New York - Le sublime ? Est-il impensable ? – 2 –
(…) Voir Broadway, Vivre et Revivre (...).
Le Numide, lorsque tu étais plus jeune tu n’arrêtais pas de parler du music hall et tu rêvais d’aller à Broadway, l’as-tu réalisé ce rêve de jeunesse ? ‘’Contre vents et marées, OUI ! Ce qui m’a le plus enthousiasmé c’est ce retour mnémonique à mes 20 ans lorsque je m’imaginais sur cette avenue prestigieuse. Tu te rappelles sans doute qu’il y avait ceux qui disaient et qui, peut être, disent encore voir Venise, voir Paris, voir le Taj Mahal, voir la Muraille de Chine et mourir. Tu te rappelles que moi j’ai toujours dis voir Broadway, Vivre et Revivre.
Eh bien ! Voilà encore un autre de mes rêves de jeunesse qui s’est réalisé. J’aurais tant voulu voir une des pièces de théâtre ou une des comédies musicales, les plus en vue de l‘époque, telles que West Side Story de Bernstein, My Fair Lady de Frederick Loewe ou The Sound of Music de Richard Rodgers et Oscar Hammerstein II, cela ne s’est pas accompli et pour cause, ce n’était pas seulement un fantasme mais bien plus, c’était une chimère.
Mais à ton époque le rêve était permis. Vous aviez accès à une culture encore ouverte sur le monde. La comparaison que tu sembles faire est-elle bien à-propos ? Vois-tu, pour un jeune vivant dans une petite ville des Aurès, en Algérie. Ce n’était pas évident. Certes, nous avions le cinéma ; trois salles pour un peu plus que 70.000 habitants dont 70 % âgés de moins de 30 ans. Un théâtre mais pas de pièce à jouer. Un festival, celui de Timgad qui dépendait plus du bon vouloir de ses organisateurs bénévoles que des finances publiques. C’étaient un espace et un environnement ambiant voués à la sclérose, faute de gouvernance éclairée. La culture faisait partie d’un registre qui se reléguait de lui-même aux oubliettes.
Mais à ton époque le rêve était permis. Vous aviez accès à une culture encore ouverte sur le monde. La comparaison que tu sembles faire est-elle bien à-propos ? Vois-tu, pour un jeune vivant dans une petite ville des Aurès, en Algérie. Ce n’était pas évident. Certes, nous avions le cinéma ; trois salles pour un peu plus que 70.000 habitants dont 70 % âgés de moins de 30 ans. Un théâtre mais pas de pièce à jouer. Un festival, celui de Timgad qui dépendait plus du bon vouloir de ses organisateurs bénévoles que des finances publiques. C’étaient un espace et un environnement ambiant voués à la sclérose, faute de gouvernance éclairée. La culture faisait partie d’un registre qui se reléguait de lui-même aux oubliettes.
Seule l’imagination était le moyen de transport le plus rapide et le plus confortable. Et tous, nous rêvions. Le rêve a l’avantage de n’appartenir à personne d’autre qu’à celui qui le fait. De nos jours le rêve des jeunes est de se jeter à l’eau…sans gilet de sauvetage. Le mien ou je dirais les miens je les ai réalisés en partie. J’étais là, devant ces prestigieuses salles qui ont vu défiler des dizaines de géants du théâtre, du music hall et du cinéma américain. C’était un soir d’avril 2009. La décennie de ce nouveau millénaire s’achève bien, ai-je pensé pendant quelques instants.
Au moment où le crépuscule enveloppait de son manteau embrumé cette partie de Manhattan et que les panneaux lumineux et colorés défiaient les étoiles du ciel et éclairaient des milliers de rêveurs, je m'étais rendu compte que je n’étais pas seul à avoir désiré venir ici et vivre ce moment intensément.
Ils venaient de partout. Ils avaient, sans aucun doute, les mêmes fantasmes que moi. Ils devaient certainement considérer que lorsque le rêve devient réalité que faire si ce n’est imaginer le meilleur, le sublime ? C'est-à-dire, dominer New York. C’est l’impensable qui se concrétise… Mais l’est-ce vraiment ? Il y a des instants où le doute nous envahit. Est-ce la réalité ou bien suis-je toujours dans le rêve ? ’’
Le Numide s’arrête et s’en suit encore un questionnement, une profonde réflexion, un moment de sérénité et de pensées apaisantes, le début d’une autre introspection. Je l’inviterai à en parler lors d’une prochaine rencontre.
Ferid Chikhi
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