Honneur et gloire à tous les martyrs de la résistance Algérienne

Il existe de par le monde des citoyens qui ne se reconnaissent pas dans les discours de certains de leurs dirigeants et de médias qui se disent indépendants de toute obédience idéologique. Quel message conviendrait le mieux pour réduire leur défiance et la canaliser pour rapprocher les sociétés et les faire bénéficier des synergies culturelles, sociales et économiques ? C'est là un défi auquel Convergences Plurielles veut participer.
Honneur et gloire à tous les martyrs de la résistance Algérienne
L’Algérie en ce début de décennie 2020
La politique extérieure d’un pays est le reflet de sa politique intérieure
On
dit souvent que la politique étrangère d’un pays est le reflet de sa politique
intérieure. Toutefois, il semblerait que l’Algérie est en voie de démontrer que
ce n’est pas toujours le cas. En effet, autant le corps diplomatique et son
chef M. Lamamra, sont parmi les plus performants des diplomates algériens
depuis au moins quatre décennies, autant la politique intérieure patine et
n’excelle point du tout.
Une politique intérieure essoufflée !?
Méthodiquement
et efficacement, la diplomatie Algérienne va de l’avant en remportant succès
après succès. La politique intérieure quant à elle, malgré les ouvertures faites
par le président Tebboune est encore à la recherche d’un souffle qu’elle n’a
jamais eu et par conséquent qu’elle n’a jamais entretenu.
Il
est vrai que c’est presqu’unanimement que les Algériens s’accordent pour dire
que depuis au moins deux ans la politique étrangère est au top des
tops. Alors se posent des questions élémentaires : Quelle est
la motivation ou la cause qui fait que ces succès sont conformes et
retentissants ? Est-il question du profil des hommes et des femmes qui la
mènent, tant à la centrale qu’au niveau des chancelleries en dépit d’accrocs au
niveau opérationnel ou est-ce un programme concocté par quelque bureau d’études
stratégiques ou encore est-ce l’héritage retrouvé des diplomates de la
révolution qui ont su avec des moyens dérisoires sensibiliser les pays frères
et amis d’être des soutiens indéfectibles pour l’indépendance de
l’Algérie ?
Deux
paramètres retiennent mon attention : le premier est celui de la référence
à l’héritage de la révolution de novembre 1954. Il convient de dire que le
ressourcement est motivant. Les agents diplomatiques algériens en s’abreuvant
au passé récent et à l’histoire des grands moments depuis la conférence de
Bandoeng (1955) ont capitalisé une expérience indéniable. Le second paramètre
est celui du profil des personnes qui font cette politique diplomatique. Ils
sont qualifiés, expérimentés et bien éduqués. Alors, en comparant
l’international au national me vient à l’esprit une interrogation basique :
Pourquoi, les performances observées au niveau diplomatique ne sont pas une source
d'inspiration pour les agents et autres fonctionnaires du service public en
Algérie ? Trois types de réponses ont été recensées auprès de quelques
personnes avisées. Le contexte ainsi que les profils des principaux concernés
ne sont pas les mêmes des deux côtés ; les défis à l’international, eux aussi
sont singuliers ; une troisième tranche de personnes a répondu que les
interférences exogènes sur le plan diplomatique sont très limitées parce les acteurs
impliqués sont directement concernés par la réussite et notamment parce qu’il y
va de la stabilité du pouvoir en place.
Des problématiques et des hypothèses de travail
En
reprenant dans le détail ces problématiques je me suis souvenu que dans une de
mes précédentes analyses (19 janvier 2022 In AP) portant sur la nouvelle amorce
pour un développement structuré du programme du gouvernement Tebboune, j’avais
notamment mis de l’avant le fait qu’au cours des deux dernières décennies,
l’ex-président de la République n’a pas tenu autant de réunions de son Conseil
des ministres que l’actuel président depuis son investiture. Mais peut-être est-ce
un effet du Hirak ?
Des
dossiers sensibles aux affaires courantes, les membres du gouvernement œuvrent
et agissent avec une efficacité à peine moyenne. Ils arrivent, à tout le moins,
à améliorer un tant soit peu quelques procédures de gouvernance, sans de grands
effets sur les individus. En fait, il n’est pas besoin de procéder aux
évaluations de leurs actions, puisque des détracteurs - perfides - sont tapis,
ici et là, en Europe et ailleurs pour jouer aux guetteurs qui alertent l’opinion
publique sur les insuffisances, les manquements et les dérives de ceux qui pensent
être encore intouchables.
Plusieurs
facteurs aléatoires parmi les plus sensibles ont été recensés et mis en évidence
; ce qui a engendré des hypothèses de travail audacieuses afin d’améliorer le
fonctionnement, non seulement des institutions de l’État, mais aussi de toutes
les autres organisations du système gouvernemental. Cependant, les opérations
en lien avec le public ne suivent pas et les résultats ne sont pas encore
probants.
