L’exploration de l’autre -3-
Tous ces immigrants sont confrontés au même paradoxe qui pourrait se lire comme suit : d’une part, les causes du départ de leur pays, - parce que la démocratie y fait défaut, parce que les conditions économiques est à l’origine de la précarité économique qu’ils vivent ou encore en raison de la guerre - et d’autre part, leur intégration à la société d’accueil notamment à cause de la problématique de la reconnaissance de leurs acquis universitaires et professionnels.
La reconnaissance d’un registre de connaissances, de savoir faire et de savoir être est tellement cruciale même si dans l’absolu c’est sur la base de ces deux paramètres auxquels vient s’ajouter la maîtrise de la langue française qu’ils ont été sélectionnés … la problématique est que la non reconnaissance invite tous les immigrants du Québec à renier leur passé - au Québec il est question de faire le deuil du passé - et à partir de nouveau de zéro.
J’ai fais de cet énoncé une règle, un précepte, un enseignement ou selon certains le commencement d’une nouvelle vie telle que celle de tous ces immigrants qui arrivent en cette terre du nouveau monde qu’est l’Amérique du Nord, le Canada en tant que pays entre deux océans. Un pays ou deux solitudes (l’anglophone et la francophone) se regardent comme chiens de faïences.
Puis le Québec, terre d’accueil par excellence de l’immigration francophone. Un pays qu’une partie des habitants voudrait couper de l’ouest et que les citoyens de l’ouest veulent à tout prix garder dans la confédération, de peur de perdre soit leur âme soit leur esprit ou peut être les deux en même temps. C’est dire qu’emprunter de nouveaux chemins dans ce vaste monde n’est pas aisé parce que le risque de l’inconnu est toujours présent.
Pour le moment je ne vais pas élaborer autour de la suggestion de Lamine mais je reste sur les chemins de vie que j’ai empruntés. Chemins au pluriel et vie au singulier. J’ai vite compris que nous pouvions emprunter plusieurs chemins mais nous le faisons au cours d’une seule vie. Un jour un petit entrefilet dans un hebdomadaire local invitait à une discussion sur ‘’l’étranger et l’accueil des immigrants dans les pratiques religieuses’’ lancée par un organisme communautaire qui souligne dans l’exergue de ses missions que ‘’Parmi les besoins humains, il y a celui de trouver le sens de sa vie et de s’accomplir comme personne, y compris dans sa dimension spirituelle’’.
Les pratiques religieuses. Ce concept tellement banalisé a été le déclic qui m’a amené à chercher qui étaient les personnes qui présidaient aux destinés de cet organisme. Je n’ai pas trouvé les informations nécessaires et suffisantes pour me donner une idée précise de leur profil. J’ai eu quelques appréhensions et comme le dit l’adage ‘’tu chasses le naturel il revient au galop’’ ; très vite la curiosité du journaliste qui sommeillait en moi depuis plus de dix années émergea et … me voici embarqué dans une belle histoire.
A suivre …
Ferid Chikhi
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