25 juin 2020

Un Numide en Amérique du Nord - 335 -

Une agression sociétale intolérante
et violente contre les Québécois
Nous sommes, comme nos noms l’indiquent, immigrant-e-s de longue date. Loin de nous l’idée de jeter encore de l’huile sur le feu et exacerber les irritants, nous voulons juste exprimer notre soutien à M. Alain Therrien que nous avons eu le plaisir d’écouter et de voir parler de l’Histoire du Québec, des projets qu’il a portés comme élu du Parti Québécois de St Constant, parmi lesquels la création du CEGEP.
Lors des dernières fédérales, nous lui avons accordé nos voix et notre confiance même si nous ne sommes pas membres du Bloc Québécois. Ce que nous avons retenu de ses propos, que nous qualifions de fort intelligents, c’est la bonté avec laquelle il propose ses idées, l’humilité, l’empathie et l’attention qu’il porte aux citoyens en général. Nous n’avons jamais perçu en lui une embryon de racisme ou de préjugés envers nous ni envers bien d’autres immigrants de la circonscription.
Récemment, il a été agressé avec violence par le chef du NPD qui l’a traité de raciste. Nous nous questionnons, comment en sommes-nous arrivés à ce qu’un élu Canadien, en pleine assemblée de parlementaires, s’adresse avec tant de haine à un de ses collègues occultant l’éthique, le respect mutuel et la considération tant réclamés dans une démocratie ? Nous ne nous souvenons pas, malgré leurs divergences, que des élus de l’Assemblée nationale Française, aient à un moment ou à un autre traité les élus du Front national de racistes.
Il est vrai qu’en 2020, au Canada et au Québec, la problématique du racisme systémique a surgi dans le paysage politique portée de manière redondante par le Premier ministre du Canada et ciblant non seulement la loi 21 mais aussi tout le Québec.
Des groupes d’influenceurs se succèdent non seulement sur le terrain politique fédéraliste et provinciale, médiatique et communautariste mais aussi dans l’enceinte même du Parlement fédéral pour soutenir la thèse que la société Québécoise est intolérante.
L’attaque du chef du NPD par sa violence caractérisée, porte atteinte non seulement à la législature mais aussi et surtout à toute la population du Québec, exception faite de ceux qui n’ont aucun respect pour la démocratie et ses enjeux.
Ce qui est surprenant c’est que les députés libéraux et conservateurs présents ainsi que ceux du NPD n’ont pas réagi si ce n’est en approuvant la motion du NPD, silence individuel et partisan consentant.
Une des observations les plus pertinentes réside dans le fait que la bienséance et la sagesse ont été remisées aux oubliettes par un intolérant qui profite de la démocratie et de la liberté d’expression pour refuser, rejeter et contester les lois du Québec en s’attaquant à l’un de ses représentants.
Comme citoyen résident, à la Prairie nous offrons notre soutien à notre député M. Alain Therrien, tout en condamnant fermement les propos haineux du Chef du NPD. Nous invitons tous les citoyens du Québec, qu’ils soient bloquistes ou d’une autre obédience politique et non partisans à être du côté de cet élu connu pour ses prises de position rassembleuses et éclairées.
Nous considérons que la démocratie est réellement en danger lorsqu’un élu manque de jugement et qu’il erre dans les dédales d’un racisme systémique imaginaire. Cette insulte, parce qu’elle participe de la culpabilisation menée à fond de train contre toute la société Québécoise, exige réparation.
Leila Lesbet & Ferid Chikhi
Citoyen-ne-s de la Prairie
Le 21 juin 2020

16 juin 2020

Un Numide en Amérique du Nord - 334 -


Au Québec, racisme, ségrégation, etc.
Des concepts incompris ...
J'ai retrouvé un ami d'origine maghrébine, natif de France et porteur, comme bien d'autres, du message contre le racisme systémique.
Je lui ai demandé de me dire, si selon lui le racisme qu'il a vécu dans son pays de naissance portait les mêmes causes et les mêmes effets que celui qu’il rencontre au Québec ? Comment ferait-il pour convaincre un Québécois qu'il est raciste et qu'au Québec le racisme systémique est partout ?
Sa réponse résumée a été : Ils sont pires qu'en France, là-bas au moins ils l'assument ; ici, la preuve, ils gardent pour les leurs les bons emplois, les beaux logements, etc...
J'ai tenté de lui expliquer que faire des choix et procéder à des sélections ça n'est pas du racisme ... s'en suivit une discussion ardue qui se termina par ''toi aussi tu es devenu raciste comme tes Québécois ...''
J'ai poursuivi ma tentative de lui exposer qu'il y a une forte confusion dans les définitions des concepts qui peuvent être pris pour du racisme mais qui n'en sont pas.
Après quelques autres minutes d'un échange musclé, je l'ai invité à me définir en quelques mots chacun des concepts suivants : la discrimination, l'ethnocentrisme, l'hétérophobie, le paternalisme, la ségrégation, la xénophobie, ... Les préjugés, les stéréotypes ... et la différence, s'il en existe entre le racisme et le racisme systémique. Il resta muet.
J'ai fini par lui dire, le ton ironique ... : Tu es toujours français pourquoi ne pas retourner chez Jupiter !?