La bureaucratie et la justice
À chaque
période exigeant des ajustement les gestionnaires sont confrontés à quatre
handicaps significatifs : Le premier est celui de leurs compétences loin
d’être en adéquation avec les exigences des postes qu’ils occupent. Cela bloque
la machine administrative au point de générer le second handicap c’est-à-dire
une bureaucratie prégnante ; le troisième réside dans la justice et l’équité
sociale et le quatrième est celui de la communication institutionnelle.
Il
est admis et, personne ne saurait le nier que des problèmes, apparemment
insolubles, auxquels est confronté l’Algérien dans sa vie de tous les jours
montrent l’influence abusive d’une bureaucratie elle-même devenue anachronique,
sans une éthique et une déontologie appropriées. Le tout relève de
l’impunité dont jouissent les agents des services publics. Les fléaux
générés par cette bureaucratie tentaculaire, non seulement, provoquent des
blocages institutionnels inqualifiables mais aussi une défiance de l’Algérien à
l’endroit de ses dirigeants. La cause principale se situe à non point douter
dans l’incompétence et dans le manque d’évaluation des performances des agents
en charge de répondre aux demandes des usagers du service public. De l’autre
côté, les dérives de la justice et les fractures qu’elle crée au sein de la
population ne sont pas toujours expliquées par le pouvoir en place. Il faut
admettre que lesdites décisions de justice qui sont prises, par exemple, pour ‘‘atteinte
à l'intégrité du territoire national, atteinte à l’unité nationale
ou encore réouverture du dossier de la tragédie nationale, etc.’’, sont
qualifiées de déraisonnables par le commun des mortels et le pire est que le
pouvoir en place ne daigne même pas informer. C’est du mépris (hogra) dit l’Algérien.
Quelques-uns soutiennent qu’il existe un groupe d’agents de justice qui œuvrent
ouvertement pour procéder à des détentions abusives même si les protections
constitutionnelles sont évoquées par les défenseurs.
Ce
qui ne suit pas dans le lien avec l’Algérien c’est que les carences en matière
de communication gouvernementale sont aggravantes. Les médias lourds
ont montré leur obsolescence ce qui exige une attention particulière pour les
sortir de leur désuétude au moment où les technologies de l’information sont à
portée de main. Malgré mon scepticisme quant à une unité d’action, une
sensibilisation et un rassemblement des médias autour des projets
gouvernementaux j’ai envie de laisser au coureur la chance de le démontrer.
Malgré
cela, la réalité veut que tous ces problèmes ne se résolvent pas sans un grand
coup de pied dans la fourmilière. L’Algérie fait face à des défis gigantesques
dans bien des domaines d’activités, y compris ces attaques venant de
l’extérieur qui confirment la fameuse « main de l’étranger ». L’un de ces défis
majeurs reste celui de l’individu dans toutes ses dimensions et dans tout ce
qu’il entreprend et, surtout, dans sa vision de l’avenir.
Les dirigeants et les postes institutionnels qu’ils occupent
Personne
n’ignore que l’avenir de l’Algérien est coincé entre plusieurs projets de
société : Le projet conservateur et intégriste, le projet moderne et progressiste,
etc. Mais le plus important reste celui que conduit le président. (Quelles en
sont les grandes lignes ? Quelles sont les voies et moyens d’atteindre les
objectifs qui rassembleraient tous les Algériens … ? Personne ne sait. Sur le
plan domestique et international, le président Tebboune a hérité d’une
situation parmi les plus désastreuses qu’a connue l’Algérie depuis
l’indépendance, néanmoins dans son plan de redressement, il n’a pas fait le
bilan ou l’évaluation de ce qu’il a trouvé dans tous les domaines d’activités, celui
des ressources humaines restant le plus potentiellement complexe.
Parmi
tant d’autres indicateurs, et comme souligné plus haut, ceux des personnels
élus (quelques élus au passé sombre) et institutionnels, attirent l’attention.
Mais, je me demande si un jour une véritable reddition des comptes sera
instituée partout dans les rouages de l’État ? Je ne connais pas un seul
dirigeant algérien qui depuis l’indépendance du pays a été évalué sur les
résultats qu’il a obtenus en adéquation avec le plan de charge qui lui a été
confié. Le seul paramètre retenu est celui de son obédience à un groupe d’hommes
qui lui a fait occuper le poste ciblé. Il suffit que ce groupe soit dégommé
pour que lui aussi en subisse les conséquences mais souvent sans tambour ni
trompette. Durant la décennie 85/95, Il s’en est fallu de peu pour que des
plans de travail imposés aux dirigeants des fameux Holding deviennent la clé du
succès mais très vite le copinage, le népotisme, le régionalisme … etc. ont
remis tout en question. C’est dire que tant qu’une véritable politique
nationale de gestion des ressources humains n’est pas rationnellement conçue et
mise en place, les performances des dirigeants ne seront jamais évaluées et les
postes institutionnels seront à la merci de quelques ‘’décideurs’’ qui
identifieront qui les occupera.
