Le non emploi des maghrébins au Québec -2/5-
Au niveau technique l’utilisation faite des indicateurs tirés des statistiques est contestable. En effet, beaucoup d’analystes, de commentateurs et de faiseurs d’opinions ont notamment focalisé sur les 35% des algériens et 28% des maghrébins qui ne travaillent pas. Ils ne mettent en évidence ni le fait que ce sont ceux qui ont entre 1 an et 5 ans de présence au Québec, ni le fait que cela concerne une période donnée (2001-2005). Mieux encore, ne pas être en emploi est une chose et ne pas avoir d’occupation en est une autre. La définition du chômage prend une autre signification puisque selon le Bureau International du Travail (BIT) dit qu’il s’agit de personnes qui ont été au travail et qui l’ont perdu.
Par ailleurs, si le questionnaire avait été un peu plus fin nous découvririons qu’une des réponses pourrait être du genre : une partie de ces ’’chômeurs’’ est aux études ou à une occupation accessoire en plus du bien être social, alors qu’elle déclare qu’elle chôme. Cet indicateur ne dépasserait pas les 15% avec beaucoup d'indulgence.
Dans ma pratique quotidienne, et ce depuis quelques années, j’offre un soutien à des chercheurs d’emplois d’origines diverses : Algériens, Marocains, Tunisiens, Roumains, Russes, Camerounais, Congolais, Haïtiens, Péruviens, Colombiens, et encore plus, y compris à des Français et à des Québécois. J’offre les mêmes services à des personnes ayant un statut particulier tel que les handicapées. Ceux parmi eux qui liront ce post pourraient en témoigner.
Au cours de cette même pratique, je me suis posé la question suivante : Pourquoi, à quelques exceptions près, tous ceux qui ont suivi mes ateliers ou mes conférences ont décroché un premier emploi, et un second pour certains, dans les trois mois qui suivirent leur participation à ces ateliers alors que les Maghrébins, pas tous heureusement, ne le font pas ? La même question pourrait être posée à tous les conseillers en emploi de tous les organismes qui pratiquent dans ce domaine. Mieux encore des recherches sur le sujet faites par des étudiants en maîtrise et en doctorat sont en cours de finalisation. Je ne parle même pas de celle de l’IRPP*.
À suivre
Ferid Chikhi
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