13 sept. 2014

Un Numide en Amérique du Nord - 225 -

Employabilité
Plus (+) de 50 ans… et les autres
Inverser le sens de la recherche pour réussir
Dans un précèdent article j’avais parlé d’une exigence qui pourrait encourager les employeurs à recruter les candidats immigrants, les chercheurs d’emploi âgés de plus (+) 50 ans et les personnes handicapées. Cette exigence les convie à changer certains de leurs paradigmes, lorsqu’ils décident d’envisager de tels recrutements.
Cependant, le même cheminement doit être suivi par les autres protagonistes qui sont invités à suivre
quelques étapes parmi lesquelles celles d’apprendre à/et de savoir se remettre en question. Comme je l’ai expliqué dans une réflexion antérieure, le début de ce nouvel apprentissage se présente comme une remise en question en commençant par la réalisation d’un bilan de soi qui regrouperait autour des atouts et autres avantages ce que sont ses propres facteurs de réussites ou de succès.
D’aucuns demanderont comment faire ? La réponse paraîtrait simple mais en réalité elle est complexe mais réalisable. Cela consiste entre autres en l’élaboration de la liste des compétences génériques et acquises, les effets des formations sur l’exercice professionnel, l’inventaire des réussites et celui des échecs, les actions entreprises après avoir établi ce constat… les aptitudes et les habiletés les plus marquantes, les faits marquants ou résultats majeurs obtenus, etc.
L’ensemble de ce recensement ou recueil de forces, de talents et de succès constituera une récapitulation, une mémoire qui mettra en valeur l’expertise acquise au fil du temps et des formations. C’est là une exigence pour les plus (+) de 50 ans intéressés par une réinsertion professionnelle.
Au cours de ma carrière, j’ai toujours appris qu’il fallait s’assigner des objectifs et une fois les réalisations menées à terme rendre des comptes à ceux qui nous ont octroyés des moyens pour les atteindre. Deux caractéristiques sont toujours prises en considération pour qualifier ce bilan : la première est l’économie de moyens et d’énergie accomplie et la seconde est le niveau des réalisations atteint.
Si je traduits ces deux facteurs pour la recherche d’emploi et en particulier celle que font les plus (+) de 50 ans, je suggérerai d’inverser le processus ou la démarche en œuvrant d’abord  pour que le bilan résulte en une connaissance de soi très pertinente et très précise et ensuite de ne pas perdre de vue que l'objectif essentiel doit être de se trouver une nouvelle activité ou emploi.
Une fois ces deux étapes abouties, deux autres préalables sont nécessaires pour y parvenir. Le premier est à long terme et il doit être stratégique. Le second est à moyen terme et il sera dynamique. Je veux dire par là que tout en prospectant le marché du travail, les secteurs d'activités qui nous intéressent, les entreprises grandes, moyennes ou petites susceptibles d'avoir un intérêt même mineur pour notre avenir il ne faut pas perdre de vue qu'à long terme nous voulons et pouvons être utile, productif, novateur... et ce, grâce à nos compétences et surtout à nos expériences. Alors, concrètement comment faut-il procéder.
Empruntons au marketing quelques pistes.
Imaginons une entreprise Xfrice... qui vend déjà plusieurs formules de dentifrices avec des
emballages différents mais le produit principal n'est plus concurrentiel et la compétition est féroce... Le service marketing propose le lancement d'un nouveau produit de préférence ''Mentholé'' selon les informations, les recherches et les études des vendeurs.
Le directeur général questionne : Pourquoi ou comment amener le consommateur (non seulement à ne pas se désengager de l'achat des autres produits de la même marque mais mieux encore l'amener) à choisir le nouveau produit parmi tant d'autres offerts par les autres marques ?
Les services création, publicité, prix, réseau se mettent en action et trouve la formule magique.
Les clients potentiels existent mais il faut attirer leur attention et les inciter à acheter le nouveau dentifrice d'Xfrice Mentholé.
La forme de la boite et du tube seront les mêmes que ceux existants; le prix au départ sera dans la moyenne...
Mais qu'est ce qui pourrait stimuler le client à devenir consommateur ? La réponse est toute simple : La présentation et deux ou trois mots flashes et novateurs compréhensibles par tous : Haleine – Mentholée - Fraicheur... HMF
Le client regarde, pose des questions, hésite, ... s'en va sans prendre le nouveau produit.
L'entreprise poursuit sa publicité... deux, trois fois, quatre fois... Un client finit par être séduit. Il achète le nouveau Xfrice Mentholé... Il aime... Il en parle à ses proches... On en veut... Je passe sur le reste...
Donc, si nous faisons un petit retour depuis le début le résumé se composerait de quatre étapes essentielles :
·   Bilan professionnel : Mettez en valeur vos réussites et succès, vos forces et vos atouts...
·  Présentation : Changez de look, d'attitudes et d'habitudes... Montrez que vous êtes énergiques et dynamiques...
· Réseau d'emploi ou d'activité : secteurs d'activités, entreprises, envergure, niveau d'accès... marges de manœuvre pour le revenu attendu
· Compétition et concurrence (souvent omises)... Détermination, engagement,... capacités de séduction...
Ferid Chikhi

