Il existe de par le monde des citoyens qui ne se reconnaissent pas dans les discours de certains de leurs dirigeants et de médias qui se disent indépendants de toute obédience idéologique. Quel message conviendrait le mieux pour réduire leur défiance et la canaliser pour rapprocher les sociétés et les faire bénéficier des synergies culturelles, sociales et économiques ? C'est là un défi auquel Convergences Plurielles veut participer.
28 déc. 2018
18 déc. 2018
Un Numide en Amérique du Nord - 303 -
Depuis plus d’une décennie les débats sur l’identité, les
valeurs du Québec et la laïcité dans les espaces institutionnels et publics s’invitent
régulièrement comme pour maintenir le citoyen en veille stratégique. Le Premier
Ministre du Québec, vient d’annoncer qu’il est plus que jamais décidé à fermer
ce dossier au plus tard en juin 2019 même s’il sait qu’il est déjà confronté
par des oppositions conjoncturelles.
Une identité et des valeurs stables
Dès le début de mes pérégrinations au Québec, j’ai été impressionné par les noms des saints donnés aux rues ainsi que par le nombre d’églises éparpillées, ici et là, comme le sont les milliers de mosquées en Algérie. Mais, aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces églises sont vides. J’ai cherché à comprendre et la réponse a été globalement la suivante : Depuis la Révolution Tranquille, la religion a été ‘’ tassée ’’. Le taux de pratique est très bas et seuls quelques aînés continuent de vivre leur foi sans faire de bruit.
Dans le même processus de réflexion, une question m’est venue à l’esprit : est-ce que les Québécois, font la distinction entre la sécularisation et la laïcité ou au contraire sont-ils dans la confusion ? Il me semble que jusqu’à nos jours, la réponse est teintée d’un amalgame généré par la rectitude politique C’est-à-dire éviter toute formulation pouvant heurter certains groupes communautaristes.
À vrai dire, hormis quelques intellectuels, les membres et les sympathisants du Mouvement Laique Québécois (MLQ)[2], de l’Association des Humanistes du Québec[3] et des Libres Penseurs et Athées[4], qui discernent la nuance entre les deux concepts, les autres ne semblent pas en avoir pris conscience. Rappelons, ici, que selon bien des références, la sécularisation est apparue comme le changement profond qui a accompagné presque tous les secteurs de l’activité et de la pensée humaine pour immigrer du religieux vers le civique et que dans ce cadre, la laïcité délègue l’État pour empêcher l’influence des religions dans l’exercice du pouvoir politique et administratif.
L’exemple du projet visant à pénaliser ceux qui critiquent l’Islam en les accusant d’Islamophobes ou porteurs de discours haineux, en est le parfait exemple. Peut-on tolérer l’intolérable ? C’est là que réside la difficulté de se laisser dire et imposer n’importe quoi par n’importe qui sachant que seule la voix de la majorité s’impose.
La démocratie est-elle soluble dans le religieux ?
Par ailleurs, nous ne pouvons ignorer le moment où ces concepts sont utilisés à convenance au gré des biens pensants et des groupes déviants. La laïcité est rejetée par les deux juste pour qu'ils soient sous les feux de la rampe.
A titre de rappel, nul n’ignore qu’en Islam, il n’existe pas de clergé et que par conséquent ce qui pourrait convenir au Christianisme peut ne pas l’être pour les autres religions ; si l’on ajoute l’impossibilité d’avoir une représentation collective unique des musulmans, sauf s’ils se présentent comme citoyens dans les institutions démocratiques, on comprend mieux pourquoi la laïcité et les acquis sociétaux doivent absolument être préservés des risques ravageurs de l’Islam politique.
Dans leurs démarches multiformes, des illusionnés religieux, profitant de l‘entrisme et de l’activisme des islamistes, s’érigent à réduire l’égalité des droits entre les hommes et les femmes, à supprimer la mixité, à reformuler les programmes scolaires … à adapter le système de sélection des candidats par les institutions et les entreprises, et finalement à assortir à leur seule conception les relations sociales et bien d’autres aspects du vivre ensemble. En fait, ils ciblent tout ce qui fait la société québécoise c’est-à-dire la nation, la citoyenneté, le développement social harmonieux initié depuis début de la Révolution Tranquille.
