14 août 2010

Un Numide en Amérique du Nord – 69 -

Dans les autres provinces du Canada
L’anglais est roi mais ailleurs…?
Il est constitutionnellement reconnu que le Canada est bilingue, pourtant, après quatre jours passés en Ontario - Kingston, Chutes du Niagara, Toronto - j’y ai rencontré des communautés - asiatiques, africaines et latino-américaines - qui contrairement à celles du Québec qui parlent en plus des langues maternelles le français et même l’anglais - ne parlent que l’anglais y compris entre les membres d’une même famille.
*Des Pakistanais, des Indiens, des Chinois, des arabes dans la trentaine échangeaient avec leurs enfants en anglais.
*Les hôtels ’’de classe internationale’’ n’avaient aucun agent, aucun préposé à la clientèle qui parle le français ou une autre langue étrangère telle que l’allemand, l’espagnol, l’italien, l’arabe, le russe ou le chinois… 
*L’information écrite en français, en espagnol ou en mandarin, que ce soit dans les hôtels, les restaurants, les lieux touristiques ou chez le dépanneur (épicier) du coin, est inexistante.
*Exception faite du restaurant ‘’360’’ de la tour du CN - qui comptait parmi ses employés un français - et qui reçoit plus 5.000 personnes en provenance de tous les pays du monde, aucun des préposés ne parlent cette langue ... encore qu’à cet endroit il arrive quelques fois que le hindi, l’espagnol ou l’allemand sont parlés.
 *J’ai entendu quelques langues internationales seulement avec les passagers du ferry de la Cie Gananoque qui fait le tour des Milles Îles à partir d’Ivy Lea. Mais à Gananoque, à Kingston, aux chutes du Niagara et à Toronto seul l’anglais est roi.
Chaque fois que je posais mes questions, en français et quelques fois, pour pousser le bouchon plus loin, en arabe, à mes interlocuteurs ils me dévisageaient avec un étonnement qui n’avait d’égal que leur surprise à peine retenue ... Sorry, I don’t speak... je ne les laissais pas terminer leur réponse et je leur demandais comment se fait-il que personne ne parle le français ou une autre langue dans un restaurant de ce niveau ou dans cet hôtel classé quelques étoiles ? Une gêne non feinte et un recul du corps montraient à la fois le rejet et le complexe d’infériorité surtout lorsque je posais la question en anglais ... j’avais l’impression d’être chez nos voisins Étatsuniens...qui soit dit en passant ne parle que leur langue maternelle.
Cependant le Canada est selon sa constitution ‘’un pays bilingue’’ ... mais le citoyen anglophone ne semble pas en tenir compte. Est-ce du mépris pour les autres langues ? Est-ce les effets du multiculturalisme si cher aux Britanniques ? Ou bien est-ce les dernières séquelles de la langue d’un empire décadent qui survit en Amérique du Nord alors qu’ailleurs cette langue est phagocytée par des langues plus structurées ?  Les réponses pourraient venir des linguistes ou des grands voyageurs des temps modernes.
Ferid Chikhi

2 commentaires:

Édith a dit…

Je travaille dans l'Ouest de Montréal et dans une des garderies où j'interviens les Pakistanais, Italiens, Chinois, Roumains parlent tous anglais. Je dois même faire du soutien de langage en anglais ! Je suis française et je trouverais normal qu'on apprenne à ses petits d'immigrés la langue du Québec. On dirait que les parents pensent que leurs enfants n'en auront jamais besoin et que l'anglais suffit pour se débrouiller au Québec. Je comprends les Québécois qui se battent pour leur langue et je les soutiens.
Edith

convergencencesplurielles@blogspot.com a dit…

Oui ! Edith,
C'est pour cela qu'ici en Amérique du Nord beaucoup plsu qu'ailleurs, non seulement il faut protèger cette langue mais aussi la développer sans lui faire perdre son sens. Chacune de vos interventions en direction des enfants, des voisins allophones, des intervenants anglophones ... leur fera aimer la langue de Molière.

Un Numide en Amérique du Nord - 381 -

  Les intellectuels Algériens doivent sortir de l’ombre  La personnalité créatrice doit penser et juger par elle-même,  car Le progrès moral...