29 juin 2016

Un Numide en Amérique du Nord - 264 -

Mohamed Boudiaf
Commémoration, mémoire et souvenirs
29 juin 1992 – juin 2016

Ce régime a peur de la clarté comme les oiseaux de nuit qui ne peuvent voler que dans l’obscurité… Quant à ma destinée, je suis croyant et tout en essayant de diriger au mieux notre vie, nous sommes guidés par une main supérieure, la seule règle est d’agir pour le bien de tous, jamais pour ses propres intérêts. C’est ma règle. À partir de là, tout peut m’arriver demain.
Mohamed Boudiaf
Mohamed Boudiaf, le défunt président de l’Algérie du début des années ‘’90’’ souhaitait une Algérie démocratique tournée vers la modernité. Il voulait mettre fin à la corruption qui gangrenait l'État. Cinq mois plus tard, le 29 juin 1992, il est Lâchement assassiné alors qu’il donnait une conférence des cadres qu'il tenait dans la ville d’Annaba.Au-delà de ses parcours militant et politique avant et pendant la révolution Algérienne, l'exil aura été pour lui un chemin qu’il n’aurait jamais voulu emprunter. Un exil vers la Suisse lui est proposé mais il refusa.
Au-début de l’indépendance de l’Algérie il prend position contre la nouvelle constitution et la politique du régime. Condamné à mort en 1964 par le régime Ben Bella, il quitte l'Algérie et rejoint la France puis le Maroc. Il crée et œuvre au sein de son part. 
Dès 1972, il anime entre la France et le Maroc plusieurs conférences où il expose son projet politique pour l'Algérie, et anime la revue El Jarida. Son livre ''Où va l'Algérie'', qui propose un témoignage lucide sur l'après-indépendance et la prise du pouvoir par les militaires, résume ses propositions politiques. En 1979, après la mort de Houari Boumédienne, il dissout le PRS et se consacre à ses activités professionnelles en dirigeant à Kenitra, au Maroc, une briqueterie.
En Janvier 1992, il retourne en Algérie pour assumer en collégialité la Présidence du Haut Comité d’État. En raison de son long exil, il apparaissait comme un homme neuf, non impliqué dans les dérives et les errements du régime algérien et donc susceptible de sortir le pays de l’impasse. Le 29 juin 1992, un sous-lieutenant, du groupe d'intervention spécial (GIS), tire à bout portant sur le président le tuant sur le coup. La motivation de son assassinat résiderait, selon l’opinion publique, dans un complot impliquant des généraux de l’armée. La commission d’enquête instituée par le gouvernement algérien écarte la thèse de l’acte isolé (agissements d’un officier de l’armée pour des motifs strictement religieux).
Ferid Chikhi
Références : divers témoignages et sources écrites