Dans cette perspective, rappelons qu’au Québec, en particulier là où le rôle de l’église a été ‘’éloigné’’ pour des raisons historiques telle que l’immixtion généralisée dans la vie privée des citoyens. La déconfessionnalisation a fait son cheminement mais n’a pas atteint tous les objectifs assignés par la Révolution Tranquille, notamment la formalisation de la laicité. Elle a rencontré sur sa route une opposition sournoise des multiculturalistes pancanadiens (incluant tous leurs intégristes) et aujourd’hui celle des islamistes venus des pays arabo-musulmans, d’Europe, en particulier de France et qui malgré leur ignorance de la réalité sociopolitique du Québec sont favorables non pas à la laicité mais au sécularisme.
En 2019, sous l’équation précitée, le Québec connaîtra de chauds débats en matière d’affirmation de son identité, et de deux choses l’une, ou il cède et se plie au multiculturalisme ou, en adoptant la laicité, il tient tête et s’affirme comme nation distincte.
Pour clore ce propos, je souhaite un joyeux noël et d’heureux moments pour 2019 à tous les Québécois ainsi qu’à tous ceux qui sont venus d’ailleurs pour intégrer cette belle société d’accueil.
Une identité et des valeurs stables
Dès le début de mes pérégrinations au Québec, j’ai été impressionné par les noms des saints donnés aux rues ainsi que par le nombre d’églises éparpillées, ici et là, comme le sont les milliers de mosquées en Algérie. Mais, aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces églises sont vides. J’ai cherché à comprendre et la réponse a été globalement la suivante : Depuis la Révolution Tranquille, la religion a été ‘’ tassée ’’. Le taux de pratique est très bas et seuls quelques aînés continuent de vivre leur foi sans faire de bruit.
Dans une précédente réflexion intitulée une déconfessionnalisation inachevée n’est pas la laïcité[1], j’ai évoqué brièvement
des aspects de l’histoire du Québec en rapport avec l’église, j’ai,
notamment souligné, que selon ma perception la Révolution Tranquille a été le creuset de la construction d'une
nouvelle identité nationale québécoise et une rupture décisive entre l'Église
et l'État, mais dans
les faits, si l’identité et les valeurs sont, à quelques exceptions près, assez
stables, il n’en demeure pas moins que des remises en question récurrentes, se
font entendre. Elles fissurent l’édifice fragile de la laïcité naissante et une
idéologie mortifère en pleine expansion tente de la requalifier.
De mon cours de sociologie j’ai gardé l’enseignement suivant : l’étude d’une société n’est pas seulement
une problématique avec des hypothèses mais un champ d’observations avec des
évolutions et des stagnations sociales mais aussi des ancrages à des dogmes qui
souvent sont des freins à sa progression ; il y a aussi et surtout des
acteurs politiques, culturels et sociaux; et plus ils sont libres
dans l’expression de leurs pensées et de leurs actes plus cette société est
harmonieuse, mais lorsque les acteurs cultuels sortent de leurs champs
d’intervention ... apparaissent des contingences qui en perturbent et
amoindrissent la modernisation.
Avec cette réflexion en tête, j’ai lu, j’ai participé à des
débats, j’ai écrit et j’ai toujours été confronté à d’autres questionnements en
lien avec la définition des concepts, de la terminologie, du mode de pensée et
de la mentalité au Québec. Venant d’ailleurs, j’ai compris qu’ils répondent à
d’autres schémas de lecture que les miens et qu’ils mènent à des jugements de
valeur. Par conséquent, j’en ai déduit qu’au Québec, le Christianisme a été
réduit mais trois valeurs sociales forment un héritage bien ancré dans la
population : la solidarité, la générosité et le partage, y compris celui
du territoire.