1 juin 2020

Un Numide en Amérique du Nord - 333 -


La pensée unique et l’Algérie mon amour

Lorsqu'il est question de droits ce concept est toujours accompagné d'obligations ou de
devoirs ; il en est de même de ce qui est qualifié de causes qui s'accompagnent des effets ou des conséquences ... À la suite de la diffusion du documentaire ''Algérie, Mon amour !'' Les réseaux sociaux ont véhiculé des milliers de messages les uns aussi, si ce n’est plus, haineux que les autres ; désobligeants et par endroits odieux et malveillants porteurs d’une intolérance déjà amorcée durant les années ‘’90’’ ; leurs occurrences montrent à l’évidence aussi bien de la méthode et un respect de quelques règles sorties directement de quelques officines structurées pour canaliser la pensée. Une seule pensée. La pensée unique de la stagnation et de la régression.

Mais d’où vient cette attitude démesurée qui caractérise de grands pans de la société d’hommes a qui a été inculquée l’intolérance, le rejet de l’autre, la haine de soi, la haine de la femme qui pourtant se trouve être la mère, la sœur, l’épouse, la fille, la tante, la cousine ? Selon ma lecture, j’ai retenu parmi tant d’autres deux facteurs affligeants : l’instruction dispensée par une école qui endoctrine plus qu’elle n’éduque ; la gouvernance nationale qui sclérose plus qu’elle ne libère

Une petit rappel du cheminement suivi nous renseigne sur quelques éléments d’analyse. Rappelons-nous que mis à part le défunt Président Boudiaf aucun dirigeant Algérien n'a accepté d'initier les principes canons du débat d'idées. Tout a toujours été imposé et j'en sais quelque chose.

À l'époque du parti unique, ou appareil central du parti, héritier de l’exécutif du FLN, les militants des cellules et des kasmate venaient de toutes les professions et comptaient aussi bien des diplômés des universités que des illettrés et des paysans ou des chômeurs … les discussions portaient entre autres sur le prix de la pomme de terre que celui de l'oignon … mais dès qu'il était question de politique les menaces des ''brigadiers'' étaient énoncées dans un langage cru.

Les militants de gauche FFS, PAGS, PRS… étaient clandestins et ne pouvaient militer que dans le parti unique. Ils exprimaient leurs opinions, leurs divergences, leurs pensées de façon intelligente et souvent percutante alors que l'idéologie baathiste faisait des ravages et avançait à pas feutrés. La langue arabe était son cheval de Troie. Elle a fait tellement de dégâts que tenter de récupérer quoi que ce soit était devenu un défi sans commune mesure. Puis, ces baathistes ont été doublés à droite par l'islam politique. Tout était prêt pour récupérer la pensée unique et imposer à tous le parti de dieu ... Je passe sur les autres considérations multiples liées à l'identité, la culture, la société ouverte, le pluralisme politique, la démocratie, la laïcité, etc.

La période de la charte nationale a été une '' récréation '' vite encerclée et empêchée. Un idéal inachevé, un rêve devenu cauchemar pour celles et ceux qui ont été loin dans l’expression de leurs idées et la dénonciation de la corruption naissante, des passes droits, du népotisme, de la bourgeoisie comprador, du régionalisme. Qualifiés de subversifs, beaucoup n’ont jamais été revus. Personne n’en parle… mais une décennie a suffi pour arriver à octobre ‘’88’’.