Récemment encore nous l’avons vu pour ce qui concerne
le PDG d’Air Algérie et le Gouverneur de la Banque Centrale. Ils ont été
quasiment chassés de leurs fauteuils, comme des vanupieds. ‘’Règlement de
compte’’ disent certains, alors qu’ils venaient d’être nommés un peu moins d’un
trimestre pour le PDG de la Cie nationale et à peine deux ans pour l’ex-gouverneur
de la BA. Pourtant, ces institutions, comme d’autres,
sont connues pour relever du management du Président. Si elles avaient été occupées
par des personnes compétentes, cela aurait été grâce à ceux qui les ont mis sur
la liste des candidats potentiels, si en revanche il s’est avéré qu’après
quelques mois ils ne répondent pas aux exigences et autres critères de
sélection pour une saine administration, n’était-ce pas aux maîtres recruteurs
d’êtres blâmés ?
Avant
de conclure cette réflexion, je me demande si la main tendue du Président vers
les organisations politiques donnera des résultats ? Certainement ! Mais,
seront-ils à la hauteur des attentes des Algériens ? J’en doute, parce
qu’on ne peut gouverner avec une politique tournée vers le futur en faisant
appel à des personnes qui font partie du passé même si elles sont jeunes.
L’idée de puiser dans le passé révolutionnaire est une bonne chose, mais
retenons que l’ère de l’ante-révolution de novembre est unique. Cette période exceptionnelle
qui, rappelons-le a exigé l’unification des rangs des militants, de tous les
militants du mouvement national et non pas des organisations politiques. Voilà
pourquoi je ne crois pas que les partis politiques qui ont répondu à l’appel du
Président soient en mesure de participer sereinement à la réalisation de son
programme.
Pour
terminer, les objectifs économiques doivent inciter les autorités algériennes à
gérer de façon intelligente et prospective l'embellie financière générée par la
hausse des prix pétroliers et gaziers, et en faire le vrai levier du
redressement économique du pays. L’état doit à tout prix éviter de céder à la
tentation du traitement social de l’économie comme ce fut le cas durant les
deux décennies précédentes avec toutes les dérives et tous les effets pervers
que l’on a connus.
Ferid Racim Chikhi
Analyste senior chez German
SOCIÉTÉ
Le contre-courant de l’islamisme, c’est de militer en faveur de la laïcité
Mahfoudh Messaoudène *
Publié le 19 avril 2022 Par ADN MED
Dans un essai intitulé : Fenêtre sur l’islam, Ses musulmans,
Afin de mieux éclairer un phénomène
déstabilisant, souvent ambigu et mal compris, l’auteur a mis la focale sur les
sources et les symptômes du problème. Il a exposé des faits historiques et des
éléments analytiques pour orienter le lecteur sur une problématique qui suscite
inquiétudes et perturbations dans les vies individuelles et collectives. La
laïcité et la citoyenneté sont parmi les sujets essentiels qu’il s’est engagé à
défendre dans sa société d’accueil le Québec après s’y être impliqué en Algérie
pour éclairer un débat qui peine à s’installer dans la lucidité et la liberté.
Ferid Racim Chikhi a quitté l’Algérie
depuis une vingtaine d’années pour s’installer au Québec avec sa famille. Il
s’est mobilisé dans l’Association Québécoise des Nord-Africains pour la Laïcité
(AQNAL) avec d’autres militants pour prévenir les Québécois sur le danger de
l’islamisme, parcours qui a conduit à l’écriture de cet essai.
Dans le préambule, l’auteur précise que
son livre est destiné particulièrement aux Québécois qu’il veut aider à faire
une distinction entre les nombreuses confusions, informations erronées et
autres fausses explications venant soit des médias occidentaux culpabilisés par
la séquence coloniale soit des organisations internationales infiltrées par le
lobbysme islamiste.
Son passage à l’Assemblée nationale du
Québec d’abord à titre individuel ensuite comme représentant du Rassemblement
pour la Laïcité et enfin en tant que membre d’AQNAL, où ses études sur la
question des accommodements religieux ont été assumé comme un engagement
citoyen. Se battre contre l’islamisme et soulever en même temps la
problématique de l’appréhension de la religion musulmane dans la société est,
en effet, un grand défi sociétal à la base de la construction d’une
collectivité qui doit respecter, intégrer et se protéger. Par ses interventions
lucides et sans complaisance, l’auteur a interpellé les élus sur les risques
d’un amalgame qui a toujours joué en faveur d’activistes qui instrumentalisent
les accommodements raisonnables à savoir les islamistes et les candidats au
parlement qui se cherchent des votes d’obédience communautaire. Position
délicate car il faut faire avancer le débat en dénonçant les intentions de ceux
qui cultivent les conduites victimaires, en cassant les tabous négateurs
d’échanges adultes et loyaux et, dans le même élan, en luttant contre la
stigmatisation et en faisant la distinction entre l’islam et l’islamisme.