7 sept. 2014

Un Numide en Amérique du Nord - 224 -

L’Islam est-il vraiment malade ? -2-
Les rêves qui ne se concrétisent pas deviennent des cauchemars
"L'écriture est supérieure au signe et à la parole, elle est plus utile ;
Car la plume quoiqu'elle ne parle pas, se fait entendre des habitants de l'Orient et de l'Occident.
Sans elle, il ne s'établirait parmi les hommes ni religion ni société "
L'Emir Abd El-Kader
L’origine du mal et ses effets sur les nouveaux oracles
L’islam a bien été accommodant et protecteur non seulement envers ses fidèles mais aussi avec et pour les autres pratiquants des religions monothéistes. A titre indicatif, souvenons-nous juste de l’Émir Abd el Kader et des chrétiens de Syrie.
En tant que musulman, comme tous ceux qui sont de culture musulmane, nous savons que les
préceptes dispensés aux enfants et aux jeunes, non seulement par l’éducation familiale en Algérie, au Maroc, en Tunisie, en Libye, en Syrie, en Égypte, en Irak, etc. pour ne parler que d’une partie du monde (dit arabe) mais aussi par leurs maîtres, leurs enseignants, leurs précepteurs, leurs professeurs, leurs éducateurs n’ont jamais été ceux introduits depuis (la fin des années 70 et le début des 80) que l’Arabie Saoudite est devenue un protectorat des USA et un allié inconditionnel d’Israël.  
L’agressivité, la barbarie la colère, le courroux, la violence et encore moins la bestialité et la cruauté n’ont jamais fait l’objet de ces apprentissages… La mort ou tout ce qui mène à la mort a de tout temps été évité; les jeunes musulmans apprennent la sagesse, l’affection, le respect de l’autre et surtout des plus âgés, des femmes, des enfants et des plus vulnérables, le partage… (La Zakat = l’aumône). Oui ! Des changements sont intervenus depuis une quarantaine d’années avec l’introduction d’enseignements idéologiques qui n’ont rien de commun avec la pratique de l’Islam… Et, heureusement que de nos jours, l’origine de tels enseignements n’est plus un secret pour personne.
Dans le même registre,  je retiens que ceux qui, aujourd’hui, agissent pour islamiser, imposer une charia hors contexte, le Khalifat, etc. n’ont rien de musulmans. Ce ne sont ni des fondamentalistes, ni des intégristes et encore moins des dogmatiques (groupes d’individus avec lesquels je ne partage ni les pensées et encore moins les actes)… Ce sont des mercenaires criminels, primitifs, incultes, agissants après avoir été formés à la tuerie, au carnage, à l’extermination ; ils œuvrent pour le compte de forces - pour le moins occultes mais qui commencent à être débusquées - que les USA et leurs alliés croient contrôler mais qui ne leur ont jamais été ni soumises ni obéissantes. Les massacres collectifs et massifs au quotidien qu'il y a eu en Algérie durant les années ‘’90’’ semblent être une source d’inspiration pour ces tueurs des temps présents... en Syrie, en Irak, au Nigéria, et peut être bientôt en Inde, etc.
Un autre questionnement me vient à l'esprit et considérant ce qui se fait et qui est imputé à tous les musulmans sans distinction. Supposant que le vrai ennemi est Israël, comment se fait-il que ces individus ne se soient pas rendus à Gaza pour défendre d’abord des musulmans qui sont soumis au diktat de  HAMAS et ensuite libérer la Palestine ? Pourquoi ces djihadistes n'ont jamais attaqué Israël, y compris hors d'Israël ? N'est-ce pas là une autre bizarrerie ?
