Le Parti Québécois, ses intellectuels et l’indépendance du Québec
Dans le propos qui suit je passe en
revue et succinctement quatre petites réflexions qui touchent à la course à la
chefferie du PQ, au Québec et le reste du monde, au poids de l’immigration et à
l’indépendance du Québec.
La course à la Chefferie du PQ
D’abord, la course à la chefferie du parti Québécois qui entamera bientôt son dernier droit ne lève pas au sein de la population, effets du Covid19, nous dira-t-on. Les citoyens sont préoccupés par le masque, la distanciation, le vaccin et ils n’ont pas le temps de s’intéresser aux changements qui interviennent au sein du Parti Québécois. Alors, ça m’interpelle lorsque je regarde les débats et que le modèle de communication est le même que celui des vingt dernières années. J’aimerais bien me tromper mais je vois que les débats entre les quatre candidats n’emportent pas les plébiscites de tous les observateurs et encore moins ceux des attentistes. Des divergences idéologiques apparaissent. L’unité d’action qui devrait ressortir des déclarations des candidats est nulle et la nouvelle pédagogie assistée et tant souhaitée ne décline aucune une convergence fine entre les citoyens, la société civile et leurs institutions.
Lors du congrès de Trois Rivières
(Automne 2019) et selon ma lecture, malgré les limites des orientations
politiques, la porte a été ouverte pour la participation de tous aux
discussions et aux débats organisés par le parti. Dans cet axe de réflexion,
seul Paul St-Pierre Plamondon se réfère souvent aux résolutions adoptées lors
de cette rencontre. Les autres y font à peine allusion. Le soutien de toute la
société Québécoise s’impose et il faut aller le chercher. Toutefois, il faut
admettre que sans les organisations chez qui cette fabuleuse perspective a été
cultivée depuis le début de la révolution tranquille et sans les intellectuels
acquis à l’indépendance, le rêve restera un rêve et il finira par s’estomper
comme le souhaitent tant de fédéralistes enchaînés à la monarchie Britannique
et au Commonwealth.
Une de mes réflexions publiées dans
le numéro spécial que l’Action Nationale consacre aux travaux des intellectuels
pour la souveraineté (Les IPSO) et qui sera diffusé en octobre 2020, sous
l’intitulé ‘’Les intellectuels doivent se rendre visible’’, j’ai
notamment souligné que même si le Québec est une province du Canada et que les
grandes décisions le concernant se prennent ailleurs j’anticipe que l’on
constatera une différence fondamentale, le jour où le pays sera indépendant. Les
citoyens Québécois décideront de leur destin. J’insiste entre autres sur le
fait que pour y parvenir les intellectuels indépendantistes doivent contribuer
à l’effort de compréhension de la pensée et de l’expression d’idées nouvelles
qui inspirent la société tout entière à prendre part à la réalisation de
l’indépendance. En d’autres termes, les idées des intellectuels doivent
accompagner la quête d’indépendance, sans quoi en laissant le champ libre à
ceux qui sont contre, ils seront imputables des dérives qui ébranlent les
fondements de la personnalité, de l’identité et de la culture du Québec.
Le Québec et le reste du monde
D’un point de vue globale, le monde et le Québec sont deux espaces intrinsèquement liés. Depuis la fin du dernier millénaire, les deux ont vécu des mutations marquantes et significatives. Des changements tectoniques impactent les politiques domestiques de tous les pays. En Europe de l’Est, les Balkans ont retrouvé leur géographie initiale contre celle tracée par les Nations Unies. L’union Européenne se reconfigure avec le Brexit et Bruxelles tremble
Au Québec, la CAQ, tente de faire bonne figure en dépit des impacts du Covid19 qui réarrangent l’économie, le social, la culture, les relations humains, etc. Elle ne peut éviter que des paradigmes significatifs légués par la gouvernance néolibérale soient prégnants. Elle est aidée par les divergences observées dans le plan de match opérationnel des indépendantistes.
