les placer en compétition pour connaître le meilleur récitant. Il s’agit aussi et selon toute vraisemblance à leur inculquer toute une formation à interagir selon des normes qui ne sont pas celles du Québec mais des normes socioculturelles et idéologiques importées de pays théocratiques. Notre présence consistait à apprendre (écrire sur une planche en bois avec un ‘’Calame’’, morceau de roseau, coupé effilé et qui était trempé dans une encre ‘’Ssmagh’’, préparée avec de la laine brûlée et de la suie) et lire – les sourates.  Il n’y avait ni explications ni échanges avec l’enseignant. Ceux et celles qui ne mémorisaient pas recevaient des coups avec des tiges de roseaux sur la plante des pieds.

El Jemaa, El Mederssa ouel El Jami’a
À côté de l’école coranique il y avait en parallèle deux écoles, celle laïque de la colonisation et une
autre plus locale qui ressemblait à l’école coloniale mais dont l’enseignement était en arabe. La Medersa.  Apparue dans le milieu des années ‘’30’’ en Algérie. Elle a été l’œuvre de l’association des ‘’ savants musulmans ’’, pour les enseignements intermédiaires (Langue et lettres, Poésie et Roman). L’enseignement menait les jeunes gens jusqu’à un niveau intermédiaire mais suffisant pour considérer que la langue : Écrite, parler et comprise était maîtrisée.
Dans le monde arabe, le concept de ‘’Medersa’’ diffère d’un pays à un autre même si le fond est le même. Il s’agit d’un espace où est dispensé un enseignement par un Mouderesse (enseignant) qui aide, qui partage ou encore qui prodigue un savoir, une connaissance…  Dans le monde musulman, en ce qui concerne particulièrement cet aspect, il faut faire la part des choses entre l’espace Sunnite et l’espace Chiite.
Chez les chiites il désigne un système, le ‘’Hawza’’, qui est à la fois une école au sens de Madrassa et un enseignement.  Alors, que la Madrassa, selon l’histoire de l’Islam Sunnite est une institution à caractéristiques multiples. C’est dire combien, elle n’a pas la même qualité et les mêmes attributs dans les deux registres.
Dans le monde Sunnite, El Djemia’a est une université de théologie. Le schéma étant différant d’une région du monde musulman à une autre, en Afrique du Nord, c’est une université, mais c’est aussi un lieu d’apprentissage de la langue arabe, du Coran, des préceptes de l’Islam, du Fiqh, de la charia… Les plus célèbres sont celles de Tunis, ‘’d’Ez zitouna la première du genre dans le monde musulman et la seconde est celle ‘’d’Al Azhar’’ en Égypte, créée plus de deux siècles plus tard.
Que se passe-t-il réellement derrière les portes closes des écoles islamistes au Québec ?
Dans cette province du Canada, il a été inventorié environ une vingtaine d’écoles privées islamistes agréées par le gouvernement libéral. Ces écoles se qualifient de coraniques. Un indicateur approximatif nous donnerait environ 2.000 inscrits. Bien entendu, cela ne semble pas énorme et tout à fait gérable.
Contrairement à l’école coranique ou à la médersa de mon pays d’origine et selon
Le Québec a toujours été une terre d’accueil ouverte à la diversité et comme nous le disons souvent l’Islam est multiple et par conséquent les musulmans ne forment pas un bloc homogène et monolithique. Or, ne sommes-nous pas en droit de demander quelle école de pensée juridique est considérée par ces établissements dont le nombre ira en progressant vu la pression grandissante des islamistes de tous bords.
Le Canada, est le pays où les islamistes testent de nouvelles formes de djihad
L’islamisme au Québec et au Canada est la conséquence tangible d’un endoctrinement idéologique systématique, fait dans l’indifférence générale depuis plus de trente ans.
Quand l’Arabie saoudite a proposé les services de ses imams de service, les premières cibles n’étaient pas les Canadiens ou les Québécois de souche mais bien les musulmans pour en faire une force de frappe incontournable mais en particulier les musulmans démocrates et laïcs qui ont été les premières victimes en raison des efforts considérables qu’ils ont faits et qu’ils font encore pour s’intégrer et qui se retrouvent amalgamés à ceux-là mêmes qu’ils dénoncent.
Des intellectuels de gauche prétendent détenir les clés des analyses inclusives pour considérer les islamistes comme parties prenantes de la société, pourtant, l’idéologie Wahhabosalafiste, s’impose de plus en plus au détriment de la liberté de conscience, de la liberté de pensée et de la liberté d’expression.
Les politiques canadiens et québécois ne voient pas du tout qu’il est question de pensée unique et de nivellement par le bas et n’osent pas aborder frontalement la problématique. C’est pour cela qu’il est grand temps que ces influences, soi-disant éducatives et académiques, idéologiques et politiques, soient bannies du système éducatif et que le gouvernement du Québec révoque tous les mandats de ces écoles privées religieuses ou à caractère religieux.
Le ministère de l’éducation devrait sérieusement penser à se réapproprier les obligations, si tant est qu’il s’agit d’obligations éducationnelles et de formation, accordées à ces organisations qui vendent une éducation parallèle à des enfants alors que seule les écoles du peuple sont garantes d’un enseignement approprié et en adéquation avec les valeurs de toute la société Québécoise.