31 mai 2016

Un Numide en Amérique du Nord - 263 -

La liberté d’expression au Québec, un joyau toujours menacé
Au Québec, une avancée certaine, en matière de protection de la liberté d’expression a été opérée grâce à l’écoute de la Ministre de la Justice. Elle a retiré la partie – I – de son projet de loi 59 portant sur ‘’la prévention et la lutte contre les discours haineux et les discours incitant à la violence…’’
Le bon sens a donc primé et l’écoute des personnes, des organisations, des institutions a fini par ouvrir une ère nouvelle en matière de rapprochement des citoyens. VCela est d’autant plus important que selon l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 : « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. ». AQNAL a applaudi e se dit soulagée de cette sage décision. Ci-après le texte de sa déclaration publiée le 30 mai 2016.
Dangereux parallèle entre radicalisation et islamophobie
La ministre de la Justice Mme Vallée, vient d’annoncer l’abandon de la partie I du projet de loi 59 portant sur les discours haineux. Au nom de l’Association Québécoise des Nord Africains pour la laïcité (AQNAL), nous nous disons soulagés de cette sage décision. La liberté d’expression est la condition première d’une démocratie saine, où tous les citoyens peuvent s’exprimer sans crainte de dénonciations anonymes.
Lors de notre présentation en commission parlementaire en septembre 2015, nous avions exprimé notre vive inquiétude face à la censure abusive qu’entrainerait cette loi, au nom de la lutte au racisme et à l’islamophobie. Cette inquiétude était justifiée, entre autres, par le contexte choisi de la sortie de ce projet de loi, coïncidant avec celui de la mise en place du plan d’action gouvernemental sur la radicalisation au Québec. Ce plan d’action faisait un dangereux parallèle entre la radicalisation et la montée de l’islamophobie. Non seulement ce parallèle est non-fondé - les attentats terroristes ayant lieu dans les pays arabes sont-ils provoqués par l’islamophobie ? – mais surtout il entraine un climat d’autocensure idéal permettant aux mouvements radicaux d’imposer leurs diktats en toute quiétude.
En restreignant la liberté d’expression, faute de riposte adéquate, les promoteurs des discours haineux à référent religieux ont la voie libre pour séduire et leurrer encore plus les enfants et les jeunes adolescents.
En effet, ce ne sont pas les citoyens démocrates en accord avec les valeurs progressistes d’un Québec moderne qui dénoncent les discours haineux, mais bien ces groupes pratiquant le communautarisme et ces islamistes utilisant les failles de nos lois démocratiques afin de faire avancer leur agenda politique. En témoigne les poursuites-bâillon déjà amorcées au Québec contre des militants laïques.
Les pièges de la lutte à l’islamophobie
AQNAL se réjouit donc que la partie « discours haineux » du projet de loi 59 soit enfin retirée. Il n’en reste pas moins que les attaques contre la liberté d’expression au Québec sont nombreuses, et nous appelons les responsables politiques et la société civile à rester vigilants.
Nous nous inquiétons tout particulièrement de la récupération politique des notions de racisme dont l’islamophobie, épouvantail utilisé pour bâillonner les citoyens, y compris les musulmans, qui oseraient critiquer l’islam.  Ces accusations de racisme relèvent d’un groupe minoritaire au discours victimaire qui use d’intimidation pour détourner la population des vrais problèmes, laissant ainsi la voie libre aux extrémistes de tous bords.
Par cette attitude victimaire, revendicatrice, culpabilisante, ce sont ces représentants autoproclamés des communautés qui ont fini par créer ce climat de suspicion et d’antipathie à l’endroit de pans entiers de citoyennes et de citoyens.
Impact des accommodements religieux
Ce sont également les demandes incessantes d’accommodements religieux émanant de groupes d'islamistes, qui entendent imposer leur mode de vie d’un autre temps, qui causent du tort à tous et compliquent l’insertion professionnelle d’immigrant-e-s originaires de pays musulmans.
Pourtant, annoncé le même jour que le projet de loi 59, le projet de loi 62 vise à enchâsser ces accommodements, dits raisonnables, dans une loi. C’est pourquoi, à la veille de la reprise des travaux sur le projet de loi 62, nous demandons que des enquêtes et des études approfondies soient menées afin d’évaluer l’impact réel des accommodements sur l’insertion socio-professionnelle des immigrants.
Nous réitérons notre grand soulagement à l’effet que la partie I du projet de loi 59 portant sur les discours haineux soit retirée. Quant à la partie II visant à favoriser la protection des jeunes, notamment contre les mariages forcés et les crimes d’honneur, nous la soutenons et appelons à la renforcer, car nous la jugeons insuffisante et en deçà des besoins des populations à risque.
Nadia El-Mabrouk,
Leila Lesbet,
Ferid Chikhi.

13 mai 2016

Un Numide en Amérique du Nord - 262 -

Le Québec : L’indépendance d’un pays et la libération de ses citoyens -III-
Seuls les peuples qui ont soif de liberté, ceux qui savent ce que l'aliénation identitaire veut dire, seuls ces peuples savent puiser dans leurs entrailles la volonté d'offrir aux générations futures un pays indépendant.

