2010, un autre Québec
De nouvelles valeurs d’intégration … -4-
Mais comment perçois-tu le Québécois en ce début de décennie ? ‘’La Révolution Tranquille a été, selon ce que j’ai compris des lectures que j’ai faites et des explications de quelques-uns de mes nouveaux amis québécois, à l’origine de trois paramètres dans la définition de la personnalité québécoise.’’
Quels sont-ils ? ‘’Avant de poursuivre je voudrais parler des chocs que ressentent presque tous les immigrants qui arrivent au Québec. J’en ai vécu quelques-uns. Après les premiers moments de ravissement j’en ai compté trois en particulier. Le premier est linguistique. Le fameux accent québécois couplé à cet ensemble de locutions et de qualificatifs empruntant à la religion pour ‘’sacrer’’ ou si tu préfères ‘’jurer’’.
Bien entendu je ne parlerai pas du choc thermique sans citer une anecdote que j’ai vécue lors de mon premier hiver. Mes amis m’avaient conseillé de ne jamais me frotter les oreilles lorsque la température descend sous les moins dix (-10). Un jour il m'arriva une drôle de mésaventure alors qu faisait -15. J’avais pris toutes les précautions pour couvrir mes oreilles. À l'entrée d'une place commerciale, j’eus la mauvaise idée de m’essuyer mes moustaches. Ce qui arriva, tu peux le deviner… ‘’
Mais, dis moi, Le Numide, tout le monde parle du choc culturel que peux tu m’en dire ? ‘’Pour ce qui est du choc culturel, bien des choses ont été énoncées et écrites. Je reviendrai plus tard sur quelques-uns des points clés de cet aspect. Ce que je voudrais souligner c’est la disposition des québécois à positiver et ce que je percevais au départ comme étant des défauts j’ai fini par les comprendre comme étant des atouts, je l’entends et je le vois ainsi, comme une autre forme de résistance, entre autres, face à l’emprise anglophone.
Par ailleurs, j’ai saisi que la fierté de parler avec cet accent est une forme d’expression et de revendication de la spécificité québécoise. Les Québécois, leur accent ! Ils le formulent et ils l’assument. Mais ils expriment aussi leur fierté en parlant de la langue française comment étant le socle d’un peuple noyé dans 320 millions d’anglophones et c’est ainsi qu’ils se singularisent par rapport aux autres francophones. En réalité ils ne sont pas noyés mais ils flottent bien en dessus du reste des populations nord américaines. Ils sont comme un iceberg. A cela s’ajoute la combinaison d’une force qui semble tirer son énergie d’une fragilité à peine perceptible.
Peux-tu être un peu plus explicite ? Oui, c’est ce que je nomme ‘’le paradoxe de l’endurance’’. Je peux l’expliquer par le fait qu’ils montrent ce que je qualifie d’endurance mais celle-ci s’apparente à de la patience ou encore à de la ténacité. Le tout porté par une dynamique qui a fait que le Québec a traversé quatre siècles sans se décourager tout en étant capable de résister à l’encerclement anglophone.
Enfin, ce qui se dégage de la réunion de ces paramètres, et c’est à mon sens le plus remarquable, c’est la recherche du consensus. Il s’agit-là d’un tour de force que les québécois mettent un point d’honneur à atteindre et à concrétiser. Mais c’est aussi ce prix qu’ils payent pour atteindre la souveraineté.
Il y a d’autres dispositions qui m’épatent chez cette société. La fierté de penser qu’étant québécois on est capable d’aller de l’avant et de ne jamais être impressionné ou découragé par l’adversité. C’est aussi la vision de ce qu’est un québécois avec une force intérieure qui nous invite à attendre notre heure malgré l’épreuve à dépasser. Quelque part, je suis convaincu que si le fait français n’était pas présent au Canada et surtout au Québec, ils seraient tous les deux absorbés par les Etats Unis.
Pour conclure cette partie de notre conversation, je tiens à relever, une variable avec deux aspects essentiels, il s’agit de la poursuite du cheminement vers la souveraineté, il importe qu’elle soit consolidée par l’apport de plus en plus de nouveaux francophones. Ceux-ci seront porteurs de nouvelles valeurs d’intégration globale et réduiront la réticence de ceux qui ne sont pas à l’aise avec le concept de la souveraineté considérant que le risque de la séparation est trop important pour que cela se fasse sans dégâts.’’ Le Numide, prend une pause et m’invite à un moment de méditation.
Ferid Chikhi
Enfin, ce qui se dégage de la réunion de ces paramètres, et c’est à mon sens le plus remarquable, c’est la recherche du consensus. Il s’agit-là d’un tour de force que les québécois mettent un point d’honneur à atteindre et à concrétiser. Mais c’est aussi ce prix qu’ils payent pour atteindre la souveraineté.
Il y a d’autres dispositions qui m’épatent chez cette société. La fierté de penser qu’étant québécois on est capable d’aller de l’avant et de ne jamais être impressionné ou découragé par l’adversité. C’est aussi la vision de ce qu’est un québécois avec une force intérieure qui nous invite à attendre notre heure malgré l’épreuve à dépasser. Quelque part, je suis convaincu que si le fait français n’était pas présent au Canada et surtout au Québec, ils seraient tous les deux absorbés par les Etats Unis.
Pour conclure cette partie de notre conversation, je tiens à relever, une variable avec deux aspects essentiels, il s’agit de la poursuite du cheminement vers la souveraineté, il importe qu’elle soit consolidée par l’apport de plus en plus de nouveaux francophones. Ceux-ci seront porteurs de nouvelles valeurs d’intégration globale et réduiront la réticence de ceux qui ne sont pas à l’aise avec le concept de la souveraineté considérant que le risque de la séparation est trop important pour que cela se fasse sans dégâts.’’ Le Numide, prend une pause et m’invite à un moment de méditation.
Ferid Chikhi
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