Ferid Chikhi

6 mai 2018

Un Numide en AMérique du Nord - 294 -


Les prophètes ont été les premiers indignés et

Les premiers désobéissants aux ordres.
Passion et Obsession... !
Un ''manifeste ''contre le nouvel antisémitisme'' signé par plus de 250 personnalités publiées par Le Parisien, suivi d'un autre signé trente islamistes qui se sont engagés pour dénoncer l’antisémitisme et le terrorisme en France pays dans une tribune publiée récemment par le journal « Le Monde » et bien entendu toute une série de réactions de part et d'autre de la barrière qui a été érigée entre les musulmans et les autres citoyens de France.
Cela aurait pu rester en territoire Français, mais la passion et l'obsession sont les deux faces d'une même médaille et une médaille qui vaut son pesant d'or a une portée qui dépasse les frontières...
Quelqu'un de bien intentionné avait dit ''la parole est d'argent et le silence est d'or'' il n'a pas fini son idée car il aurait pu poursuivre la parole reste d'argent lorsque l'écrit fait réfléchir.
J'ai lu les brûlots en question et les commentaires des extrémistes, des radicaux, des marginaux et même ceux et celles des gentils qui se sentent visé-e-s parce qu'ils se sont autoproclamés ''chefs, leaders, dirigeants... de communautés'' qui pourraient se compléter mais qui ont bien des divergences à aplanir avant de se regrouper en une seule... Leurs réactions intempestives ne réduisent pas la braise sur laquelle ils marchent, bien au contraire, ils l'attisent. Ceci est valable des deux côtés de la barrière.
Je me suis remémoré ce que j'ai écrit le 27 janvier dernier sur le Huffington Post Québec dans une réflexion spontanée intitulée : ''Le monde musulman doit tourner la page du mal et ouvrir celle du bien''. (...) Pour les sociétés musulmanes, il n’y a que le changement intégral qui améliorera leurs statuts les faisant passer d’arriérées à celles du bien-être et de l’équilibre individuel et collectif.
Elles doivent se remémorer que les prophètes ont été les premiers indignés et les premiers désobéissants aux ordres établis de tous les temps.
Elles doivent fermer le registre du mal, de la perversion et s’éloigner de ses pages.
Elles doivent ouvrir celles du raisonnable et du respect de la vie.
Elles doivent arrêter les dissimulations, les impostures et les bigoteries.
Elles doivent se placer du bon côté de la Médiane et sur le Chemin Vertueux. (Tarik El Moustakime).
Ferid Chikhi