Cet essai est sans doute un cas d’école
nécessitant une attention particulière. C’est un dictionnaire de bonne
vulgarisation qui donne des définitions et explications de concepts galvaudés
par les polémiques à travers une approche sociologique, philosophique,
historique mais aussi religieuse pour chacune des thématiques et des points
nodaux qui structurent et irriguent l’islam politique. En fait, cet ouvrage est
un pare feu qui aide à soumettre au champ des débats libres les insinuations et
autres pollutions par lesquels les courants religieux imposent des opinions en
dehors de la bataille des idées sans laquelle aucun libre arbitre ne peut être
construit en connaissance de cause.
La narration restitue quelques repères
essentiels à la saine compréhension des processus constitutifs des diverses
tendances qui s’emploient à répandre leur doxa dans le monde. Le wahhabisme, le
salafisme et le khomeynisme sont trois doctrines apparues au milieu du XXième
siècle et qui se disputent aujourd’hui les sociétés transformées en champ de
bataille.
L’auteur relate comment, avec les
années, ces trois courants extrémistes ont radicalement bouleversé les sociétés
dans les États du sud avant d’atteindre des pans entiers des pays du nord pour
des considérations, à la fois, politiques, économiques et géostratégiques mais
dont, au fond, la finalité est de prendre revanche sur une histoire du monde à
laquelle le radicalisme islamiste estime devoir infliger sa suprématie.
Ferid Racim Chikhi qui analyse les dégâts
provoqués par l’islamisme dans les pays d’origine explique qu’en empêchant les
sociétés de progresser vers la voie démocratique, on creuse des écarts entre
les communautés migrantes et la société d’accueil comme on peut le voir au
Québec.
On comprend alors qu’en étouffant la
démocratie dans les terres d’islam, le fondamentalisme investit objectivement
dans une stratégie qui aliène les sujets chez eux et les conditionnent à porter
le fer contre le monde des Infidèles le jour où les circonstances les y
conduiront.
Ne voulant pas s’extérioriser du champ
d’études, Ferid Chikhi qui s’immerge dans l’humus théologique, rappelle : « Les
prophètes ont été les premiers à s’indigner et les premiers à désobéir aux
ordres établis ». Cette citation a une vocation évidente : désarmer les
propagandes islamistes qui accusent d’’islamophobie tous ceux qui critiquent la
religion. Au Québec, plus qu’ailleurs, cette ruse qui relève d’une forme de
terrorisme intellectuel a mis les politiciens et une partie non négligeable de
l’opinion dans une position de prudence, ce qui amène à éviter toute critique
de l’islam et sa pratique alors que les autres cultes sont soumis au tamis de
la raison. Cet interdit créé un climat dont l’impact est immédiat :
l’islamisation, qui ne peut faire l’objet d’aucune remarque, est un sujet
tabou, ce qui mécaniquement en facilite la propagation.
L’ouvrage remonte la stratégie islamiste
en en situant les origines de façon pragmatique. Le rappel de la citation de
Youssef El-Qardaoui, le prédicateur égyptien installé au Qatar, pose les enjeux
: « Avec vos lois démocratiques (civiles), nous vous coloniserons. Avec nos
lois islamiques (coraniques), nous vous dominerons ». L’islamisme n’est pas une
tumeur bénigne alerte l’auteur. En se positionnant comme connaisseur de l’islam
et victime de l’islamisme, il met en évidence une singularité tirée d’un vécu
qui a laissé des stigmates toujours visibles sur la société algérienne dont il
est originaire.
Les méthodes utilisées par les
islamistes en occident sont identifiées en tant que déclinaisons de préceptes
édictés par les tuteurs comme Al Qrardaoui. : « Cependant, la stratégie des
islamistes, l’instrumentalisation de leurs femmes y compris, sait utiliser les
insuffisances des législations et les lacunes des institutions ainsi qu’une
certaine naïveté des agents de l’État et des employés du secteur parapublic »,
écrit Chikhi.
La femme voilée est devenue un objet de
lutte, de polémique et de convoitise. Un atout majeur qu’on exhibe afin de
mettre sur la défensive la société occidentale et ses dirigeants, tactique qui
ouvre la voie à d’autres exigences communautaires.
Autre fait relevé dans l’essai et qui
est en train de faire son apparition également au Québec : la relation contre
nature des islamistes avec la gauche qui en devient un précieux relais
politique et médiatique. En perte de vitesse dans un monde dont elle n’a pas
anticipé les évolutions, la gauche québécoise tente de reconstituer une base sociale
et électorale autour du fondamentalisme.
L’auteur qui a longtemps suivi les
méandres institutionnels de son pays d’accueil dévoile une inclination
autrement plus inquiétante puisque la dérive ne concerne plus un courant
politique mais des institutions. Ferid Racim Chikhi signale une tentation qui
gagne de plus en plus de terrain : des communautés étrangères auxquelles est
proposée une intégration fondée sur la religion plutôt que la citoyenneté.
