De quelques caractéristiques des Algériens -4-
‘’ Quand tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens...’’
Le Numide, reprend son propos en insistant sur la capacité de nos mères et de nos grands-mères à se rappeler d’une multitude d’informations acquise depuis la prime enfance et qu’elles ont su nous transmettre en faisant les liens dans l’espace et dans le temps. Lorsque je tente de souligner que c’est un lieu-dit, Le Numide, poursuit et insiste sur le fait que sans cette capacité de mémorisation et de transmission des valeurs collectives mais aussi et surtout particulières la famille algérienne aurait implosé depuis longtemps. Il parle de la colonisation qui a laissé de profondes séquelles dans l’homogénéité, la personnalité, le sens de l’appartenance, les comportements coutumiers de l’Algérien. Il ne faut jamais omettre de dire que la tradition n’est pas uniquement un ensemble de gestes automatiques ou un groupe de croyances archaïques. A la base il y a toujours des valeurs que la mère sait justifier même si elle n’a pas été l’école. Elle se réfère à la seule transmission orale et ça fonctionne. Mais que vient faire la colonisation dans les éléments de notre sujet ? Avant la révolution et bien des décennies après l’indépendance, notamment au cours des années ‘’90’’, beaucoup d’indicateurs de la personnalité algérienne ont disparu. Le renouveau tant attendu après les années ‘’60’’ n’est pas intervenu et le vide a été facile à combler par des innovations sociales venues d’ailleurs, importées à coup de prêches de pays qui ne partagent absolument rien avec nous. Le résultat a été que face aux coups de boutoirs d’une pseudo religion laissée entre les mains d’analphabètes, d’une école aux prises à une réforme qui l’a vidée de sa quintessence et d’une famille où l’image du père a été désincarnée, l’algérien s’est retrouvé dans un environnement sans attaches et sans appuis sociaux mais entre les mains d’individus qui n’ont ni foi ni loi. La mère ne pouvait pas grand-chose face à cet état de fait. C’est pourquoi tu cites cet adage du terroir ‘’Quand tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens...’’ tout à fait vrai. Si tu ne connais pas l’histoire de ta famille, de ceux qui l’ont faite si tu ignores celle de ton ascendance tu ne peux qu’errer dans tes attitudes et ton comportement, dans tes actes et leurs conséquences ainsi que dans ta façon d’agir. Mais il reste malgré tout un fond sur lequel on peut reconstruire !? Certes c’est possible mais il faut que ceux qui en prennent la commande sachent ce que veux dire l’oralité la résignation, le terroir, la tradition, la coutume et la valeur, la dérision, etc. et cela, en ce qui me concerne je ne le retrouve pas chez les jeunes algériennes et algériens et il se perd chez les plus âgés, qui d’une certaine manière se sont résignés à subir ou à fuir. Est-ce ton cas ? L’écriture est un des outils dont j’use comme solution de rechange et je m’emploi à la faire fonctionner. Le Numide se tait un bref moment et reprend la parole.
À suivre
Ferid Chikhi
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