Québécoises ! Québécois ! Levez-vous ! Unissez-vous ! Assumez-vous !
Depuis, la dernière victoire - avril 2014 - sans appel des libéraux, beaucoup de citoyens, de politiques, de militants de tout bord, considèrent que l'économie mène tout et mène à tout. Tous se sont laissés séduire par cette conception qui voudrait qu’un pays fonctionne si son économie fonctionne. Or personne ne l’ignore, elle mène tout droit au mur. 
Cette économie qui est présentée comme l’épine dorsale des sociétés développées enrichit quelques-uns au détriment de pans entiers de la population. C’est le nouvel instrument de domination mondiale des ultras libéraux et leurs petits frères libéraux tentent de s’en servir pour modeler une société rampante, aux ordres des plus nantis, acceptant de se soumettre au diktat de prédateurs de la finance internationale sans savoir ou cela peut mener et comment en sortir. À un moment ou à un autre la carte de crédit, elle aussi, ne vaudra rien.
Selon bien des analystes et des observateurs avertis, ce qui est le plus effrayant, c’est que l’éducation, la santé, la culture, le social et l’environnement ont été positionnés comme dépendant directement de l’économie au point où le citoyen n’a plus l’instruction et le savoir-faire rationnel qui le préparent à comprendre ce que ses gouvernants lui font faire ; il n’a plus la santé qui le renforce et le consolide pour faire face aux maladies, aux épidémies et autres pandémies ; il ne sait plus comment agir face aux dérives de la met navigation à vue de la mauvaise gouvernance, que plus personne ne contient et il ne sait plus quoi penser d’un budget social qui se déprécie de plus en plus au lieu de l’inviter à se solidariser et à vivre avec ses semblables dans un bien-être approprié et dans un monde qui fragilise la terre nourricière soit par son exploitation outrancière soit par un laisser-aller dans le pillage inconsidéré de ressources naturelles qui une fois extraite fragilise encore plus un environnement qui n’a pas encore réagi pour se défendre.
C’est là que la conception et l’énoncé clairs d’une plateforme d'idées rassembleuses avec des principes et des objectifs bien réfléchis et bien définis deviennent une nécessité vitale pour ceux qui veulent libérer un pays, lui donner son indépendance et lui octroyer la plénitude d’une gouvernance tant rêvée.
C’est connu, d’autres peuples l’ont vécu : plus ils se résolvent à vivre dans le confort matériel que l’aliénation identitaire et culturelle leur confère, plus ils se dispersent et se divisent. Plus ils tardent à décider de leur devenir, plus leur émiettement et leur atomisation se matérialisent. Afin d’y remédier l’essentiel est d’initier et de formaliser la sensibilisation aux objectifs assignés pour réaliser le futur pays et définir le profil du nouveau citoyen dans un monde en devenir.
Même si la liberté n'est pas totale, c'est la nôtre et le pays est devenu le nôtre
Le Québec, les Québécoises et les Québécois pures laines, de souche ou les nouveaux venus d’ailleurs, doivent méditer le parcours et le chemin suivi par des pays qui ont été pendant des décennies si ce n'est des siècles soumis au joug colonialiste : Le Viet Nam (ancienne Indochine) et l'Algérie sont des exemples à revisiter.
Je viens de ce dernier pays. Lorsqu'après 132 ans d'occupation, d'aliénation culturelle et identitaire - je suis né colonisé et il m’a été enseigné que mes ancêtres étaient les Gaulois - lorsqu’un groupe de jeunes militants - moyenne d’âge 25 ans - a décidé de mettre à la porte le colonialisme français tout est devenu possible, j’étais encore gamin. Mais, à 5 ans, un enfant ne l’est plus lorsqu’il entend ses aînés parler d’indépendance, de libération, de lutte, de bataille, de combat, de militantisme. À cinq ans, un enfant est conscient que quelque chose de nouveau prend place dans l’environnement familial, le voisinage, la rue. Le reste, il le découvre au fur et à mesure que le temps passe.
Le temps est passé et une fois chassé et dépossédé de ce qu’il s’était octroyé indûment, le colonialisme a laissé un pays exsangue, des caisses vides, un peuple presque sans culture et sans identité mais avec une mémoire. La joie, l’euphorie, la détermination, la résolution, la volonté et l’énergie impulsées par l’objectif final atteint comme de rigueur ont rassemblé des jeunes (avec à peine le niveau du secondaire V pour la plupart et quelques diplômés de niveau collégial et universitaires) de reprendre le flambeau. Le résultat ultime est un pays libéré et indépendant. Le Québec est dans une meilleure posture par ses intelligences. Bien entendu, d'aucuns diront mais alors qu'en avez-vous fait ? La réponse est simple même si la liberté n'est pas totale, c'est la nôtre et le pays est le nôtre. Nous en faisons ce que nous en voulons et plus personne ne nous imposera de faire autrement que ce que nous voulons faire, mal ou bien, ce sont les générations futures qui nous jugerons, qui le prendront en charge et en ils en feront ce qu’elles voudront.
Certes, l’ère des révolutions armées n’a plus cours. Ces révolutions ont été portées par des militants déterminés à réaliser les indépendances. Ils ont pris sur eux de se parler pour s’unir, de se rassembler et de sacrifier corps et âmes pour l’indépendance de leurs pays et la libération de leurs peuples. Ce sont nos martyrs. Oui ! La situation au Québec est bien différente. La Belle Province a réinventé et mis à jour la ‘’Révolution Tranquille’’ mais une question subsiste : jusqu’où ses militants sont-ils prêts à aller pour l’habiller de la belle étoffe de l’émancipation ?
Les générations futures seront sans pitié lorsqu’elles constateront que le potentiel d’indépendance a été dévié de sa trajectoire au point ou la libération du pays n’a jamais été effective, que les libertés ont été restreintes et brimées, que les valeurs sociétales ont été dévoyées, que la culture des ancêtres a disparu et qu’elle a été remplacée par de nouvelles qui sont régressives, que l’identité originelle n’est plus que l’ombre d’elle-même, que la langue n’a pas été préservée, que les valeurs d’entraide et de partage qui ont été, depuis plus de 400 ans, le ciment entre les individus et y compris avec les autochtones ont été remplacées par celles de l’argent et du confort individuel et personnel.
Il reste à espérer que s’il est vrai que le Québec est comme un caillou dans la chaussure du Canada, il appartient aux Canadiens de s’en débarrasser et si ce n’est pas le cas, alors aux Québécoises et Québécois, Levez-vous ! Unissez-vous ! Assumez-vous !
Ferid Chikhi