L’avertissement à un Québec dont la
tolérance vire quelques fois au laxisme est clair : l’islam politique aura de
beaux jours devant lui si on continue à le nier en tant que menace majeure pour
l’ordre démocratique ou si l’on perpétue le déni en réduisant les dérives de
ses promoteurs à des incartades folkloriques.
Ferid Chikhi parle au migrant comme au
Québécois. Il rappelle les leçons d’autres acteurs tout en les liant pour leur
donner le continuum nécessaire à la perception d’un péril qui se répand dans le
temps et l’espace avec méthode et minutie.
En citant deux érudits de réputation
mondiale Soheib Bencheikh qui été la cible des islamistes et Mohamed Arkoun,
l’Algérien qui a été chassé par l’Égyptien El-Kardaoui d’une conférence sur
l’islam organisée à Alger en 1980, il en appelle à la mémoire pour nourrir
l’espoir. Et d’autres esprits comme Ghaleb Bencheikh, Malek Chebel et Naïma Dib
qui ont porté la parole de vérité sont également invoqués pour que leurs
pensées soient additionnées comme des pierres qui construisent la maison de la
raison. Un travail long qu’il faut entreprendre avec solidarité et patience car
il s’agit de faire naitre la citoyenneté dans un espace musulman livré à la
rancœur, au populisme et à la démagogie.
Ferid Racim Chikhi qui assume son
engagement nous délivre un message : évitons d’être naïfs ou polémistes ;
soyons clairs car on n’a pas trouvé mieux que la laïcité pour protéger l’homme
des dégâts de la confiscation du culte.
*Mahfoudh Messaoudene,
journaliste.
*Ferid Racim Chikhi est analyste senior,
Groupe d’études et de réflexions Méditerranée Amérique du Nord (GERMAN).
Fenêtres Sur l’islam Ses musulmans Ses
Islamistes
Édité à compte d’auteur chez Bouquinbec
https://boutique.bouquinbec.ca/fenetres-sur-l-islam-ses-musulmans-ses-islamistes.html
269 pages = 29$Can
Entrevue avec l’auteur.
1.
Cela fait vingt ans que vous êtes installé au Québec
avec votre famille. Qu’est-ce qui vous amené à rejoindre AQNAL ?
Depuis que j’ai quitté l’Algérie, via
l’Allemagne, j’avais pris la résolution de me tenir éloigné de la militance et
du monde politique. Mais, comme on dit : Tu chasses le naturel il revient au
Galop. En fait, l’association québécoise des Nord-africains pour la laïcité a
été créée spontanément en 2012, en raison du vide face aux islamistes qui, dès
2008, se sont manifestés pour parler au nom de tous les musulmans du Québec. Ça
m’a irrité au point que je suis revenu sur le terrain de la militance pour
œuvrer en faveur de la laïcité.
En 2011, je suis intervenu, comme simple
citoyen, à la commission des institutions de l’Assemblée nationale pour attirer
l’attention des élus sur le phénomène islamiste qui germait dans la province et
notamment à Montréal. Mais mis à part quelques-uns, les autres se sont montrés
intéressés mais restés inactifs. En 2012, le gouvernement de Mme Marois a tenté
de baliser les ‘’accommodements raisonnables’’ qui allaient vite devenir
‘’déraisonnables’’ le halal, le yajouz, le haram sont devenus des concepts
utilisés ici et là, notamment dans les quartiers à forte concentration de
musulmans.
Des débats, des conférences, des
manifestations ont été organisés et c’était avec satisfaction que j’ai constaté
que ce n’étaient pas tous les Québécois qui étaient favorables aux quelques
islamistes qui, aidés de certains médias, faisaient dans la provocation. Les
Québécois, savent que lorsque la religion prend trop de place des pans entiers
de la population y perdent leur raison. Pendant plus d’un demi-siècle ils ont
déconfessionnalisé l’éducation nationale et la politique sans que la tradition
judéo-chrétienne ne perde ses repères mais voici que les islamistes font parler
d’eux à grands coups de publicité victimaire culpabilisant au passage les Québécois
et toute la société d’accueil.
En 2012, lors d’une conférence sur la
laïcité, nous étions nombreux venus d’Algérie, du Maroc, d’Égypte, de Tunisie
et de France (Franco-Algériens, Franco-Marocains, Franco-Tunisiens, etc…) à
avoir exprimé nos inquiétudes contre les agissements des groupes islamistes.
C’est là que l’idée d’une association regroupant au départ une centaine de
personnes est mise en place et avec un petit groupe nous avons évoqué
l’appellation de Nord-Africains pour nous démarquer de Maghrébins avec la
connotation que nous lui connaissons. Très vite nous conquîmes des espaces
d’échanges pour nous exprimer et faire part de nos expériences passées à lutter
contre l’intégrisme. Nous sommes vite devenus, je dirais incontournables pour
tout ce qui concerne la laïcité.
2.