Par ailleurs, celles et ceux parmi les nouveaux oracles, qui se réveillent de leur long sommeil en criant à la réforme de l’Islam, sa mise à niveau avec les transformations rapides que connait le monde occidental, depuis le début de ce millénaire, qu’ils se rassurent, s’ils veut bien l’être, cela est déjà consacré et suit son cours… L'Islam et les Musulmans n'ont pas attendu leurs prédictions et autres conseils pour revivifier leur pratique et la mettre au diapason des temps modernes.
L'Islam, les musulmans et leurs réformateurs
Un grand nombre de penseurs, d’intellectuels, de chercheurs sont en accord pour considérer que le Coran et les pratiques musulmanes doivent être relus et réétudiés avec une attention et une intelligence toute particulière afin de les adapter et baliser leur mise en œuvre de la meilleure compréhension possible et le pragmatisme les plus conformes aux interrelations qu'exigent le présent et le futur.
En réalité, ce travail essentiel, l’Ijtihad Fil Ilm oual Maarifa ou effort dans la science et le savoir, a toujours existé dans le monde musulman. Des réformateurs ont fait part de leurs réflexions, de leurs idées et de leurs pensées ; leurs œuvres jalonnent les espaces temps, territoires et ornent les bibliothèques de l’Europe, accessibles seulement à quelques érudits. Quelques-unes de ces intelligences musulmanes, ont réussi avec brio, d’autres ont subi des échecs cuisants, face à des conservateurs inflexibles, loin d’accepter que leurs privilèges acquis, parfois de longue date, soient remis en question par des inconnus ou des jeunes maîtrisant plus des connaissances théoriques que possédant une pratique de vie.
De nos jours, les profils d’une grande partie des nouveaux penseurs, de ces exégètes et autres intellectuels (anthropologues, psychiatres, théologiens, sociologues, etc.), faisant preuve d’un Ijtihad moderne, étudient, analysent, explorent... avec minutie, le Coran, la Sunna, les Madhaheb (écoles juridiques) ou Fiqh et même les autres religions et leurs apports, pratiqués dans tous les pays musulmans ; ils ont publié, ils ont donné des conférences, ils ont parlé aux médias mais ils sont souvent mis à mal par des fanatiques et des extrémistes ignorants les fondements de l’Islam.
Ces individus profitent de l’illettrisme quasi généralisé des populations, dans les mosquées, les écoles coraniques et autres lieux et temps de rassemblement pour réduire au silence toute personne qui oserait remettre en question leur parole. Ils sont plus considérés, plus suivis et plus écoutés par des pans entiers des sociétés musulmanes où le patriarcat pèse plus de son poids coutumier que de la sagesse recommandée par la tradition musulmane.
Ils s’opposent, ridiculisent et mettent à l’index, sans aucun ménagements, ces érudits, ces autorités dont la probité intellectuelle et leurs travaux sont recherchés partout dans le monde occidental et interdits de séjour dans leur propre pays. Le cas de Feu Mohamed Arkoun agressé violement en Algérie par El Qaradaoui ; Soheib Bencheikh, jeune théologien franco algérien, empêché d’exercer son imamat par des idiots utiles, en sont deux parfaites illustrations. Il en fut de même dans un passé pas très lointain, et je pense aux exils forcés de Djamel Eddine Al Afghani…  Mohamed Abduh, etc.
De nos jours Ghaleb Bencheikh, Malek Chebel, Rachid Benzine, Naima Dib ou encore Mohamed S. Al Ashmawi... sont les plus percutants dans leurs travaux. Ce qui est peut être navrant et déplorable, c'est que malgré leur intelligence, leurs représentations, leurs façons d’aborder les problématiques qu’ils mettent de l’avant, quelques-uns de ces nouveaux penseurs, de ces sommités, non seulement, n’ont pas su et ne savent pas encore utiliser les moyens et les canaux traditionnels de la communication mais ne maîtrisent même pas les moyens modernes pour communiquer avec le commun des mortels.