30 avr. 2018

Un Numide en Amérique du Nord - 293 -


Québec : La pénurie est néolibérale, la prospérité est sociale-démocrate !
Depuis, quelques mois les gouvernants néolibéraux du Québec, malgré une retenue feinte de leurs propos et leurs commentaires, assistés de leurs économistes qui n’entendent pas les appels étouffés des employeurs, veulent nous faire accroire qu’ils s’inquiètent de la pénurie de candidats aux emplois disponibles toutes activités industrielles et commerciales confondues. 
Pourtant, ne devrait-on pas se réjouir des réalisations, fort appréciables des capitaines d’industries qui depuis plus de deux décennies n’ont ménagé aucun effort pour inventer, innover et créer des emplois ? Ils sont créatifs, ils sont innovateurs ces chefs d’entreprises qu’elles soient artisanales, familiales, petites ou moyennes, qui partent d’un petit investissement, souvent autour de cinq mille (5000$) dollars et, pour beaucoup comme travailleurs autonomes, arrivent cinq à dix années plus tard à concrétiser leurs idées en des réalisations tangibles. De nos jours, ils s’impliquent dans l’automatisation et la numérisation des fonctions de productions et de gestion de leurs organisations. Les gouvernants néolibéraux pour leur part, jubilent en clamant que c’est une période de plein emploi malgré 5% de chômeurs.
Ces mêmes gouvernants, osent orienter les causes de la pénurie en main d‘œuvre sur les départs en retraite, une population vieillissante, une immigration insuffisante pour ne pas dire non-qualifiée.  Mais, la cause, la vraie, pourrait se situer ailleurs que dans ces facteurs pour le moins aussi responsables mais pour une infime partie. En observant les déficits de management, trois paramètres 
ressortissent. Le premier est le manque de planification, réduite aux indicateurs et autres statistiques au niveau provincial et fédéral. Le second, se situe dans le manque de formation adaptée pour amener les chômeurs à se mettre au diapason des exigences des employeurs et accéder ainsi aux emplois de base alors qu’au même moment, les néolibéraux du gouvernement réduisent les budgets des assistés sociaux. Le troisième concerne les exigences des jeunes finissants qui ne répondent pas aux capacités salariales et sociaux professionnelles des employeurs, ce qui a pour conséquence la mobilité rapide de ces jeunes. Alors, comment faire ? Si nous regardons l’avers de la médaille plutôt que de rester figé sur l’envers, en quelques mots, changer le paradigme, tel qu’il est posé par les néolibéraux, pour réduire non pas la pénurie mais aller dans le sens de l’abondance des emplois ? Ne serait-il pas un chemin critique à défricher ?
Une observation fine laisse apparaître que la planification au niveau gouvernemental et la prévision des effectifs au sein des entreprises, sont totalement occultées.  Certes, il existe des statistiques publiées régulièrement, mises de l’avant et interprétées selon les besoins par ‘’les spécialistes’’ qui ne connaissent, ni le monde du travail et ses besoins en main d’œuvre, ni l’évolution et les progrès réalisés par les industries. Dès lors, les analyses sont biaisées à la source. Par ailleurs, presque tous les économistes focalisent essentiellement sur les causes des pénuries sans corrélation avec l’emploi.
Les facteurs du changement
Prenons le facteur démographique. Postulons qu’un démographe n’est pas forcément un ‘’spécialiste de l’économie’’ ; son point de vue est toujours intéressant mais appliqué à l’économie, on devrait le considérer avec circonspection. Ce facteur, est examiné sous plusieurs coutures et l’équation qui est de mise met en exergue, d’un côté celle des départs en retraite et, de l’autre celle des finissants, qui débutent un emploi. Cependant, aucun de ces spécialistes ne parlent d’un troisième paramètre, celui des 5% de chercheurs d’emplois. Considérant, le développement des compétences, non seulement, des employés en activité, ce qui pourrait les fidéliser et éviter leur mobilité chronique mais aussi celui, des chercheurs d’emplois. Des mesures gouvernementales pourraient être mise en œuvre pour les aider à se mettre à niveau, à convertir leurs compétences et au mieux bénéficier d’une orientation professionnelle suivi d’une insertion dans les secteurs les plus en demande. Mais là, il s’agit d’une solution qui est loin de convenir à des néolibéraux qui sont convaincus que le maintien d’un bassin de ‘’chercheurs d’emplois professionnels’’ est meilleur que pas de chômeurs du tout. 
Enfin, regardons ce que nous propose l’éducation nationale - des finissants des centres de formation professionnelle, des CEGEPS et des universités qui ne se présentent pas comme étant la solution attendue par les employeurs en raison, là aussi, d’une équation déséquilibrée ; les exigences, souvent trop élevées des jeunes en question, branchés sur les technologies de l’information, ayant bénéficié de formations, pas forcément très à-jour, et ne pouvant être opérationnels dès leur recrutement, ne correspondent pas aux capacités aussi bien salariales que sociales des industries. Il reste, une autre observation, qui se présente comme une faille dans l’édifice économique du quebec. Il s’agit de la planification. Aucune, entreprise de petite ou moyenne envergure ne considère cette fonction comme étant essentielle pour ses réalisations, ses performances, sa pérennité et le reste de ses fonctions qu’elles soient stratégiques ou opérationnelles. Alors, même si cette fonction est occultée comment peut-on anticiper l’avenir et notamment celui De remédier aux déficits en main d’œuvre ? La saturation au sein du secteur de la santé en est un symptôme non négligeable.
Les Capitaines d’Industrie du Québec sont certes des créateurs et des Innovateurs, comment peut-on 
penser que le facteur planification des ressources humaines leur a échappé ? Le mal se situe, à mon humble avis, beaucoup plus dans les gouvernances néolibérales assumées tant au niveau provincial que fédéral qui naviguent à vue et laissent place au sein des entreprises à une (GPA) Gestion Par Affolement. Le remède est rien d’autre qu’une nouvelle politique sociale-démocrate qui prendrait en compte des qualifications toujours renouvelées des acteurs, des compétences au diapason des besoins des entreprises, des progrès industriels qui se transforment grâce à l’automatisation et à la numérisation et une planification serrée pour anticiper l’avenir et la pérennité des entreprises.
Ferid Chikhi 

Un Numide en Amérique du Nord - 381 -

  Les intellectuels Algériens doivent sortir de l’ombre  La personnalité créatrice doit penser et juger par elle-même,  car Le progrès moral...