Avez-vous constaté des différences dans la façon
d’intégration selon l’origine des citoyens issus des 3 pays d’Afrique du Nord.
Il faut juste préciser qu’au Québec,
nous comptons quatre pays de l’Afrique du Nord : L’Algérie, l’Égypte, et le
Maroc et la Tunisie. Les différences dans la façon de s’intégrer dépendent des
individus et de leurs approches de la société d’accueil. Cela dépend aussi de
leur propre communauté. Qu’ils soient Algériens, Marocains, Égyptiens ou
Tunisiens ; il y a ceux qui se démarquent par leur éducation, leur instruction,
leur sociabilité. Il est vrai que presque tous les Nord-Africains arrivés au
Québec sont très instruits, ils ont une bonne culture, je dirais,
‘’internationale’’, d’autres diront, universelle. Ils ont étudié en français et
maitrisent parfaitement l’arabe et un grand nombre maitrise aussi l’anglais. Il
y a ceux qui sont venus au Canada et s’intègrent comme Canadiens ; il y a ceux
qui sont venus au Québec, tout en étant citoyens Canadiens et préfèrent vivre
en français. Cependant, ceux qui se sont regroupés dans ce qui est qualifié de
Petit Maghreb, il est évident que le poids de leurs pays d’origine est
prégnant. Ils vivent ‘’l’incertitude dans la certitude communautariste’’. Il
faut juste savoir que presque tous les Nord-Africains ont l’esprit entrepreneurial
; s’ils ne sont pas employés dans les entreprises québécoises et canadiennes,
s’ils ne sont pas dans l’enseignement ou la santé, ils ont créé leurs commerces
et leurs entreprises et ils en vivent bien. Toutefois, ils ne partagent pas
toutes les valeurs québécoises. À mon humble avis cela relève de la crainte de
perdre les leurs.
3.
Depuis quand avez-vous pensé ce livre ?
Au départ, vers la fin des années 2000,
je ne pensais qu’à rédiger quelques articles que je publiais, ici et là, sur
des journaux électroniques comme le Huffington post Québec. Par la suite en
2016, quelques-unes de mes réflexions ont été reproduites partiellement par, à
titre indicatif, ‘’Le Courrier International‘’, notamment celui intitulé :
Pourquoi les musulmans ne parlent pas ?
Cet article a par la suite, été repris
intégralement dans un livre collectif
https://boutique.courrierinternational.com/la-boutique/livre-l-islam-en-debat.html
C’est en 2017, que l’idée de me lancer
dans l’écriture de cet essai a émergé et s’est très vite concrétisée.
4.
En avez-vous des échos si oui quels en est la
nature.
Absolument, au Québec, plusieurs de ceux
qui l’ont lu m’ont fait part, par écrit, de leur satisfaction et presque tous
m’ont dit ce qu’ils avaient appris comme différence entre Islam et Islamisme ou
sur les pratiques des différents rites qui font la diversité au sein de
l’Islam, les pratiques sociales de l’Islam de l’Asie et celui de l’Afrique du
Nord.
5.
Avez-vous noté une volonté de transmettre une
mémoire des pays d’origine des parents vers les enfants ? Y a-t-il d’autres
référents que le religieux dans cette mémoire ?
Lorsqu’il s’agit d’un écrit qui devient
public, il y a forcément une histoire, une mémoire, un pan du patrimoine qui
sont transférés à ceux qui lisent. Mais, il faut reconnaitre que contrairement
aux Québécois, aux Canadiens, aux Nord-Américains et même aux Européens pour
qui le livre fait partie des instruments de transfert du savoir et de la
connaissance, les lecteurs Nord-Africains restent dans l’oralité. Quelques
lecteurs algériens qui l’ont lu m’ont fait part de leurs impressions très
positives mêmes s’ils en connaissent des pans entiers. Ils ont eu plaisir à
lire quelques-unes de mes réflexions, surtout le chapitre sur Karn Arba’tache.
Et pour la seconde partie de votre
question, il y a bien entendu d’autres référents que le religieux dans cette
mémoire. Prenez note que pour la transmission de l’histoire et du patrimoine
algérien, des parents vers les enfants, nous avons avec un groupe de
compatriotes qui créé un Écomusée de l’Algérie. Il prend petit à petit forme.
Nous le destinons d’abord à la communauté algérienne du Québec et bien entendu
aux Québécois. Mais, il n’est pas exclu qu’une extension soit envisagée avec
nos frères Tunisiens et Marocains, notamment en raison du partage
civilisationnel de Tamazgha.
Merci pour cet échange.
L’Algérie et les
effets de la démographie
Parler d’économie et d’industrie c’est
bien, tenter de les configurer différemment est aussi une bonne chose mais il
reste que bien d’autres domaines ont besoins d’une attention singulière et
soutenue.