Peut-être est-ce en raison de leur manque de pédagogie à l’endroit des populations illettrées ou par manque de mise en adéquation de leurs rapports avec les individus ou encore par manque de capacité de vulgarisation ? 
Toujours est-il, leurs discours, leurs réflexions, leurs idées semblent être pensés, conçus et écrits à l’adressent d’autres intellectuels et érudits qu’à des populations ignorantes et encadrées par des activistes rétrogrades, passéistes et dans la majorité des cas obscurantistes.
A ce qui précède, s’ajouterait un autre aspect lié à leurs personnalités. Il est à la fois spécifique et plus imperceptible ; il s’agit du manque de courage qui habite les visionnaires, les initiateurs, les précurseurs. Ils se positionnent chacun dans des cases différentes et souvent sans interrelations, par égocentrisme ou par vanité, qui sait ?
Un traducteur n'est pas un interprète
N’en demeure pas moins que leurs travaux peuvent être classifiés comme suit :
1. Il y a ceux qui pensent à une véritable épuration des versets qui alimentent la primauté de l’homme sur la femme, ceux qui incitent à la violence et à l’engagement guerrier, ou encore ceux qui désignent
les non musulmans comme ennemis de l’Islam et par conséquent ils doivent être mis à mort.
2. Il a ceux qui invitent à maintenir la situation telle quelle mais en évitant d’enseigner les versets inadaptés ou inappropriés selon les contextes et les territoires.
3. Il y a ceux qui considèrent que tout doit être enseigné et il appartient à tout un chacun de distinguer le bien du mal. La conscience et la raison faisant le tri.
4. Il y a ceux qui invitent à séparer la religion de la politique en veillant à ce que l'une et l'autre ne se côtoient pas et que l’enceinte des institutions, en commençant par les lieux du savoir, soit fermée à la première. 
Pour conclure, Je me souviens d'avoir entendu Socrate dire que l'essentiel n'est pas dans la citation des autres mais dans l'intelligence de penser par soi-même, alors, trois conseils aux donneurs de leçons insignifiantes, habitués des salons feutrés de l’Occident. Ils devraient, en premier lieu, ne plus être tributaires de traducteurs mais de s’adresser un peu plus aux interprètes. Ensuite, ils gagneraient à se brancher, non pas à la fibre optique mais à s’ouvrir, ne serait-ce qu’à ceux qu’ils qualifient sans retenue ‘’d’égorgeurs en veille’.
Enfin, dès lors que leurs apprentissages s’en ressentiraient et leurs perceptions auraient changé, ils pourraient avoir accès au chapitre de l’interpellation des musulmans et de leurs intellectuels, penseurs, observateurs, analystes, etc. afin que ceux-ci envisagent de désacraliser le Coran. En d’autres termes, au lieu de se fier à des auteurs en mal de notoriété qui pondent des réflexions, des études et autres analyses faites, pour certaines, à distance des lieux où la pratique musulmane est consacrée, Ils gagneraient à ouvrir autrement et un peu plus leurs esprits obtus !?
Les sociétés musulmanes dans leurs grandes diversités, partout dans le monde, mais aussi et surtout les sociétés de culture arabe, grâce aux idées d’authentiques intellectuels et penseurs travaillent depuis longtemps à changer la donne.