9 mai 2016

Un Numide en Amérique du Nord - 261 -

Le Québec : L’indépendance d’un pays et la libération de ses citoyens -II-
Souvent, pour ne pas dire tout le temps, des évènements conjoncturels mais dont les effets se font sentir, non seulement à long terme mais aussi à très court terme, selon la manière dont ils sont perçus par le commun des mortels, nous interpellent et nous invitent à réagir. Ils sont soit à proximité soit à  distance. Ils deviennent des enjeux cruciaux dans le devenir d’un peuple. Lorsqu’ils sont vécus à distance et que nous ne pouvons rien y faire il ne nous reste qu’à les apprécier à froid. Cependant, ils nous invitent à un plus de réflexion.
Par exemple, l’autodétermination, l’indépendance, la libération sont des moments qu’il faut réaliser et vivre pour soi-même et pour les autres. Ce qui se passe au Québec, où je vis depuis plus de quinze, années, m’invite à exprimer mon sentiment le plus profond au sujet de son maintien dans la confédération Canadienne ou son indépendance. Mais la décision ultime dépend avant tout des Québécoises et des Québécois.
Depuis 1995, les Québécoises et les Québécois ont-ils compris et savent-ils que faire l’indépendance d’un pays ne saurait se résumer à une bataille à la chefferie, à la désignation d’un leader ou d’un chef d’un parti aussi prestigieux soit-il et que La chefferie ne saurait être le moteur de la lutte pour l’indépendance ?
À mon humble avis, dès le départ, la sémantique est à revoir. Commençons par nous demander qu’est-ce que l’indépendance ? Ensuite, demandons-nous qu’est-ce que la souveraineté ? Personnellement, je ne répondrais ni à l’une ni à l’autre des deux interrogations, parce que j’ai vécu une indépendance et je conçois que celle et celui qui n’ont pas vécu cette expérience n’exprimerons pas le même sentiment. Par contre j’élimine le concept de la souveraineté pour une raison toute simple, il fait référence à la monarchie, et je pense à la Britannique et par opposition elle me fait aussi penser à la monarchie pontificale.
Faire l’indépendance d’un pays est en soi une œuvre colossale qui intéresse et concerne autant ses hommes que ses femmes et surtout si elles et ils mettent de l’avant l’avenir des générations futures. Il est indéniable que depuis plus de cinquante ans, le Québec a progressé, il s’est développé et bien entendu les Québécoises et les Québécois ont évolué, mais est-ce suffisant sans une véritable émancipation collective ? Est-ce suffisant pour achever le projet d’une véritable indépendance ?
Faire l’indépendance d’un pays c’est, avoir la conviction que c’est le rassemblement des forces vives de la nation qui saura venir à bout des divergences pour une lutte de longue haleine. Une lutte pour des idées citoyenne, une lutte pour une véritable justice sociale, une lutte pour une répartition équitable des richesses du pays, une lutte pour une gouvernance qui prend en considération les besoins de toutes et de tous.
Faire l’indépendance d’un pays c’est anticiper que sur le champ de l’adversité des premiers, des seconds et des militants avérés et convaincus, sans omettre des citoyens désabusés et frustrés que les chefs n’ont pas atteint pour parachever le projet et son but final, ne seront présents pour fêter la consécration finale. 
