3 févr. 2010

Un Numide en Amérique du Nord – 37 –

2010, un autre Québec
La boite de Pandore … -6-
Faut-il croire qu’au Québec aussi des libertés fondamentales sont en danger ? ‘’Pas à ce point, mais si l’on se réfère aux expériences survenues ailleurs, de l’accommodement raisonnable à caractère juridique à la conciliation sociopolitique sous forme d’adaptation et autres ajustements des habitudes de vie et des relations multiculturelles, je me suis demandé comment répondraient les québécoises et les québécois à certaines questions du genre : Avez-vous le droit de mettre en danger les libertés fondamentales et les valeurs consensuelles acquises de hautes luttes et depuis quarante ans ? N’avez-vous pas le devoir de les préserver par tous les instruments disponibles et/ou à créer ? Ou encore, devez-vous revoir les contours de votre charte des droits et des libertés pour sabrer le cadre qui sert de repères et de source à vos attitudes, vos comportements et vos façons de faire vis-à-vis les uns des autres et mettre en danger toutes les institutions démocratiques ?’’
Penses-tu, comme nous le disons chez nous que c’est une écharde qui s’insère entre l’ongle et la peau… ? «D’abord, pour moi, mon chez moi aujourd’hui et à mon âge, c’est le Québec, ensuite, je te répondrai certainement que c’est une belle image à laquelle tu fais référence, mais ne dit-on pas aussi qui peut ressentir la douleur si ce n’est celui qui est blessé ? Oui, malgré le fait que ce n’est pas d’actualité, j’entrevois une profonde mésentente entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre l’amendement de la charte des droits et libertés.
Les partisans d’une remise à niveau, ou selon certains, d’une mise à jour, arguent de la nécessité de cette ouverture pour mieux serrer les mailles du filet qui empêcheraient les intrus d’utiliser les droits fondamentaux pour faire valoir des pratiques étrangères à la société d’accueil et à même de mettre en danger sa cohésion. En quelques mots « se libérer de la Charte Canadienne ». Il y a ceux qui sont contre et militent plutôt pour un renforcement de la législation en poussant les représentants des citoyens à se jeter dans l’arène.’’
Le Numide, peux-tu me dire de quel côté penche ton sentiment à l’égard de ces deux positions, et pourquoi l’une et pas l’autre ? ‘’Je me demande s’ils savent, s’ils sont conscients qu’il s’agit ni plus ni moins que d’utiliser les droits et libertés reconnus depuis 1988 comme tremplin pour les remettre en question. C’est comme tu le dis une écharde qui s’insère entre l’ongle et la peau. C’est douloureux et insupportable.
Il faut une chirurgie qui, elle aussi, fait très mal. Je conviens que je suis du côté de ces derniers parce que si les québécois sont disposés à faire le pas dans ce sens c’est qu’ils ont soit tort soit qu’ils sont naïfs ou les deux à la fois?
Sous d’autres cieux l’avenir a été hypothéqué au point ou les fondements des institutions ont été fragilisés. Pourquoi sous le ciel du Québec cela échouerait-il ?
Les partisans d’une démarche plus rigoureuse ont, à mon sens, raison. Ils soutiennent que la seule pensée d’une éventuelle révision de son contenu sonnerait le glas de ce contrat social pour lequel une réflexion fondamentale a été menée en temps voulu.
L’objectif initial était que chacun se sente à l’aise dans un pays ouvert à tous et où tous se sentent égaux et bénéficient des mêmes droits ; mais aussi que tous soient soumis aux mêmes obligations.
Je suis convaincu que le fameux concept du consensus, ne fonctionne pas à cet endroit. Il faut, certes légiférer mais ne pas céder aux sirènes de l’abyssale intégration des extrémistes. Le faire c’est ouvrir une vraie boite de Pandore, alors ‘’pas touche’’                                                        À suivre…
Ferid Chikhi

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