Ferid Chikhi

4 sept. 2014

Un Numide en Amérique du Nord - 223 -

L’Islam est-il vraiment malade ?
1ere Partie
Les contres, les pours et ceux qui subissent
L’Islam porte en lui un savoir pur et généreux
 Ce sont les individus qui le pervertissent et font de ses préceptes une pratique sombre. 
Sommes-nous les témoins d’une nouvelle Croisade ?
Au moment où toutes les puissances occidentales, qui ont passé les dernières années à laisser faire des crimes odieux et horribles contre des populations pacifiques, se mettent d'accord pour imposer aux roitelets du Golfe de s'exprimer et d'agir contre les tueurs du Daesh ou État Islamique, contre Boko Haram du Nigeria et les Chebabs de Somalie, et de leur fermer les vannes financières, certains bien pensants font le procès de l'Islam, générateur, selon leurs théories..., de ces mercenaires sans foi ni loi.  
Avant de poursuivre une remarque de fond s’impose, cette réflexion se voudrait une critique de la perception des effets de pratiques étrangères à l’Islam et que d’aucuns lui imputent semant ainsi la confusion et le trouble dans les esprits des moins informés.
Et au-delà  des crimes commis en Irak et en Syrie, en Libye et au Nigéria, et ailleurs dans le monde musulman, ce point de vue à chaud concerne aussi cette propagande qui a servi dans une première phase aux islamistes de tous bords et à leurs ''aidants naturels'' pour façonner ce nouveau concept d'Islamophobie, a deux facette, la première initie la propagande tous azimuts qui se  convertie, entre l'aube et le lever du soleil, en un essai de nier aussi bien les aspects théologiques mais surtout spirituels ainsi que les apports civilisationnels de l’Islam et la seconde qui sert de tremplin à des islamistes pour tenter de bâillonner toutes celles et tous ceux qui critiquent l'Islam. Ce qui est surprenant c'est qu'aucune plainte ou réclamation n'a été lancée contre les vrais ennemis des musulmans et de l'Islam.   
Mieux encore, cette réflexion ne fait pas référence aux écrits et aux citations des uns et des autres, elle est l’expression d’une idée, d’une pensée, d’un moment de questionnement. Elle découle d’un vécu culturel et d’une expérience de vie, de diverses observations faites çà et là depuis quelques années, en fait depuis plus de quarante ans. Elle n'aborde pas tous les contours de ma pensée sur l'Islam ni de sa pratique mais elle est le reflet des acquis éducatifs tant familiaux, sociaux qu’universitaires.
Alors que des  analystes, des observateurs et des faiseurs d’opinions décrivent cette époque comme étant celle de la ''guerre'' faite aux plus vulnérables, à ceux qui en plus de la précarité presque légendaire dans laquelle ils vivent depuis leur naissance sont soumis, non seulement, aux épidémies qui les déciment mais aussi aux armes destructives dont usent les polémarques et les mercenaires… à la solde de puissances sans scrupules, d'autres annoncent que c'est l'époque d'une nouvelle guerre des religions, d’un nouveau choc des civilisations, d'une nouvelle confrontation Est Ouest, etc.. L'index est pointé sans réserve sur l'Islam. Religion pratiquée par des millions d'individus disséminés de par le monde, des populations qui ne se trouvent plus seulement au Sud mais aussi au Nord où elles ont essaimé.
