18 déc. 2019

Un Numide en Amérique du Nord - 323 -

Élection présidentielle Algérienne : Le rideau est tombé - II- !
Les partis traditionnels désavoués 
Que nous révèle l’élection du 12 décembre 2019 ? D’abord, quels sont les effets du Hirak sur la vie politique, sociale et économique de l’Algérie, sans ignorer les conséquences sur le plan identitaire, l’unité nationale malgré les maintes tentatives de division et de stigmatisation de la Kabylie ? Ensuite est-ce la fin des associations politiques traditionnelles et les dégâts observés, ici et là, dans leurs liens avec la population ? Oui ! La réponse est positive à tous ces questionnements. Un autre fait indéniable est celui qui a fait que les salafistes ont répondu à l’appel qui leur est parvenu pour voter en faveur du candidats de sud-ouest. Les partis FLN, FFS – Hamas, ayant des obédiences conservatrices et islamistes ainsi que ceux qui se réclament des pseudo gauches ou de la socialdémocratie ont été laminés alors qu’il en est de même des petites organisations résiduelles d’avant 1990 et les nouvelles sans emprise sociale, culturelle ou identitaire. Toutes étaient financées directement ou indirectement par les gouvernements successifs. L’échiquier politique de l’Algérie a fondamentalement changé et ce changement majeur se poursuivra tant que les revendications de base de la grande majorité de la population ne sont pas entendues. Si la constitution est ouverte la réflexion devra porter notamment sur la mise au placard de tous ces partis, organisations et groupuscules longtemps maintenus à flots grâce aux subsides avantageux qu’ils recevaient pour parasiter l’ambiance politique. Aujourd'hui, il est temps que les visages politiques d'avant le 22 février 2019 soient tous placés au musée de l'Histoire et que de nouvelles têtes émergent.
L’investiture du nouveau président ! 
L’article 89 de la constitution sera mis en application ce jeudi 19 décembre 2019. Le Président de la République, prêtera serment devant le peuple et en présence de toutes les hautes instances de la Nation. Dans la semaine qui suit son élection il entre en fonction aussitôt après sa prestation de serment. En remportant la course à la présidentielle avec des proportions ‘’officielles’’ loin de la réalité soit 58,15% des suffrages exprimés, montre à l’évidence que les chiffres ne veulent rien dire. Pour les autres candidats, le scénario de 1995 a été maintenu comme pour calmer le jeu des islamistes affiliés à leur fraternité. Pour l’heure, il ne sert à rien d’évoquer les recours des candidats battus par le système. Ils ne peuvent que s’en vouloir d’avoir joué aux trouble-faites. Le Conseil constitutionnel n’a pas attendu trop longtemps pour proclamer les résultats définitifs du scrutins. 
Perspectives et devenir du Hirak et des nouvelles institutions. 
L’une des premières décisions du nouveau président devrait être celle d’accepter la démission du gouvernement et dans la suite du processus nommer un premier ministre qui lui proposera des candidats qui formeront le gouvernement. Selon, bien des observateurs ayant accès aux relais du pouvoir il doit initier un dialogue national avec des membres choisis parmi des personnalités en vue !! Cela ressemble à une feuille de route préétablie avec laquelle il aura à composer même si le Hirak reste sur ses positions. À l’évidence, les revendications du mouvement sont de plus en plus difficiles à modifier. L’une des principales étant la libération des détenus d’opinion. C’est là que le bâts blesse. Le pouvoir semble perpétuer ses pratiques et des deux côtés la défiance est totale. Les hommes du système ne cèdent pas un iota de leur pouvoir et continuent de gouverner comme par le passé en appliquant des méthodes de résolution de problèmes militaires à un contexte civil et politique. Alors, jusqu’où, l’armée détentrice du pouvoir réel acceptera-t-elle de lâcher du lest et répondre aux revendications de la population ? 
Une convention nationale !? 
Si cela n’a pas été réfléchie avant le 12/12/2019, il est temps d’apprécier la situation différemment de celle d'il y a quelques semaines. Le Hirak comme tout mouvement citoyen doit aborder le nouveau contexte avec de la fermeté mais aussi de la flexibilité. Cela semble un paradoxe. Ça l’est, mais il y a toujours un moment où la militance doit faire place à la politique, à la diplomatie, au doigté, à la négociation. Le pire serait de laisser la place des discussions aux ‘’vautours’’ qui se sont fait voir durant les diverses manifestations populaires et qui dans les faits sont eux-aussi des relais du régime en place ou s'y accroche alors qu'il n'en veut pas. Il faut cependant, considérer, avec une attention particulière, le fait que l’échange, la concertation, la discussion pour des arrangements, des accords et des engagements citoyens ne sont pas l’apanage de tout le monde mais restent ceux de quelques ‘’ esprits libres engagés et dûment mandatés’’. L’essentiel étant de procéder à une véritable rupture avec les pratiques anciennes et à jamais révolues. Pour ce faire, c’est le temps pour les Hirakistes d’organiser, pourquoi pas une convention nationale partant de rencontres locales et régionales, y compris parmi l’émigration. La conférence avec les représentants du pouvoir peut attendre le printemps pendant que les mardis et vendredis prendront plus d’ampleur tout au long du processus d’organisation.
Ferid Chikhi

