La culture au Québec -3-
De la politique et de l’industrie qui prime sur l’autre ?
Le Numide, dis moi, doit-on attendre autre chose de ces rencontres dés lors que l’argent est-là, que le public, les auteurs et les créateurs sont parties prenantes ?
Même s’ils concourent quelque peu à mieux faire connaître certaines cultures, ces festivals sont malheureusement reproduits selon le même processus et le même schéma qui enrichissent certains mais ne valorisent point l’apport de l’autre. Et c’est là qu’il m’apparait normal de mettre la culture au même niveau que l’éducation et la santé en raison de leurs places stratégiques dans la société. La présence des uns et des autres est très souvent excellente mais la participation citoyenne devrait être plus intégrale et pas seulement comprise comme celle d’un spectateur.
Mais, les auteurs créatifs, ceux qui performent sont récompensés et par conséquent cela fait une visibilité à leurs communautés, comment ne pas s’en réjouir et cautionner cette façon de procéder ?
Il est vrai que sans la levée de fonds et sans les commanditaires il n’y aurait pas ces animations estivales. Mais je reste convaincu qu’une autre approche est à même d’être plus productive d’agrégation autour des arts pour fonder les contours d’une culture partagée à laquelle tous se référeraient. Elle tiendrait compte des politiques et des modes d’intégration préconisés par les gouvernants pour créer, consolider et faire progresser le sentiment d’appartenance.
Or, ces politiques et ces modes sont entre les mains de ‘’l’industrie du spectacle’’ et n’existent pas en dehors. D’aucuns me diront mais il ya patrimoine Canada, le ministère de la culture du Québec, etc. Mais au-delà de ces deux institutions et à mon sens chaque fois qu’un gouvernement libéral (Provincial (Pro Fédéral) succède à un gouvernement péquiste (Souverainiste) la cohésion sociale et l’agrégation culturelle prennent du temps à se replacer et entre temps elles en prennent un coup.
N’est-ce pas la règle de l’alternance qui le veut ?
Sans aucun doute mais en ce qui me concerne je me suis toujours demandé, au-delà des gouvernants canadiens, pourquoi les nord américains n’ont jamais été intéressés par l’encadrement de la culture de leurs pays, comme l’ont fait, par exemple les pays de l’Europe de l’Est ou encore l’Allemagne et la France, sans verser dans la pensée unique ? Je n’ai jamais trouvé la bonne réponse. En fait il n’en existe pas. A ce stade de la réflexion le Québec gagnerait et devrait envisager l’initiation d’une loi 101 sur la culture qui validerait un grand nombre d’hypothèses de la problématique d’émancipation des cultures importées et de leur fusion.
A suivre…
Ferid Chikhi