‘’Quand l’Islam va très mal…’’ a récemment hurlé de rage Amin Zaoui, l’un des intellectuels algériens, qui ose depuis quelques temps réfléchir à voix haute, écrire ses constatations, ses réflexions, ce qu’il ressent et ce qui lui fait mal alors que de par le monde cette religion est bafouée par des criminels, des pseudos intellectuels et soi-disant penseurs en mal de notoriété qui s'acharnent à réexpédier les fidèles et leurs proches vers un passé pourtant à jamais révolu. Ce qui est gravissime, c'est que souvent cela est fait avec le silence complice de dirigeants dont le seul leitmotiv et de continuer à régner en monarque ou en chefs d'États absolus et indéracinables.
Les nouveaux philosophes et leurs injonctions
Bien positionnés en face, des individus de tous bords, sans envergure spirituelle, religieuse, sociale et encore moins académique, sortent comme par enchantement du néant et se mettent à sommer les musulmans de désacraliser le Coran, tout en qualifiant l’islam de creuset du mal. Ils omettent, ignorent, dédaignent et méprisent volontairement jusqu’aux travaux d’éminents exégètes et savants de la foi, de philosophes, d’historiens et autres sociologues arabes, européens, nord-américains, etc.,  publiés depuis des siècles. Leur seul avantage réside dans l’écriture même si ce dont ils parlent est insignifiant.
Pourtant, lorsque je me rends sur les chemins par lesquels est passé l’Islam, depuis son avènement, j’observe que des contrées entières ont connu, certes des moments de turbulences mais très vite suivis de périodes fastes, calmes, tranquilles, sereines, durant lesquelles les sciences et les arts ont culminé, la violence n’avait plus droit de citer dans des sociétés équilibrées ou le savoir-vivre était recherché et où le vivre en bonne intelligence était de rigueur.
Oui ! Après chaque apogée vient le déclin. Les sociétés musulmanes comme toutes les autres sociétés ont aussi connu des périodes durant lesquelles le côté sombre a été porté à son paroxysme.
Ce qui m’amène à  poser une série de questions du genre : Est-ce vraiment l’Islam qui en a été la cause ? Est-ce l’Islam qui de nos jours en est la cause ? Ne sont-ce pas les individus qui ont perverti les valeurs véhiculées et les fondements même de sa pratique ? Cela ne se vérifie-t-il pas aussi pour la période post Ottomane devenue la période coloniale européenne qui au nom du Christianisme a été la plus destructrice de l'humanité ?  N'est-il pas bizarre que  des écrivaillons, sans balises tentent de convoquer des situations et des statuts tels que la Dhimmitude, la force du sabre, la décapitation et l’amputation…? N'est-il pas insolite que, de par cette communication à sens unique, lancée sur des blogs, des réseaux sociaux, des sites internet et des médias occidentaux, avec des facilitations de leurs maîtres à penser et leurs associés dans les anciennes colonies, décrivent le mal qui est fait au nom de l’Islam et ne laissent aucune chance de conviction acceptable aux plus sceptiques ?
Les réponses pourraient être à géométrie variable mais il est vrai que le monde est ainsi fait de singularités… les faits historiques sont aussi têtus les uns que les autres, par exemple, personne ne trouve curieux, étonnant, étrange, surprenant et exceptionnel que ce soit depuis le Pacte secret du Quincy et la Greater Middle East Initiative que, subitement, l’Islam est devenu violent avec l’atteinte de son summum en cette période de déstabilisation de bien des contrées que ce soit en Afrique du nord et au Sahel (même si elles échappent partiellement et pour le moment aux turpitudes hégémoniques des USA et de leurs alliés… mais elles ont vécu des moments aussi dramatiques que ceux des autres contrées) en Asie (Proche, Moyen et même extrême Orient - voir ce qui se passe contre les musulmans Ouigours de Chine - ) et dans une grande partie de l’Afrique noire, ou encore la purification ethnique subie par les populations musulmanes des Balkans, sans oublier la Somalie, etc. ?
