Le monde
musulman doit tourner la page du mal et ouvrir celle du bien
Les
prophètes ont été les premiers indignés et
Les
premiers désobéissants aux ordres établis.
De quelques causes et de leurs effets.
Comme
suite aux précédentes réflexions celle-ci porte sur quelques idées relatives au
rapport de l’Orient à l’Occident, deux faces de la même médaille ; au
monde musulman et ses références doctrinales et enfin aux musulmans et à
leurs élites qui doivent les conduire sur le chemin du registre du bien. Toute
une réflexion me diriez-vous mais tenons-nous-en seulement à quelques facettes.
Après
l’expansion musulmane, celle des empires colonialistes, qui se voyaient éternels
occupants des terres de la Méditerranée aux confins de l’Afrique, est passée
aux mains des puissances qui tiennent à la réalisation du Grand Israël, un territoire
qui s’étendrait des limites de l’Euphrate à celles du Nil. En quelques décennies
des peuples qui pensaient avoir gagnés leur sédentarité se trouvent ballotés au
gré des vents sur les routes de l’exode ou à survivre aux flots de la Méditerranée,
pour passer des ‘’rives de la souffrance à celle du bonheur’’.
L’Occident et l’Orient les deux faces de la
même médaille mais
Tout
ce chambardement est scruté par des experts et des analystes des observatoires
occidentaux. Les uns parlent du choc des civilisations, les autres de guerres
des religions, quelques-uns évoquent l’affrontement de l’Occident et de
l’Orient. Mais tous feignent d’ignorer qu’une civilisation succède à l’autre, que
les religions monothéistes se succèdent et se complètent alors que l’Occident
et l’Orient, sont les deux faces de la même médaille.
Les
masses musulmanes du Moyen Orient jurent par Allah qu’elles sont victimes des agressions
humiliantes et du mépris que l’Occident leur inflige depuis la fin de l’empire
Ottoman est elles sont convaincues qu’il veut configurer le Grand Israël tout
en profitant des richesses naturelles et patrimoniales recensées dans cette
partie du monde. Des œuvres d’art témoins de leurs histoires, de leurs cultures,
les sceaux de leurs identités et de leurs civilisations sont volés par les occidentaux
qui les considèrent comme faisant partie du patrimoine de l’humanité. Ces mêmes
occidentaux parlent d’un ‘’emprunt
civilisationnel’’.
Toutes
ces œuvres d’art sont les témoins de leurs histoires, de leurs cultures, les repères
de leurs identités et de leurs civilisations. Les occidentaux considèrent que ces
biens et autres œuvres d’art font partie du patrimoine de l’humanité. C’est un
acte civilisationnel que de les ‘’emprunter’’, sans quoi elles seront détruites
par leurs mercenaires (comme l’ont été Les Bouddhas, Palmyre, Mossoul, Damas,
Alep).
Le Coran, deux grandes œuvres en une seule
Depuis le milieu du millénaire précédent, les musulmans se sont réveillés en situation
d’impuissance et d’affaiblissement ‘’imposés’’ par la gouvernance décadente des
Ottomans. Il aura fallu peu de temps pour que des dictateurs et une opposition
factice pervertis par un Islamisme et un Wahhabisme rétrogrades prennent sa
place avec le consentement tacite des puissances occidentales, comme l’est Israël,
ce petit caillou dans la chaussure.
La
référence à l’islamisme, et ses succédanés le Salafisme et le Tekfirisme, remplace
la parole sacrée du Coran. Ces deux idéologies meurtrières et élitistes poussent
des pans entiers des populations musulmanes à la régression identitaire,
cultuelle et culturelle. Leur endoctrinement se construit sur de prétendues attestations
jurisprudentielles (Chariaa) ou traditionnelles (Sunna), le tout conforté par
des paroles (Hadith) attribuées au Prophète (SAAWS).
Des
expressions encadrent le message des prédicateurs du Wahhabosalafisme. Ils
énoncent le Haram (l’interdit), le Layadjouze
(l’Illicite) et les opposent à ceux qui autorisent : le Yajouze, le Halal, le makboul, le makrouh
(le permis, le licite et le toléré). Les croyants sont ainsi placés dans
une voie où l’esprit critique est banni. La liberté de penser par soi-même est
refoulée et réprimé mais les tenants de ces idéologies décrètent que la Sahwa (le réveil) a été déclenché. Des
libres penseurs, s’en offusquent et prennent la peine de questionner et tentent
de déconstruire le modèle de ce silence qui limite les énoncés et la
compréhension à un vocabulaire réducteur. Mais cela reste insuffisant.
Depuis
ma prime jeunesse, mes lectures et mes expériences de compréhension du Coran
ont été des outils d’informations qui me permettaient de mieux apprécier la
place des religions, les relations ainsi que les postures de leurs croyants, les
uns vis-à-vis des autres. Les enseignements sont surtout ceux de la mise en
valeur du ‘’chemin vertueux et de la médiane’’ ainsi que les logiques de la
répartition du Coran en deux registres dédallées - celui du bien et celui du
mal – fixée par la chronologie adoptée. L’idéal étant bien entendu de trouver la
ligne droite et de ne jamais aller au-delà de la médiane. En les respectant,
pratiquant ou non, je savais que je serai toujours du bon côté, quelques
fussent les perceptions des autres.