Cependant, en raison d’un multiculturalisme imposé, celui-ci fait
beaucoup de place aux autres religions et à leurs pratiquants venus d’Amérique
Latine, d’Asie, d’Afrique et du Moyen Orient. Néanmoins, il est aussi un entrebâillement par lequel
s’invitent subrepticement des activistes fanatisés, qui pour se rendre
visibles, n’hésitent pas à judiciariser leurs relations avec la société
d’accueil, arguant des libertés individuelles au point d’ébranler la cohésion
sociale. J’ai pris le parti de revisiter les thèmes en lien avec la
religion, avec la laïcité et d’échanger avec mes amis Québécois et j’ai mis le
tout sous l’équation suivante : même
si le multiculturalisme est fortement remis en question en Europe, celui du Canada
n’est pas conciliable avec la laïcité alors qu’il l’est avec
le sécularisme. J’en ai aussi déduit que si le sécularisme et la laicité
sont presque antagoniques, l’interculturalisme Québécois est compatible avec la
laïcité.
Sécularisme, le mot est lâché ! Dans le même processus de réflexion, une question m’est venue à l’esprit : est-ce que les Québécois, font la distinction entre la sécularisation et la laïcité ou au contraire sont-ils dans la confusion ? Il me semble que jusqu’à nos jours, la réponse est teintée d’un amalgame généré par la rectitude politique C’est-à-dire éviter toute formulation pouvant heurter certains groupes communautaristes.
À vrai dire, hormis quelques intellectuels, les membres et les sympathisants du Mouvement Laique Québécois (MLQ)[2], de l’Association des Humanistes du Québec[3] et des Libres Penseurs et Athées[4], qui discernent la nuance entre les deux concepts, les autres ne semblent pas en avoir pris conscience. Rappelons, ici, que selon bien des références, la sécularisation est apparue comme le changement profond qui a accompagné presque tous les secteurs de l’activité et de la pensée humaine pour immigrer du religieux vers le civique et que dans ce cadre, la laïcité délègue l’État pour empêcher l’influence des religions dans l’exercice du pouvoir politique et administratif.
Bien entendu, la laïcité est une forme de sécularité. Elle
prétend réguler au nom de l’universalisme.
Mais, nous disent des philosophes, il ne faut pas confondre le sécularisme
(anglicisme) qui est un synonyme d’athéisme mais aussi une sécularité dans les
pays anglo-saxons et scandinaves où les religieux ne participent pas au
gouvernement ; il n’empêche que leur avis est régulièrement sollicité et pris
en compte.
En démocratie, il peut exister des contraintes. Cela veut dire
que des volontés et des idées même anachroniques et contradictoires peuvent
s’exprimer publiquement, non seulement, au nom des convictions de leurs
porteurs mais aussi à partir d’un universel qui contraint le débat lui-même.
Toutefois, s’il n’y a pas de consensus, peut-on être en accord avec ceux qui
tentent au nom de cette même démocratie d’empêcher les autres de
s’exprimer ? L’exemple du projet visant à pénaliser ceux qui critiquent l’Islam en les accusant d’Islamophobes ou porteurs de discours haineux, en est le parfait exemple. Peut-on tolérer l’intolérable ? C’est là que réside la difficulté de se laisser dire et imposer n’importe quoi par n’importe qui sachant que seule la voix de la majorité s’impose.
La démocratie est-elle soluble dans le religieux ?
Par ailleurs, nous ne pouvons ignorer le moment où ces concepts sont utilisés à convenance au gré des biens pensants et des groupes déviants. La laïcité est rejetée par les deux juste pour qu'ils soient sous les feux de la rampe.
A titre de rappel, nul n’ignore qu’en Islam, il n’existe pas de clergé et que par conséquent ce qui pourrait convenir au Christianisme peut ne pas l’être pour les autres religions ; si l’on ajoute l’impossibilité d’avoir une représentation collective unique des musulmans, sauf s’ils se présentent comme citoyens dans les institutions démocratiques, on comprend mieux pourquoi la laïcité et les acquis sociétaux doivent absolument être préservés des risques ravageurs de l’Islam politique.