S'agit-il d'un pacte ou d'un complot ?
Mieux encore, émettons l'hypothèse à deux vecteurs :
1)  l'État Islamique grâce à son organisation et son fonctionnement, aux moyens financiers dont il dispose (et dont il faudra, tôt ou tard, parler de leurs véritables origines) a pu s'offrir un armement très sophistiqué, des outils de télécommunication que seuls des états modernes peuvent détenir et surtout des ressources humaines très qualifiées. Il a pu ainsi s'implanter dans des territoires supposés sous contrôle des puissances occidentales et leurs alliés locaux. Mais, il s’implante dans une région dont le caractère géostratégique n’échappe pas aux observateurs avertis. Sans quoi, que font les services de renseignements de ces puissances, notamment ceux des USA qui ont été renforcés, réorganisés, redéployés, etc. ?
2) Tous les discours haineux développer par certains médias occidentaux contre les islamistes ne sont qu'un montage et une manipulation à grande échelle orchestrée par des services de renseignements et des officines spécialisées dans le but d'une part, de sensibiliser et mobiliser  les individus vulnérables, corvéables à merci, impressionnables par des appels au Djihad et d'autre part, pour les canaliser afin qu'ils se rendent d'abord dans des camps entraînements et ensuite dans ces territoires qu'ils conquièrent aisément et sans aucune résistance pour ensuite faire l’objet d’action coordonnées en vue de leur anéantissement. Le tout avec l'aval d’éminents hommes des cultes.
À présent, supposons, que tout ce qui précède est de la fabulation et par conséquent non  crédible, comment se fait-il que l’appel du Vatican, initiateur du dialogue inter religieux ne soit pas entendu par les gouvernants de ce monde... afin de faire régner la paix !?
Pour l’heure, il serait intéressant et opportun de citer un ancien ministre algérien des affaires étrangères qui a déclaré juste après le début de l'agression israélienne contre Gaza : "les arabes, les musulmans sont tombés dans le piège d'Israël et par ricochet des USA qui ont su instrumentaliser les divisions entre sunnites et chiites et les pousser au pire..." Dans les faits, ce ne sont ni les musulmans et encore moins leur Islam qui sont à l’origine de ces guerres qu’ils n’ont jamais pensées ou fomentées. Ce sont les ambitions démesurées de gouvernants imposés notamment par les officines Britanniques, Étasuniennes, Françaises et leurs alliés économiques de par le monde… qui sont à l’origine de ces violences que subissent non seulement les musulmans mais aussi les pratiquants des autres religions.
Aujourd’hui, les créateurs de ces criminels et les fomentateurs de ces massacres étant convaincus que leurs protégés vêtus de la cape islamiste étaient apprivoisés et maîtrisables, revoient leurs copies pour admettre que cette sauvagerie, sous couvert de terrorisme, pratiquée par des organisations transnationales n'a rien d'humain. Ils sont mis dans l’obligation de coopérer pour les annihiler même s’ils les ont financés, armés et soutenus... Et, si nous voulons être un tant soit peu rationnels et objectifs demandons-nous : à quoi aboutit la guerre contre le terrorisme ? À plus de terrorisme !? Certainement. Cependant, ce terrorisme et les bombardements qui sont censés le réduire à néant ont détruit la Libye, la Syrie, l’Irak…