Les musulmans et leur rupture avec le registre du
mal
Comme
bien des humains, les musulmans sont convaincus qu’étant de passage sur terre, tout
ce qui leur arrive, tout ce qu’ils font est écrit dans le ciel, consigné dans le
registre où Allah trace le chemin de vie de chacun. S’ils y dérogent - Adam et Eve - c’est que Satan les a
influencés et, par conséquent, ils s’exposent au châtiment divin. Même s’ils
sont libres de faire le bon ou le mauvais choix, ils devraient pencher pour le
bon, puisqu’Allah les a avertis. C’est là que commence ‘’l’Ijtihad’’.
Donc,
tout ce qu’ils vivent se justifie par ce qui est qualifié de Mektoub (L’écrit). Le
‘’Destin’’, la ‘’fatalité’’, c’est ce qui est consigné dans ‘’le livre qui se trouve à la droite d’Allah’’. C’est mis de l’avant, occultant consciemment ou non le commandement qui ordonne : ‘’Ô les croyants ! Vous êtes responsables de vous-mêmes ! Celui qui s’égare ne vous nuira point si vous avez pris la bonne voie.’’105. 5. Al Maidah. Post-hég. Ils commettent ainsi l’erreur du discernement. Mais à contrario, cette erreur du discernement n’exclut pas le repentir, même lorsqu’il s’agit d’Allah, de la révélation, de la croyance au destin ou en un sort intrinsèque à chacun. ‘’El Islam’’ (la soumission) n’est pas la servitude à la puissance divine c’est la capacité de se remettre en question, c’est une raisonnement spirituel permanent pour mener une vie loin des turpitudes et des dérives inconvenantes.
‘’Destin’’, la ‘’fatalité’’, c’est ce qui est consigné dans ‘’le livre qui se trouve à la droite d’Allah’’. C’est mis de l’avant, occultant consciemment ou non le commandement qui ordonne : ‘’Ô les croyants ! Vous êtes responsables de vous-mêmes ! Celui qui s’égare ne vous nuira point si vous avez pris la bonne voie.’’105. 5. Al Maidah. Post-hég. Ils commettent ainsi l’erreur du discernement. Mais à contrario, cette erreur du discernement n’exclut pas le repentir, même lorsqu’il s’agit d’Allah, de la révélation, de la croyance au destin ou en un sort intrinsèque à chacun. ‘’El Islam’’ (la soumission) n’est pas la servitude à la puissance divine c’est la capacité de se remettre en question, c’est une raisonnement spirituel permanent pour mener une vie loin des turpitudes et des dérives inconvenantes.
La
bonne action avec la bonne mesure et la réalisation du bien sont recommandées parce
que la transformation débute par celle du comportement, de l’attitude, de la parole
porteuse d’amour et de contentement et c’est ce qui est prescrit par le verset
11 de la sourate 13 : ‘’… En vérité, Allah ne change pas l'état d'un
peuple tant que celui-ci ne change pas ce qui est en lui-même.’’
Pour
les sociétés musulmanes, il n’y a que le changement intégral qui améliorera leurs
statuts les faisant passer d’arriérées à celles du bien-être et de l’équilibre
individuel et collectif. Elles doivent se remémorer que les prophètes ont été
les premiers indignés et les premiers désobéissants aux ordres établis de tous
les temps. Elles doivent fermer le registre du mal, de la perversion et
s’éloigner de ses pages. Elles doivent ouvrir celles du raisonnable et du
respect de la vie. Elles doivent arrêter les dissimulations, les impostures et
les bigoteries. Elles doivent se placer du bon côté de la barrière.
Les
premiers à s’engager sur ce chemin doivent être les élites (instruits, savants,
érudits, libres penseurs et intellectuels). Ce sont eux qui doivent initier le
changement et inciter les autres musulmans à ne plus écouter et suivre les
pseudo imam et autres exégètes qui se cachent dans la noirceur des medersas et
des mosquées pour diviser et égarer les musulmans. Ils doivent se commettre au
grand jour pour libérer l’Islam de son registre mortifère et le replacer dans
la lumière.
Sans
quoi, si c’est au nom de Dieu et du Prophète (SAAWS) que sont mises en œuvre
des règles empêchant toute forme de critique ou de remise en question de tout ordre
humain imposé, c’est par conséquent aller à contre sens de la révélation qui établit
que ‘’les hommes doivent changer ce qui est en eux…’’ et se développer au
rythme de l’évolution générale de l’humanité.
Ferid
Chikhi
http://quebec.huffingtonpost.ca/ferid-chikhi/monde-musulman-reforme-islam_b_14344000.html
http://quebec.huffingtonpost.ca/ferid-chikhi/monde-musulman-reforme-islam_b_14344000.html