Dans leurs démarches multiformes, des illusionnés religieux, profitant de l‘entrisme et de l’activisme des islamistes, s’érigent à réduire l’égalité des droits entre les hommes et les femmes, à supprimer la mixité, à reformuler les programmes scolaires … à adapter le système de sélection des candidats par les institutions et les entreprises, et finalement à assortir à leur seule conception les relations sociales et bien d’autres aspects du vivre ensemble. En fait, ils ciblent tout ce qui fait la société québécoise c’est-à-dire la nation, la citoyenneté, le développement social harmonieux initié depuis début de la Révolution Tranquille.
Comment faire face à ces menaces ?
Bien entendu, il existe des solutions et la première réside dans le changement du discours politique que
doivent tenir les représentants des citoyens et autres officiels en exigeant
des ‘’autoproclamés
représentants’’ des musulmans de prêcher pour leur mosquée et de ne
plus le faire pour toutes les mosquées … De le faire pour leur
association, leur groupe de citoyens …
La deuxième réponse concrète réside dans la mise à jour des politiques
d’intégration des immigrants qui datent du siècle dernier. Une troisième solution est
d'ordre pédagogique et consiste à expliquer les nuances entre le
sécularisme anglo-saxon du reste du Canada et la Laicité du Québec.Dans cette perspective, rappelons qu’au Québec, en particulier là où le rôle de l’église a été ‘’éloigné’’ pour des raisons historiques telle que l’immixtion généralisée dans la vie privée des citoyens. La déconfessionnalisation a fait son cheminement mais n’a pas atteint tous les objectifs assignés par la Révolution Tranquille, notamment la formalisation de la laicité. Elle a rencontré sur sa route une opposition sournoise des multiculturalistes pancanadiens (incluant tous leurs intégristes) et aujourd’hui celle des islamistes venus des pays arabo-musulmans, d’Europe, en particulier de France et qui malgré leur ignorance de la réalité sociopolitique du Québec sont favorables non pas à la laicité mais au sécularisme.
En 2019, sous l’équation précitée, le Québec connaîtra de chauds débats en matière d’affirmation de son identité, et de deux choses l’une, ou il cède et se plie au multiculturalisme ou, en adoptant la laicité, il tient tête et s’affirme comme nation distincte.
Pour clore ce propos, je souhaite un joyeux noël et d’heureux moments pour 2019 à tous les Québécois ainsi qu’à tous ceux qui sont venus d’ailleurs pour intégrer cette belle société d’accueil.
Ferid Chikhi
4 déc. 2018
Un Numide en Amérique du Nord - 302 -
Le
propos qui suit n’est pas pour relater l’évolution du féminisme - universel ou occidental - alors que
partout dans le monde ‘’la dynamique des actions populaires « #BalanceTonPorc », «
#Metoo », « #TimesUp », « #MetooIndia « #NiUnaMenos » et « HollaBack! » bat son plein depuis le 25 novembre 2018 et se poursuivra
jusqu’au 10 décembre de la même année. Le slogan principal étant « Tous UNiS pour mettre fin à la
violence à l’égard des femmes » est Orangez le monde : #ÉcoutezMoiAussi.[1]
Le contenu de cette
réflexion est un essai de réponse à la question que se posent bien des
sociologues, des anthropologues, des politologues et des observateurs des
sociétés occidentales sur l’intrusion par effraction de ce qui est qualifié de ‘’féminisme islamiste’’. Ses militantes le
justifient comme étant un féminisme distinct.
À l’évidence et
sans aller dans le détail cela confesse d’une stupidité à laquelle seuls les
islamistes nous ont habitués et qu’ils sont les seuls en mesure de déployer en
s’infiltrant insidieusement dans le monde des organisations sociales, les
universités et les centres de recherches et, même dans les écoles primaires, avec
le soutien silencieux et le laxisme de gouvernants corrompus idéologiquement. Avant de
poursuivre, il faut noter qu’en 2018, parler de féminisme n’est plus l’apanage
des femmes. Je suis féministe et membre de Pour le droit des Femmes du Québec (PDFQ).