15 déc. 2019

Un Numide en Amérique du Nord - 321 -

Élection présidentielle Algérienne : Le rideau est tombé !
Une révision constitutionnelle avant les nouvelles législatives ! ?
Dés son élection, avant même son investiture le président désigné a annoncé une révision
constitutionnelle. Excès de précipitation ou décision mal réfléchie ? Qu’est ce qui attend l’Algérie alors que le Hirak rejette les résultats, l’homme et ce qu’il représente. C’est ainsi que depuis 72 heures, l’élection présidentielle comme une patate chaude est passée des mains de l’Armée à celle d’une minorité d’électeurs à peine représentative d’une infime partie de l’Algérie profonde.
Depuis, plus de 35 ans les institutions Algériennes sont passées de la pérennité tant voulue par Boumediene à un effacement durable. Toutes les assemblées élues se sont évaporées comme un feu follet.  Les Municipales et les Wilayales ont été vidées de leur quintessence depuis les élections de 1990. L’assemblée nationale est devenue le refuge des médiocres et de l’inculture politique. Le Sénat s’est transformé en un regroupement de perclus sans conscience politique … et les institutions administratives ont été vidées de leurs compétences et de leurs capacités à offrir aux personnes qui les sollicitent le service qu’ils attendent d’elles.
La corruption mal irréversible ?
Le mal, n’est pas seulement la corruption, déjà dénoncée et ciblée depuis 1992 d’abord par le défunt Président Boudiaf, mais aussi et surtout celui de la perte de confiance de la population en ses leaders,
ses fonctionnaires, ses agents et tous les autres détenteurs du pouvoir délégué par les dirigeants de l’État. Cette élection, du 12 décembre 2019, a aussi été le point de non-retour scellé par l’autorité militaire, malgré le rejet largement exprimé par le Hirak. Les chefs militaires ont fait fi de l’avis populaire pacifique des Algériens et ont poursuivi leur stratégie électoraliste comme s’il s’agissait d’un champ de guerre où le méchant est le peuple, l’ennemi et le bon l’Etat-Major. Pourtant, une légère nuance dans la compréhension des antagonismes aurait aidé à sortir du cercle de feu en clamant que ’’La primauté du politique sur le militaire’’ est acceptée et admise par tous. 
À présent que le Président désigné a choisi de modifier la constitution comme première étape de son programme, avec qui va-t-il s’engager dans ce processus fastidieux alors que les assemblées élues n’ont pas été dissoutes et que les partis traditionnels ont été totalement désavoués, y compris par les électeurs qui ont bravé le Hirak en toute démocratie ? Pourtant, la logique aurait voulu qu’il débute par la dissolution des assemblées non représentatives … En d’autres temps et d’autres lieux on dirait ‘’il a mis la charrue avant les bœufs’’. Tout le monde devine les futurs blocages, n’en déplaise aux pays qui ont marqué leur satisfaction à la suite des résultats des urnes contestés et contestables.
Ferid R Chikhi
À suivre !

26 nov. 2019

Un Numide en Amérique du Nord - 321 -

Le monde islamique et le monde non-islamique 
Deux visions antagoniques 
L’Orient et l’Occident, le Judéo-christianisme et l’Islam, la guerre des religions … des historiens, des philosophes et des sociologues ont relevé des faits et déroulé des problématiques, les unes aussi intéressantes que les autres, pour répondre à divers questionnements et expliquer les oppositions ou les complémentarités. Toutefois, depuis le début des années ‘’90’’ de nouveaux facteurs sont venus corser les contingences déjà difficiles à analyser. Le plus dur semble être le choix des instruments politiques pour favoriser ou réfuter l’implantation de nouvelles théories du genre (intersectionnalité rejetant entre autres la hiérarchisation des grands axes de la différenciation sociale) ou les idéologies telles que l’islamisme qui mine toutes les autres théories politiques, économiques, sociales et identitaires. C’est ce dernier facteur que j’aborde succinctement dans le propos qui suit.
En relisant quelques-unes des résolutions prises, ici et là, par des gouvernements des pays occidentaux et celles des pays sous dictature ou soumis à des guerres de pouvoir au Moyen Orient et dans le monde arabo-musulman, trois aspects ressortent comme essentiels. Ils caractérisent la conception d’un plan d’actions qui viendrait à bout de l’islam politique : Le premier de ces aspects répond à la manière de dépouiller de son fondement le creuset de cette idéologie qui puise dans l’Islam. Il est question de la réforme de l’Islam et la question de savoir s’il est possible de l’adapter au monde contemporain de l’intérieur ? Le second est de savoir comment réduire les actions des islamistes auteurs de la radicalisation des jeunes et des femmes dans les pays non-islamiques ? Et, enfin, celui de la stratégie d’éradication du terrorisme tout en déconstruisant l’islam politique mais sans contrarier l’islam et ses musulmans ? L’Algérie a depuis longtemps relevé ce dernier défi. 
Il existe un quatrième paramètre qui prendrait en compte la stratégie de l’OCI / ISESCO[1], organisation (des pays islamiques), qui s’est érigée en institution internationale pour la promotion de la culture islamique dans le monde non-islamique. L’ISESCO considèrent que ‘’les minorités et les