Ferid Chikhi

20 août 2014

Un Numide en Amérique du Nord - 222 -

Moi mes souliers m’ont conté
Le silence et les senteurs de ma maison
J’ai souvent fait des analogies – je pense que nous le faisons toutes et tous, de manière instinctive et en fait, qui peut se départir de son passé ? - entre ce que j’ai connu et vu comme espaces de vie, bâti et non bâti ; ce que j’ai entendu comme sons et bruits ; ce que j’ai senti et ressenti comme senteurs et parfums, habitudes de vie, us et coutumes… et ceux que je découvre au fur et à mesure que le temps passe et que le poids des années laisse comme trace, non seulement, sur mon physique mais aussi sur mon mental, mes habitudes et mes façons de faire, mes solitudes et mes relations avec les autres.
J’ai eu l’occasion de parler des parfums et des senteurs, des bruits et des sons, que j’ai laissés derrière moi au moment où les portes de l’exil se sont d’abord entrouvertes et par la suite grande ouvertes lorsque j’ai quitté l’Algérie. Nostalgie diront certains, mémoire et souvenirs diront d’autres. Mais les deux se coupent et se recoupent.
Ce qui suit est une expression, une description d’une image, d’une reproduction de moments d’observations banaux, communs, à la limite, insignifiants mais pourtant qui se refont chaque jour avec presque la même habileté, la même habitude. Par exemple, le même geste d’ouverture de la porte d’entrée. Les clefs qui sortent de la poche, la manière de les ajuster pour que l’une d’entre elles pénètre la serrure, le petit coup de poignet pour déverrouiller et en même temps pousser la porte.
J’ouvre la portée d’entrée. J’entre dans le petit espace d’un mètre carré qui n’est ni un vestibule ni un hall d’entrée mais juste un petit passage entre l’extérieur et l’intérieur. Une zone tampon dans laquelle je me déchausse et mets mes pantoufles ou mes savates pour remplacer mes chaussures souillées sur les chemins empruntés dans la journée. C’est aussi l’espace de transition entre le public et le privé. Univers où la symbolique passe du monde pollué et corrompu à un monde plus sacré parce que plus personnel.
Il me permet de me préparer à me mettre en phase avec l’intérieur plus intime parce qu’apprivoisé, personnalisé et adapté à mon goût, mon bon vouloir et mes espoirs, malgré le fait que je n’en sois pas le seul auteur. Il est aussi la transition entre ce que je partage avec les autres, tous ceux  que je ne connais pas mais que je rencontre, que je croise, et ceux que je connais un peu ou beaucoup…   et ce qui m’est exclusif parce qu’apaisant. C’est un lieu où débute ma tranquillité et où je me sens déjà délivré du monde extérieur. C’est l’entrée de mon abri, de mon refuge pour me sentir tout en sécurité et tout en sûreté.
Je me déchausse. Je rentre. La deuxième porte s’ouvre plus facilement que la première. Le petit rectangle qui m’accueille, est suffisant pour être à deux, mais sans plus.  En fait, si nous sommes en accord, cet espace devient grand, immense et même spacieux. Il peut nous contenir à deux malgré nos dissensions, nos divergences mais aussi nos dimensions convergentes.
Ma maison, qui n’est pas la mienne, je la loue à l’Italien, ses différentes parties me parlent. Elles me racontent leurs histoires, très différentes de celles de mes autres maisons, la natale, celle de Babzou et aussi celle de Niederrad ou encore celle du 365 de la même rue.
Lorsque j’y pénètre, c’est d’abord un silence tranquillisant qui m’accueille. Puis des bruits calfeutrés, creux et profonds, se manifestent. Ils m’interpellent. Les uns sont familiers, les autres nouveaux, mystérieux, énigmatiques. J’en reconnais quelques-uns, même s’ils occurrent de temps en temps. D’une chambre à l’autre ils sont différents mais aussi étranges et indéchiffrables parce que singuliers. Les murs parlent. Les portes parlent. Les plafonds parlent et ce n’est pas souvent que je les entends.  Leurs voix sont discrètes, furtives et énigmatiques.
Le craquement du bois n’est pas le même d’une chambre à l’autre. Les bruits de fonds de la plomberie semblent parvenir parfois du bas, quelques fois du haut. Le moteur du frigidaire qui se déclenche me ramène à une autre réalité, celle de la technologie. Puis en ouvrant la porte extérieure arrière et les fenêtres je casse la symphonie intérieure, celle qui me rassure. Les bruits de ma maison depuis quelques années sont différents de ceux que j’ai entendu dans les autres maisons que j’ai habitées.  J’ai toujours eu l’impression qu’ils se mariaient avec les senteurs de chacun de leurs environnements.  
Je n’ai jamais pensé sérieusement à mon devenir. Je crois au destin. Je crois aux choses qui arrivent par elles-mêmes, sans que l’on s’y attende… Je sais que ce que j’ai vécu sera toujours différent de ce que je vis et de ce que je vivrai. Ce qui se passe au présent ne sera jamais comme ce qui est passé et sera toujours différent de ce qui adviendra. Ma maison du futur je ne sais pas comment elle sera faite. Est-ce de l’inconscience ? Est-ce de l’insouciance ? C’est peut-être de l’indifférence ou encore de l’imprudence surtout que je me suis souvent demandé : qui peut vivre sans penser à un toit pour s’abriter ?

Ferid Chikhi

Un Numide en Amérique du Nord - 381 -

  Les intellectuels Algériens doivent sortir de l’ombre  La personnalité créatrice doit penser et juger par elle-même,  car Le progrès moral...