Le poids des immigrants d’ici et
ceux qui arrivent
Dans le Québec à l’horizon 2030 /
2040 deux facteurs clés devraient être réexaminés : le premier est celui de la
gouvernance. Il gagnerait à être revisité du point de vue de l’organisation des
institutions et de leur fonctionnement essentiellement sur le plan
socioéducatifs (histoire, éducation, culture, santé, solidarité ...). La
gestion par la panique du Covid19 a montré que l’apport de l’immigration
est à considérer avec une autre attention que celle qui a prévalu depuis plus
de trois décennies. Cela doit se faire, impérativement en fonction des besoins
de la société pas seulement industriels et commerciaux mais aussi en ce qui a
trait à la démographie, l’économie, la culture mais aussi à la société. La
bonne approche doit être locale et matricielle et en corrélation avec les
intérêts du Québec à court terme mais aussi à long terme. L’immigration est un
chantier qu’il faut investir avec un sérieux singulier en tenant compte de deux
segments : en premier lieu les immigrants qui sont déjà au Québec et qui ont
besoin de mieux apprécier les politiques d’intégration qui les concernent
surtout eu égard à leurs acquis académiques et expérientiels. Ensuite, ceux qui
viendront dans les prochaines années en considérant leur densité sur le poids
démographique, les régions et la métropole. Les obstacles tels que le
protectionnisme des ordres professionnels à l’endroit des profils des
immigrants. Il faut avec diligence s’intéresser de près aux réticences avérées
de bien des employeurs, parmi lesquels la fonction publique du Québec, qui
peinent à combler les emplois vacants. Un Québec indépendant enjoindrait aux
institutions de nouvelles démarches de recrutement pour mettre un terme non
seulement à ces obstructions mais surtout à répondre aux attentes des citoyens.
Les intellectuels dans ces processus de changements majeurs doivent contribuer
à la vulgarisation des idées relatives aux conditions de vie sociale,
culturelle et économique. Leurs contributions renforceront l’identité et par
extension la personnalité des Québécois.
La souveraineté V/s l’indépendance
Un autre concept doit être mise de
l’avant celui des adversaires de la primauté du citoyen et de son
accompagnement par ses institutions élues, ils sont nombreux et
souvent ils se qualifient de souverainistes. Certes, ils le sont, mais
leur souveraineté est ordonnée dans la Fédération Canadienne partie prenante du
Commonwealth et de la couronne Britannique. Ces souverainistes sont partout au PLQ
à la CAQ sous le vocable de ‘’nationalistes’’ ; ils sont chez QS dans la même
voie ils hantent les coulisses des syndicats. Malheureusement, ils se comptent
aussi parmi les Péquistes les plus influents de quelques courants qui
traversent le parti. Ils se reconnaissent et on les reconnait parce qu’ils
parlent de souveraineté et jamais d’indépendance. Malheureusement, ils se
comptent aussi parmi les Péquistes les plus influents de quelques courants qui
traversent le parti. Ils se reconnaissent et on les reconnait parce qu’ils
parlent de souveraineté et jamais d’indépendance. Ce dernier concept et ses
déclinaisons ne font pas partie de leur langage politique. Parfois, ils sont
l’adversité personnifiée ; souvent ils déclament de la prose sur l’identité
mais sans contenue. Ils sont dans le ‘’business politique’’ et évitent d’être
imputables des dérives qui ébranlent les fondements institutionnels du Québec.
Ils œuvrent comme des relais d’une culture d’adhésion au Canada contre l’idée
d’indépendance du Québec.
C’est pour cela que je souligne
qu’ici comme, ce sont les efforts des intellectuels engagés, toujours fidèles
aux fondements matriciels des personnalités mémorielles et fusionnées de leurs
peuples qui ont mené aux indépendances de leurs pays. Les intellectuels du
Québec, par des idées salvatrices, sont capables de contribuer à redonner vie
aux aspirations d’indépendance des Québécois.
Ferid Chikhi