communautés musulmanes à l’extérieur du Monde islamique affrontent plusieurs défis et problèmes sur les plans culturel, social et éducatif’’ et elle a décidé d’y remédier. Les tenants de l’Islam politique dans le monde non-islamique en font leur référence. Ils partent de l’idée que le monde Islamique et le monde non-islamique sont d’un côté territoire de la guerre ou Dar el Harb et de l’autre côté territoire de la paix ou Dar Es Silm. Les deux sont en opposition tant que l’Islamisme n’a pas fédéré tous les musulmans. Beaucoup a été dit à ce sujet mais jamais, sauf erreur de ma part, une réflexion n’a abordé la stratégie de l’ISECO. Pour faire accepter cette nouvelle conceptualisation cette institution a procédé à une translation de ce concept en Monde islamique et Monde non-islamique. Le monde Occidental étant constitué de l’Europe, USA, du Royaume Unie, de la Russie, des pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Latine où résident des millions de musulmans qu’il faut islamiser et/ou réislamiser. Quant à Dar Es Silm, c’est l’espace de l’expansion de l’Islam Politique et de la conquête des esprits des musulmans qui n’appliquent pas les préceptes selon le Wahhabosalafisme.
Quelles attitudes pour les pays non islamiques ?
Si les gouvernements des pays occidentaux prenaient conscience des véritables pièges et des stratagèmes qui sont mis en œuvre par cette organisation, ils auraient deux attitudes pour les contrecarrer. La première est portée par deux vecteurs, celui qui consiste à freiner l’infiltration des institutions internationales (ONUSIENNES et EUROPÉENNES, les banques et les institutions financières). Ils investiraient dans l’éducation, sous leur supervision, des citoyen-ne-s musulman-e s. Ils accorderaient l’attention nécessaire et suffisante à leur HISTOIRE commune, leurs identités et leurs cultures multiples ainsi que les valeurs universelles partagées. Le but étant que leur avenir soit exempt de violence et notamment celle faite aux enfants, aux femmes et à ceux et celles qui ne sont ni arabes ni musulmans. Le second axe serait d’empêcher, au sein des communautés musulmanes, les interventions des islamistes consistant en un conditionnement des jeunes musulmans de seconde et troisième générations.  
La seconde attitude est du ressort de ces mêmes gouvernements des pays non-islamiques et de leurs citoyens musulmans ; les premiers doivent opérer une véritable rupture avec les pratiques de rejet de l’autre par la ghettoïsation de leurs citoyen musulmans, afin qu’ils jouent pleinement leur rôle et les amener à faire leur devoir de refuser et de dénoncer ce qui est fait en leur nom. Ces gouvernements doivent aussi veiller à ne pas s’acoquiner aux islamistes Bon Chic, Bon Genre (BCBG), en revanche ils doivent accorder plus d’attention aux musulmans qui font passer leur citoyenneté avant leur pratique religieuse. Ils doivent leur épargner le confinement à des rôles de seconde zone et ne leur font appel qu’aux moments des scrutins tout en clamant le vivre ensemble. 
La ruse ou duplicité politique
Les gouvernements des pays non-islamiques doivent avoir à l’esprit que les islamistes de terrain usent de la petite Taqia, comme tactique, c’est-à-dire de l’hypocrisie (Nifaq el Asghar), de la victimisation et de la culpabilisation du vis-à-vis alors que les pays de l’organisation islamique usent de la grande TAQIA (Nifaq el Akbar), la ruse ou duplicité politique qui n’est plus du simple entrisme mais une véritable politique savamment élaborée par des intelligences grassement rétribuées et acquises à l’Islam Politique. Cette stratégie est déroulée autour de trois axes, le premier est organisationnel avec comme fondements l’action culturelle, le second est financier et le troisième réside dans la mise en œuvre d’une information contrôlée. La charte de Doha, adoptée par la neuvième Conférence islamique au Sommet tenue au Qatar en 2000, organise l’Éducation, les Sciences et la Culture à l’extérieur du Monde islamique. 
Le financement de l’action culturelle islamique
L’ISESCO, finance en Europe, trois fonds locaux, un par zone, selon un découpage spécifique. Chacun couvre au moins trois pays. Ils fonctionnent en lien étroits avec les conseils culturels et éducatifs régionaux et participent à leurs réunions. Les objectifs sont la construction d’écoles, de bibliothèques, de mosquées et l’achat de livres, la formation des formateurs, l’organisation des expositions culturelles, des colloques et des festivals. Il est question de dons et de subventions accordés par les États, les organisations financières, de subventions consenties par les organisations internationales comme l’Union Européenne, le Conseil de l’Europe et l’Agence de développement internationale, etc…
L’information
Pour accompagner les opérations de financement, une batterie d’interventions pour consolider et dynamiser la communication et l’information selon les préceptes de l’Islam est mise en action. C’est ainsi qu’il est mentionné la garantie de la couverture informationnelle pour toutes les communautés musulmanes en dehors du Monde islamique. 
Le dialogue entre les cultures, Oui ! Le lit de l’islamisme, Non !
L’ISESCO veille depuis au moins deux décennies à mettre en place les fondements solides pour la promotion de la culture islamique séparatiste, de négation de l’autre, de rejet des valeurs des sociétés d’accueil, de ciblage des communautés non-musulmanes et d’ostracisation des communautés musulmanes qui sont observées. Partant d’une bonne intention, la stratégie en question se voudrait un gage d’amélioration de la situation des communautés musulmanes à l’étranger. 
Corriger l’image de l’islam et des musulmans par la voie du dialogue et du bien vivre ensemble est certainement une excellente idée, malheureusement cette stratégie fait le lit de la radicalisation, de la séparation des musulmans et des non-musulmans, sans oublier les effets de la ghettoïsation et le revers de la médaille celui de leur stigmatisation à force de se singulariser. 
Ferid Chikhi