Comme tous les autres membres masculins de cette organisation, je n’y ai pas le
droit de vote, mais ma voix compte. Mon propos est écouté, pris en
considération et avec attention par toutes et tous les autres membres.
Le voile dans
la tradition vestimentaire
Le témoignage
suivant se veut un prélude au reste de ma réflexion : Au début de l’indépendance
de l’Algérie, alors que les premières combattantes revenaient des maquis, je
découvris, sans grand étonnement, qu’elles ne portaient pas le voile
traditionnel. Ces combattantes étaient habillées à la ‘’ française ‘’ comme l’étaient les jeunes filles qui allaient
encore à l’école et celles rarissimes qui travaillaient.
Dans ma petite
ville natale de l’Est Algérien, j’ai intégré le fait que le voile qu’il soit blanc - Hayek - ou noir - Mlaya - que portaient les femmes était un élément de préservation de
l’intégrité morale des
femmes mais aussi une ligne rouge à ne pas dépasser par
les autres, les hommes. Deux fonctions dont le caractère symbolique
n’échappait à personne : la première mettait en évidence l’élégance et ne
réduisait en rien la féminité de celles qui le portaient. La seconde était
sociale. Cependant, ces deux fonctions constituaient une sorte de frontière à la
fois délicate et robuste qui séparait la spécificité de la société Algérienne
de souche et la société coloniale. Une forme de
société biculturelle. J’ajouterais que les femmes hors des grands centres
urbains (campagne et montagne) portaient un foulard, juste pour
préserver leurs cheveux de la poussière.
La mode régressive du hijab
À cette époque, durant
les deux premières décennies après l’indépendance, le hijab ne faisait pas
partie du paysage vestimentaire Algérien. Le début de son apparition remonte au
milieu des années ‘’80’’. Deux
questions m’étaient venues à l’esprit : qu’est ce qui a fait que
l’Algérienne se soit mise à porter cet accoutrement, et, qu’est ce qui pouvait
justifier ce changement qui allait, au fur et à mesure que le temps passait,
finir même par scinder la société en deux ?
Un souvenir me
vient à l’esprit, ceux qui étaient appelés, les Afghans - mercenaires Algériens qui s’étaient rendus en Afghanistan - dès
leur retour au pays, s’étaient attelés à imposer à leurs sœurs, à leurs mères,
à leurs épouses, ce bout de tissu. La fanatisation qu’ils ont subi devaient
être transmise et imposée aux femmes de leurs familles et de leur proches
entourage (cousines, voisines, etc.).
À la même époque, quelques
pseudo érudits avaient justifié le port du hijab par son utilité : ‘’…cache-misère pour celles qui n’avaient pas
les moyens de s’acheter des vêtements neufs ou encore vêtement confortable
puisque les mains étaient libres alors qu’avec le Hayek et la Mleya ce n’était
pas le cas...’’ Bien entendu, le commun des intégristes ajoutait qu’il
préservait la pudeur de la femme. Pour la contradiction, je n’évoquerai même pas
celles qui, ici, au Québec, le portent au demeurant avec un maquillage
inapproprié.
La féministe
islamiste
En Europe et même
ici au Canada et au Québec, une autre problématique est apparue depuis une
dizaine d’années. Il s’agit du changement de la sémantique : le concept de
la fanatisation a été
remplacée par un concept plus généraliste et soft, celui
de la radicalisation, d’autres concept sont tout simplement évacués parce que
trop révélateur de l’intolérance des islamistes à l’égard des Québécois (Islamophobie[2]).