Pour ne pas perdre le pouvoir, les puissants du système ont déroulé le tapis aux forces de la régression avec comme conséquence majeure une autre génération décimée. Plus instruite et mieux éduquée que celle qui a initié et mené la révolution de novembre 1954 … Aujourd’hui nous observons les effets de l’inconséquence du pouvoir qui ne semble pas avoir compris qu’une nouvelle révolution a bien débuté, celle menée par des jeunes d’une société bridée. L’index pointé sur les mêmes ennemis n’est pas en adéquation avec les aspirations de cette jeunesse qui n’a pas connu la révolution de novembre et n’a pas vécu la guerre menée par les islamistes contre la patrie.
Ferid R Chikhi

25 mai 2020

Un Numide en Amérique du Nord - 332 -


Le Québec : De quelques enseignements et effets du Covid19
 Ton instituteur t’apprend à nourrir ton esprit,
Ton médecin soigne ton corps

Des constats et autres observations

démantèlement du Bloc de l’Est suivi du réagencement des Balkans avec l’émergence de nouvelles puissances régionales à caractères économiques et politiques ou encore le raffermissement de l’UE avec l’accueil de quelques pays de l’Est. Ailleurs dans le monde, le focus a été mis sur les guerres déclenchées par les puissances alliées pour déstocker leurs armements obsolètes et les remplacer par de nouvelles plus sophistiquées. C’est ainsi que les paradigmes qui encadraient les relations internationales ont été remplacés par de plus récents sans que personne ne puisse anticiper leurs répercussions. 
C’est Confucius qui disait, ‘’rien n’est éternel si ce n’est le changement’’. Nous y voici, les grandes mutations, les vraies ont débuté non pas en 2000 mais deux décennies plus tard. Quelles sont-elles ? Personne ne niera que la plus inattendue est la pandémie du Covid19. Ses effets sont dévastateurs, non seulement pour les institutions gouvernementales mises au pied du mur ; pour la société avec les consignes contre la contamination et l’introduction de la distanciation civique et enfin sur le plan international une autre définition de la cartographie du monde, sans occulter les dysfonctionnements observés dans la gouvernance fédérale versus la provinciale. Bien entendu il y a ceux qui crient au complot d’une société occulte qui impose ses lois à toute l’humanité. Bon, mais là n’est pas mon propos.
Plus près de nous, souvenons-nous que le Canada a objecté et continuera à le faire contre l’espérance d’indépendance du Québec. Venant de loin, j’ai essayé de comprendre et de mieux connaitre les raisons de cette objection et selon ma lecture de divers paramètres notamment institutionnels et politiques, il me paraît clair que l’une de ces principales raisons n’est pas seulement l’héritage et la préservation de la domination Britannique ou encore l’allégeance à la couronne mais ce sont aussi les immensités aquatiques et le potentiel hydraulique, ainsi que la capacité créative et innovante du Québec. Le Canada ne saurait s’en passer. On pourrait, bien entendu, ajouter la position géostratégique de la Belle Province avec le Nord et l’Atlantique, sinon, le seul Pacifique ne lui suffirait pas.

Les causes et les effets pour les prochaines décennies

Du point de vue des institutions fédérales et provinciales, même sans planification et sans gestion du risque, trois objectifs ont toujours été présents dans l’esprit des gouvernants et des nantis qui les accompagnent : l’économie et son déficit ‘’0’’ même si la banque du Canada imprime sans retenu le billet vert sans considération des effets de l’inflation ; l’identité et la culture malgré des budgets rachitiques notamment pour le Québec ; la portée internationale que le fédéral et le provincial se disputent - insidieusement - depuis au moins 40 ans. La liste pourrait être allongée, cependant ces trois problématiques accaparent la réflexion des gouvernants. Toutefois, depuis quelques semaines ces préoccupation sont rangées pour laisser la place à la santé et la prise en charge des aînés qui sont malgré tout la mémoire du pays ; l’éducation et la formation des jeunes qui constituent la force de travail de l’avenir et, encore l’immigration pour éviter les déficits humains, sociaux et culturels en ce début de millénaire. À titre de repère, en relisant l’histoire en Europe, l’on remarquera que la santé publique dans bien des cas la santé de la population, a été inscrite et renouvelée après chaque apparition d’un mal dévastateur (Choléra, Typhus, Peste, etc.).