Dans quelques-unes de mes précédentes
(réflexions,) j’ai abordé à grands traits d’autres aspects de la gouvernance et
des chantiers de l’Algérie nouvelle qui s
emblent être occultés. Quelques experts
avancent des solutions que je qualifierais de livresques pour résoudre des
problématiques spécifiques des secteurs stratégiques tels que ceux des banques,
des finances, des assurances et des douanes … Dans l’absolu, (ces secteurs) ont
besoin de changements majeurs, rapides et efficients sans quoi, là aussi, les
effets de la sclérose seront incontrôlables. Oui ! Je le confirme, quelques-uns
sont bien pris en charge (par) le Président et son équipe. Toutefois, quatre
secteurs d’activités doivent bénéficier d’une vigilance spéciale du
gouvernement afin d’ancrer les populations là où elles se sentent le mieux et
anticiper, entre autres, la harga des adolescents et des jeunes mais aussi la
fuite des diplômés des universités.
L’autre domaine qui a besoin d’une changement
constitutif est celui de l’éducation nationale tous paliers confondus. Les
progrès observés ailleurs dans le monde et dans toutes les spécialités, que ce
soit celles des sciences humaines, des mathématiques, de la physique et des
autres technologies montrent par analogie à quel point l’Algérie a pris du
retard, et même si certains se réjouissent des quelques lauréats de prix
internationaux en mathématique provenant en majorité de l’école privée, on peut
souligner que cela ne saurait cacher les dysfonctionnements profonds que
connait ce secteur.
Le domaine de la santé. La pandémie a
acculé tout le monde pour constater que les réponses apportées par les pouvoirs
publics sont en deçà des attentes du citoyen. La santé n’est pas en reste car
elle a besoin non seulement d’un ajustement sur le plan organisationnel mais
aussi d’une mise à niveau rapide et intelligente de tous les paliers
fonctionnels. Cela aiderait à prévenir non seulement les épidémies mais surtout
à offrir les conditions de soins décents pour les usagers.
Enfin, la thématique cruciale de la
citoyenneté et de la place du citoyen sur l’échiquier institutionnel par le
biais de la justice. Sans développer une problématique technique, ce domaine
souffre d’un réel manque de sérieux et pour citer le président de la République …’’ la construction de la démocratie passe
par une liberté d'expression réelle et responsable et non pas une liberté de
sabotage’’, ajoutant que "rédiger un article hostile à l'Armée nationale
populaire (ANP), par exemple, est comme travailler dans une cinquième colonne
mobilisée pour nuire au moral de l'armée, chose que certains ont fait en
collaboration avec des ambassades étrangères". Cependant, le citoyen
constate tous les jours que les dossiers traités par cette justice montrent
qu’elle est en situation d’essoufflement, notamment en raison de la nouveauté
des embarras soulevés par la liberté d’expression que revendiquent tous les
citoyens mais aussi pour les limites du savoir de bien des magistrats et
d’avocats qui font montre d’une corruptibilité que personne ne peut ignorer. Il
est vrai qu’il existe un autre paramètre que tous invoquent et qui est la
dépendance de certains magistrats du ‘’coup de fil’’ qui bâillonne les actes,
les libertés et les droits des citoyens.
Avec tous ces obstacles, le citoyen se
sent méprisé, dédaigné et exclu. Les contraintes qu’il vit tous les jours de
l’année font de lui une personne dans une impasse sans issue ou dans un
labyrinthe sans sortie possible. Ce sont ses libertés individuelles et
collectives et sa mobilité comme citoyen qu’il vit comme un enfermement qu’il
n’a jamais voulu. Je me souviens qu’au début de l’indépendance, des millions de
personnes se sont déplacées de leurs lieux de vie et de résidences vers de
nouveaux espaces. Quelques observateurs ont qualifié cet exode de ‘’rural’’ et
de rares sociologues et anthropologues ont parlé de ‘’retour aux sources’’. Des
douars, des villages, des petites villes, les populations ont rejoint les
grands centres urbains et les villes côtières. Les réfugiés des frontières Est
et Ouest sont revenus au pays. Ces déplacements ont eu un premier effet, celui
de remplacer les pieds-noirs qui ont choisi de prendre ‘’les chemins du retour
vers la France’’ ; d’autres ont choisi d’émigrer sous d’autres cieux, qui en
Allemagne, qui au Québec, etc… d’autres encore aux USA et bien des israélites
sont partis en Israël.
Le second effet provoqué par ces
déplacements libres - sans plan des autorités pour anticiper les besoins et les
moyens nécessaires pour satisfaire aux exigences de tous - est constitué par
ces changements dans les attitudes et comportements qui, venant de la ruralité
sont souvent incompatibles avec ceux de l’urbanité.
Les gouvernements de la première
décennie de l’indépendance n’ont même pas réfléchi à des programmes spéciaux –
en avaient-ils les compétences ? -pour répondre aux attentes de ces
déplacés du rural vers l’urbain.
