Immigration, Exil et Société d'accueil - 3 -
Qu’est ce qui nous a échappé pour
en arriver là ?
Leurs effets (ceux des événements
cités précédemment) sur un grand nombre de sociétés sont qualifiés de pervers
et de dévastateurs. L’un parce qu’il est considéré comme contre nature,
honteux, ignominieux et provocateur au regard des valeurs morales ;
l’autre comme provocateur, d’agressant, restreignant et envahissant par la
régression et les dérives socioculturelles qu’il véhicule.
Un autre exemple plus coloré. L’apparition de couleurs en
arc-en-ciel attire l’attention. Elles n’ont as pour vocation de cacher mais
d’exhiber ses porteurs. ‘’Ils sortent du placard’’
dit-on …
Les autres les voient mal. Pourtant, confrontées au pouvoir de l’argent et de la
politique, beaucoup de voix parmi les antagonistes s’appliquent un bâillon.
Toutes ou presque décident de faire preuve de ‘’rectitude
politique’’.
Presque en même temps un
autre épiphénomène vole la primauté à cette bannière. Un morceau de tissu
différent et distinct. Une étoffe sur la tête de ses porteuses. Elles soutiennent
qu’il est le signe de leur soumission. Il éclipse celui des premiers cités. Plus
visible par le nombre de porteuses il est plus ostentatoire. Elles se sentent
indexées. Mais se pose-t-on la bonne question ? À l’évidence non. Quelle est-elle cette vraie question ? Tout simplement : que cache t'elle cette étoffe ? Ses porteuses crient à la discrimination, à la stigmatisation, à la protection de leur droit de le porter pour leur conviction. Voilà encore
un autre concept qui est extrait de la besace de la victimisation. Ils sont tous
deux utilisés tout azimut … les deux sont agressants pour les autres ; les
deux culpabilisent les contradicteurs.
Au plan linguistique, le
vocabulaire de tous les jours s’enrichit, se met à jour, s’adapte : Homophobie.
Islamophobie. Stigmatisation. Victimisation ... Des qualificatifs qui ne vont
pas l’un sans l’autre et qui sont servis à bien des plats de la communication
sur les ondes radios, les écrans de TV, les pages des journaux … Et même les
réseaux sociaux … On essaye de ne pas en faire cas mais c’est plus fort que
tout. On est interpellé … Les côtes d’écoute s’affolent dés que l’un des sujets
est abordé … Ça dérange. Des organisations anti … sont créées. Elles essayent
de mobiliser leurs ouailles. Elles veulent convaincre des sympathisants. Certaines
font dans la manipulation pendant d’autres tentent la persuasion.
Le seul remède disent quelques-uns
c’est l’instruction, l’éducation pour changer les mentalités … Non il faut imposer des valeurs modernes et progressistes
disent d’autres. Mais, s’exclament d’autres ces personnes sont instruites et
même cultivées alors qu’un nombre de plus en plus grand rétorque, les deux sont
aussi malades de ce que l’homme - le politicien en particulier - a fait
d’elles. En fin de compte, il a coupé le cordon ombilical qui les reliait au
projet de société. Projet qui définit les voies et moyens pour améliorer le
bien être du citoyen en suivant le chemin de la logique, du raisonnement et
surtout du progrès.
Oui ! Les sociétés changent.
Elles changent aussi parce qu’elles accueillent des pans entiers d’autres
sociétés venant non seulement des territoires limitrophes aux leurs mais même
et surtout de contrées lointaines. Des us et coutumes réapparaissent là où
elles avaient disparues. Des habitudes nouvelles tentent de s’imposer. Il y a
celles qui sont acceptées et partagées. Il y a les autres qui font peur, qui
font craindre leur généralisation à des personnes mal à l’aise avec des
pratiques étrangères à la société. Les gouvernants, pourtant élus, veulent des
sociétés qui les écoutent, qu’ils peuvent diriger comme ils l’entendent mais
pas comme le veulent ces mêmes citoyens. Ils veulent des moutons.
À suivre
Ferid Chikhi