Mais, personne n’ignore que le voilement des femmes est le premier acte de leur
soumission mais aussi de la régression de pans entiers de la société. Nous savions que
les effets et les dommages collatéraux de la confrontation entre le Wahhabosalafisme,
le Khomeynisme et la fraternité islamiste, bien entretenue par les Étatsuniens
et leurs alliés, seraient dégradants pour les femmes dont le statut a toujours
été précaire dans les sociétés arabo-musulmanes. Mais aussi paradoxal que cela
puisse paraître, il n’y a pas eu à ce moment-là, de féminisme islamiste pour améliorer
le statut des musulmanes et s’opposer aux dérives imposées par leurs hommes au
nom de l’idéologie qu’ils véhiculent.
Un grand nombre de
celles qui ont absorbé le ‘’venin’’ de
l’une des trois idéologies islamistes, n’ayant pu s’ériger contre les dictateurs
de leurs pays d’origine, ont suivi leurs hommes en Occident. Déjà fanatisées, et refusant de s’intégrer à
leurs sociétés d’accueil, elles se sont organisées pour se présenter comme
victimes d’un système social qu’elles accusent de ‘’chosifier’’ la femme. Elles exigent aussi des droits et des
valeurs, encore une fois islamistes, en faisant valoir l’idée que le féminisme n’est
pas seulement occidental, il est aussi islamiste. Seulement, une lecture active
de ce féminisme dévoile qu’il est un cheval de Troie véhiculant l’islamisme
victimaire.
Rappelons-nous de
cette étude réalisée, en 2015, par le ministère algérien de la santé en
collaboration avec l’UNICEF[3] ;
elle mentionnait que 59 % des femmes algériennes estiment qu’un mari a « le droit de frapper ou de battre » son
épouse. Ahurissant n’est-ce pas !? Faut-il penser que cette proportion
existe ou est la même dans la communauté féminine d’origine Algérienne vivant au
Québec ? Où se trouve le centre de prévention de la radicalisation ?
La citoyenneté avant tout !
En tout état de cause, et l’histoire nous l’apprend, seules
les féministes œuvrant pour le respect des valeurs d’égalité, de partage et de
progrès, mobilisent et sensibilisent les populations, y compris celles des pays
musulmans, afin que la citoyenneté soit la seule et vraie institution égalitaire
de toute société laïque. Je me souviens d’un cours de philo sur le doute, qui
s’était conclu par ce qui suit : Se
questionner c’est douter, douter c’est chercher si une autre explication
existe. Pour revenir à mon propos initial, je me suis demandé comment une
Nord-américaine, une Canadienne ou une Québécoise, une Européenne, une Française,
une Allemande ou une Espagnole … ferait la différence entre une musulmane et une
féministe islamiste, considérant que chacune se réclame de son islamité ?
Bien entendu, pour moi, la réponse était simple : l’une porte le hijab, elle est islamiste et ensuite citoyenne, c’est
une militante convaincue de l’Islam politique ou ignorante de cette qualité
mais la porte sur sa tête ; l’autre est d’abord citoyenne et ensuite musulmane.
Or, rien ne les distingue si ce n’est le voile de la première.
Cette divergence m’amène à dire que je suis convaincu que dans une société
de tolérance et de progrès telle que celle du Québec, seule
l’institutionnalisation de la laïcité constitue le fluide de nature à
préserver sa cohésion et son harmonie tout en consolidant le bien vivre
ensemble. Cela signifie que tant que les gouvernants n'auront pas légiféré pour
implanter et enraciner la laïcité, le Québec restera dans l’impasse, et les
clivages qui divisent la société en plusieurs silos hermétiques, se
multiplieront.
À l’instar des islamistes
qui les mettent en avant leurs féministes usent de la stratégie de
l’infiltration et du noyautage pour adopter des thématiques médiatisées par les
féministes progressistes laïques, elles faussent ainsi les effets des
indépendances acquises à force de sacrifier les acquis universels pour lesquels
bien des Québécoises et des immigrantes se sont battues depuis des décennies.
Pour les islamistes, femmes et hommes, il n’y a pas de laïcité, de liberté et
d’égalité s’ils n’ont pas les devant de la scène pour imposer leurs vues et leur
fanatisme.