Les principales problématiques avant le Covid19

Depuis l’avènement du gouvernement de la CAQ, un autre dossier monopolise l’attention des partis politiques. Il s’agit de la sensibilisation de leurs membres et des citoyens à la veille des échéances électorales internes et externes alors que des pans entiers de la population commençaient à rêver à un été de loisirs. Le Covid19 ne faisait partie d’aucune de leur équation. Les premières conséquences apparurent au grand jour, dès le mois de janvier. Le monde est déstabilisé et ni le Canada ni le Québec n’y échappent.
Au cours du dernier trimestre de 2019, deux autres questions occupaient les esprits et peu de personnes anticipaient la pandémie et ses effets sur les citoyens. La première était portée par des actions agressives contre le gouvernement pour faire abroger la loi 21 portant laïcité face à ceux qui ont opté pour sa défense. La seconde était la recherche de solutions à la profusion des emplois et des difficultés rencontrées par les employeurs à trouver la main d’œuvre appropriée. Avec un focus sur la numérisation et l’automatisation, la formation et les modifications organisationnelles ainsi que sur l’inadéquation du profil des immigrants versus les exigences des employeurs. Tant de domaines de réflexion en chantier.

L’immigration et les contre-coups du Covid19

En quelques-mots, la problématique de l’immigration tourne à la farce tant les perceptions et les visions sont divergentes. Pourquoi, parce qu’il me semble que la mobilité des populations, étant l’enjeu central des libertés individuelles, elle est par conséquent un paramètre sensible que ce soit pour la démographie ou le bien être général.
Ce qui m’a interpellé, c’est que la politique de recrutement tournée seulement vers l’international sans considération pour le Reste du Canada, pourtant, l’arrivée et le départ intra Canada est occultée parmi les indicateurs de base même en ce qui concerne les francophones du Canada. Ces personnes ne sont pas considérées comme immigrantes au moment où sur le plan international, la venue d’étudiants, de réfugiés, et autres demandeurs d’asiles (humanitaire, politique, sécuritaire, etc.) est pratiquement exigée par les faiseurs d’opinions.
Il y a de cela quelques années j’avais émis des réserves sur la politique de l’Immigration des libéraux. Au-delà des sempiternelles idées redondantes, ce sont les mêmes dérives depuis plus d’un quart de siècle : nombre d’immigrants, origines (bassins), qualifications et expériences, enfants, etc. Ma réflexion n’était pas axée sur la seule force de travail des personnes sélectionnées pour venir au Québec, mais sur leur apport notamment aux multiples plans culturel, artistique, éducatif, social et, surtout de partage des valeurs fondamentales de la société d’accueil. En fait, je suggérais que les ‘’spécialistes’’ du ministère œuvrent à la modification des paradigmes de sélection et de les concevoir selon la réponse aux deux questions suivantes :
1)    Quels sont les activités humaines dans lesquels ces nouveaux arrivants pourraient être potentiellement productifs et créer des synergies avec la société d’accueil ?
2)    Comment ces nouveaux arrivants pouvaient s’investir et participer à l’amélioration du bien-être sociétal du Québec et notamment au double plan professionnel et culturel dès leur installation concrétisée ?
Dans la même trajectoire que dire de la problématique du déficit en main d’œuvre et son rapport à l’immigration ? Aucun parti indépendantiste, ni les intellectuels qui soutiennent le processus n’ont préconisé l’organisation, par exemple, d’états généraux sur l’immigration à l’horizon 2050. Il est vrai que le dossier a tellement été manipulé par les administrations libérales successives, qu’il serait hasardeux de l’ouvrir seulement à l’interne. Cependant, il reste que des états généraux sur l’immigration permettraient de mieux appréhender l’avenir ?

Ressourcer le processus d’indépendance

Globalement, si le processus qui mène à l’indépendance du Québec appelle à une réflexion pour une nouvelle politique de l’immigration en adéquation avec les besoins sociétaux du Québec, comment ne pas s’y engager pour créer des ancrages avec la future gouvernance et selon les exigences d’un Québec indépendant ? Dans une première phase les prémices pourraient constituer la plateforme de réponses aux difficultés rencontrées, ici et là, que ce soit en régions ou à Montréal. Le Parti Québécois est-il capable d’opérer une telle prise en charge ? Ce dernier, au moment où il ouvre ses portes pour convenir de sa nouvelle stratégie à l’horizon 2025, gagnerait à initier une réflexion aussi large que possible pour dynamiser l’apport de l’immigration au devenir global du pays. Mais pour ce faire, le courage politique pour un ressourcement de l’idéal indépendantiste ne devrait-il pas être une exigence des rendez-vous de la course à la chefferie ?
Ferid Chikhi

Un Numide en Amérique du Nord - 381 -

  Les intellectuels Algériens doivent sortir de l’ombre  La personnalité créatrice doit penser et juger par elle-même,  car Le progrès moral...