Le troisième effet réside dans la
compréhension et la perception de ce qu’est l’hygiène urbaine par analogie à
l’hygiène rurale. Résultat les villes sont devenues hideuses, sales ... Tout un
changement de paradigmes. Il a fallu attendre le début des années ‘‘70’’ pour
lancer des semblants de programmes d’actions orientés vers les villages et les
villes désertées. Dans le cadre de la fameuse ‘’révolution agraire’’ et le
‘’projet mille villages’’ en est un exemple concret. Bilan ‘’Zéro’’. Pourtant, un
plan d’action national de modernisation des villes aurait été une belle option.
Mais lorsque nous savons qu’aucun plan d'action n’a été réfléchi et mis en
œuvre pour aider les municipalités et les wilaya du nord à accueillir ces
citoyens de l’Algérie profonde, nous doutons de la perspective.
Donc, au lendemain de l’indépendance l’Algérie a connu un exode massif des populations des campagnes et des montagnes vers les grands centres urbains qu’ils soient situés le long de la côté ou à l’intérieur des terres tels que Constantine, Sétif, Batna, Biskra, Khenchela, Tébessa, Guelma, Tiaret, Sidi Bel Abbes, Médéa, Tizi Ouzou, Bouira, Médéa, Blida, Tamanrasset, Ouargla, Béchar Djelfa, Tlemcen … Sous le poids démographique ressenti le développement en particulier économique, industriel et éducatif n’a pas été de pair avec les ambitions théoriques des plans gouvernementaux. Ne serait-il pas temps pour les autorités en charge du bien-être des populations d’envisager un avenir plus radieux prenant en considération ce qui pourrait être un ‘’exode réfléchi vers l’intérieur du pays’’, une révolution fondée sur deux axes de travail le qualitatif et le quantitatif ? Ce plan permettrait de faire bouger les populations vers les villes les moins peuplées avec comme pivot central l’allégement du poids des villes côtières et des grands centres urbains. Ce quiéviterait dans un premier temps, et tant que ce n’est pas encore totalement perdu, de bétonner des cités dortoirs en prenant sur les terres les plus fertiles
. Ensuite, cela améliorerait le standard de vie dans les villes cibles, et enfin mettre de l’avant les facteurs de stabilisation dans ces villes. Les municipalités et les wilayate piloteraient ce projet grandiose et singulier en tant compte du fait que la mobilité des populations réside aussi dans les facilitations de transports tous modes confondus, nécessaires et suffisants qui aideraient aux déplacements rapides de chacun sans trop de contraintes : un réseau ferroviaire amélioré ; un réseau de cabotage entre les villes côtières ; un réseau de transports en commun complémentaire aux deux premiers et bien entendu un réseau de transports aériens plus accessibles à tous. Des millions d’emplois pour des décennies.
Les démographes, je ne sais pas s’il en
existe encore en Algérie, peut-être dans d’anciennes structures et autres
organismes d’État, manquent cruellement sur la scène médiatique pour nous faire
part de leurs travaux et autres études ou analyses à même de nous dire dans
quelle situation se trouve la population algérienne et au moins avoir une idée
précise du poids de la pyramide des âges : jeunes femmes et jeunes gens, personnes
du troisième âge ; taux de natalité et taux de mortalité ; répartitions urbaine
et rurale ; proportion de lettrés et d’illettrés ; diplômés des universités,
etc. Cela contribuerait à faciliter la
tâche de ceux qui prennent les décisions nécessaires qui structurent les
politiques nationales dans tous les domaines d’activités et à avoir un minimum
de cohérence ; de déterminer les besoins cruciaux et vitaux des populations par
groupes d’âges ; de mieux dessiner les contours de politiques alimentaires en
lien avec l’agriculture et l’industrie agroalimentaire ; de mieux appréhender
les problématiques de santé et d’éducation, et bien d’autres aspects de la vie
sociopolitique du pays.
C’est dire combien les déficits observés
ici et là sont marquants et sensibles. Même dans les universités, lieux de
recherche et de développement par excellence, aucun sociologue, aucun historien,
aucun psychologue, aucun statisticien ne s’est penché sur cette question du
déplacement des populations, ses causes et ses effets sur le reste de
l’économie, de la politique de la culture du pays. Alors, une idée en passant,
pourquoi ne pas organiser des états généraux en vue d’une réflexion inventive,
audacieuse et pragmatique en ce qui concerne toutes les libertés citoyennes que
ce soit en matière de mouvements et de la circulation des personnes ? Un
premier volet de réflexion et d’analyse serait la mobilité intramuros en
Algérie ; le second la mobilité de l’Algérie vers le reste du monde et le
troisième celui de l’apport des émigrés vers l’Algérie ? Une utopie, diront
certains ! Mais qui sait ? Théodore Monod, nous rappelle que l’utopie est
simplement ce qui n’a pas été essayé !
Ferid Racim Chikhi
Analyste sénior - German
Voici pourquoi la France est comme un cul-de-jatte sans l’apport de l’Algérie Février 4, 2025 – Une contribution de Ferid Racim Chik...