Ferid Chikhi
[1]
http://www.unwomen.org/fr/what-we-do/ending-violence-against-women/take-action/16-days-of-activism
[2] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1139029/journee-contre-haine-intolerance-reclamee-29-janvier-tuerie-mosquee-quebec
[3] https://www.huffpostmaghreb.com/2015/06/10/violence-conjugale-algeri_n_7552472.html
29 nov. 2018
Un Numide en Amérique du Nord - .301 -
Elle est maintenue en prison pour une gorgée d'eau !
============================================
============================================
Un appui de taille pour Aasiya Bibi Noreen
''À son Assemblée générale du 17 novembre 2018, les membres de PDF Québec ont adopté à l'unanimité la résolution suivante : "Il est résolu que les membres présentes à l’AGA de PDF Québec, tenue à Montréal le 17 novembre 2018, offrent leur soutien à Asia Bibi dont la vie est mise en danger et appuient également la démarche du gouvernement canadien visant à l’accueillir comme réfugiée au Canada. ".
=========================================
Au Pakistan, Asia a été emprisonnée pendant des années pour avoir bu une gorgée d'eau d'un puits qui ''appartient à des musulmans''.
Une des femmes refuse de boire l’eau, prétextant que cette eau est souillée parce qu’Asia est chrétienne et donc elle est impure (haram).
Asia Bibi se défend en disant qu’elle ne croit pas que le prophète Mahomet soit d’accord avec cette interprétation. Elles ses disputent.
Les femmes islamistes s'indignent face à une telle attitude : « Comment oses-tu parler comme cela du prophète, tu viens de commettre un blasphème ».
Les femmes se plaignent au mollah Qari Sallam. Qui s'en va signaler le blasphème au commissariat de police de Nankana Sahib.
Les femmes se plaignent au mollah Qari Sallam. Qui s'en va signaler le blasphème au commissariat de police de Nankana Sahib.
Asia et sa famille sont victimes de menaces de mort. La police intervient et pour la protéger elle est placée en détention et sa famille entre en clandestinité.
Le tribunal de Lahore confirme la condamnation à mort en 2014. Le 31 octobre 2018 la Cour Suprême la relaxe.
Des pressions - manifestations des islamistes radicaux sont organisées partout au Pakistan - sur la justice Pakistanaise. Asia est maintenue en prison pour une éventuelle révision du jugement la relaxant.
À noter qu'à son époque, Muhammad Zia-ul-Haq a mis en place une politique d'islamisation forcée. Il introduit notamment des décisions de justice pour sanctionner les mauvaises mœurs et le blasphème qui prévoit la peine de mort pour toutes personnes qui dénigrent le prophète Mohamed. Asia a été condamnée d'abord en application de cette loi et acquittée sur la base de la loi de protection des femmes (2006) qui revient sur certaines des dispositions de la première loi.
Récemment, la Grande Bretagne a refusé de l'accueillir parce que les Pakistanais sont nombreux à y vivre.
Le Canada étant en contact avec le Pakistan pour trouver une solution à la problématique d'Asia, PDF Québec appui le gouvernement Canadien pour une décision d'accueil d'Asia en lui offrant les conditions nécessaires et suffisantes pour qu'elle vive ses libertés, y compris celle de se désaltérer avec toute l'eau du pays.
Ferid Chikhi
18-11-2018
18-11-2018
Inscription à :
Articles (Atom)
Questions
Les pour et les contre Les cas Sansal et Daoud, qui, selon toute évidence et, vus sous l’angle des donneurs de leçons qui se sont érigés en ...
-
Un retour aux sources... Observer une société sans être sociologue c’est, de toute évidence, la regarder avec un œil de profane. Les rem...
-
L‘Islam et les musulmans sont-ils hégémoniques… ? La revendication d’organisations islamistes en vue de l’institution d’une journée cont...
-
Des murs virtuels ou des débats virtuels Digest : Ce que nous disent les réseaux sociaux. Ils sont étonnants et même souvent prodigieu...