Pour celles et ceux qui le savent déjà - et pour nous qui venons de loin et qui l’avons vécu - faire l’indépendance a exigé de nos aînés, celles et ceux qui l’ont réalisée de gros sacrifices, y compris ceux envers les plus proches et les plus intimes.
En fait, nous qui l’avons vécue, nous l’avons appris au fur et à mesure que le temps passait et que nous comprenions l’importance de ces sacrifices et nous en avons pris conscience. Nous avons aussi compris que seuls les peuples qui ont soif de liberté, ceux qui savent ce que l'aliénation identitaire veut dire, seuls ces peuples savent puiser dans leurs entrailles la volonté d'offrir aux générations futures un pays indépendant.
Au plus profond de leurs êtres les Québécois le savent mais encore une fois, la recherche du consensus légendaire n’y est pas pour se lancer, à l’unisson, dans cette belle aventure.
Faire l’indépendance, c’est aussi, pour les leaders, les chefs, les politiques et les militants, énoncer clairement les principes, les valeurs et les règles qui participeraient de l’atteinte au but final qu’ils s’assignent et qu’ils souhaitent atteindre comme patriotes prêts à tout sacrifier pour le recouvrement de l’identité et de la vraie distinction culturelle. 
Faire l’indépendance d’un pays c’est savoir que vivre libre dans son propre pays est meilleur que de
vivre sous la dépendance et le pouvoir de l’autre comme aliénés. La prison tutélaire, condescendante et dédaigneuse est avant tout idéologique, elle est pire que le bagne. La vivre et la subir c’est finir par mourir comme coupable d’un crime de lèse-majesté ou on s’en échappe comme victime d’une machination. Lorsqu’on voit le mépris avec lequel sont qualifiés ‘’les séparatistes’’ qui peut vivre et survivre sans dignité, sans indépendance et sans être libre ?
Ceci devient d’autant plus crucial que l’aliénation fait perdre tout ce qui a été l’histoire des ancêtres, de leur identité, de leur culture, de leur langue remplacées par d’autres plus prégnantes et envoutantes au point que la résistance des plus convaincus s’étiole au fil du temps et devient tenue, fragile et au final impuissante à faire face à une nouvelle histoire qui s’écrit de plus en plus sans leur concours, qui leur est imposée et qu’ils doivent assimiler et répéter comme étant la leur.
L’indépendance d’un pays, n’est pas l’affaire d’un seul homme aussi charismatique soit-il ou d’une seule femme aussi leader ou pionnière soit-elle, c’est l’affaire d’hommes et de femmes porteurs d’un projet de pays, d’un projet de société, d’un projet de citoyenneté. Il importe pour la faire d’informer, de sensibiliser et de conscientiser les citoyens par des actions constantes et permanentes de ce qu’apportera l’indépendance à toutes et à tous.
Les grands agrégats d’un État tels que la défense nationale, l’économie, la diplomatie, l’éducation, la santé, la jeunesse, la solidarité ne sauraient configurer à eux seuls les contours d’un pays si au préalable les fondements de la Nation ne sont pas pensés, conçus, considérés et partagés fièrement et dignement par tout le peuple.
Ferid Chikhi
À suivre

Un Numide en Amérique du Nord - 381 -

  Les intellectuels Algériens doivent sortir de l’ombre  La personnalité créatrice doit penser et juger par elle-même,  car Le progrès moral...