[1] Conférence islamique : Éducation, Sciences et Culture à l’extérieur du Monde islamique. 

8 nov. 2019

Un Numide en Amérique du Nord - 320 -

Islam V/s Islamisme : Passer de la confusion au discernement !

‘’Le soleil se lève toujours en Orient et se couche en Occident’’
CAB  
Depuis les années ‘’90’’ l’islamisme conquérant est observé avec une intensité et une perspicacité génératrices non pas d’harmonie et de cohésion sociale mais de divers dysfonctionnements au sein des sociétés d’accueil de celles et ceux qui viennent du Sud et de l’Orient.
Des analystes médiocres et des éveilleurs ignorés
Pourtant des analyses et des observations lucides sont exposées par des musulmans militants, philosophes, politologues, psychanalystes et sociologues mais elles ne sont presque jamais relayées par les grands médium.
De l’autre côté de la table, des spécialistes de l’islamisme, BCBG[1] se relayent pour parler de l’épiphénomène plus que du fléau grâce à la complicité assumée de ces mêmes médium. Les effets générés s’avèrent plus nocifs que les agissements des falsificateurs de l’histoire. Pourtant leurs propos sont des synthèses d’écrits commis, ici et là, en les présentant sans aucune profondeur. En réalité, les exposés qui fâchent ne sont jamais énoncés. Ceux qui atteignent leur but sont ceux qui font la démonstration, par exemple, que c’est la sureté de l’État Français qui a été minée.
Malgré le bâillon imposé aux éveilleurs avisés ils arrivent à anticiper et alerter les sociétés occidentales qui ont accueilli des musulmans, sachant qu’au départ l’Islam politique venu des pays du Golfe Persique ne pointait pas son nez à l’horizon et qu’il restait circonscrit à quelques pays du Moyen Orient. Encore de nos jours, seule une partie de son sommet est visible. Elle dissimule les plus abruptes. Certains disent que c’est de la Taqia, cette ruse arabe utilisée comme cheval de Troie. Elle parait dormante mais inlassablement active et toxique. C’est ainsi que subrepticement se manifeste le vrai danger, la Sahwa, (l’Éveil de l’Islam) qui selon ses promoteurs et à force d’habitude on oublie que le soleil se lève en Orient et se couche en Occident. Alors, une question est posée : à partir de quand faudra t’il écouter et considérer ce qui est dit par celles et ceux qui distinguent entre l’Islam et l’islamisme, le musulman et l’islamiste ? Dans mes réflexions, j’ai toujours différencié les deux, mettant l’emphase sur les islamistes qui sont certes musulmans et la grande masse des musulmans qui en toute connaissance de cause se désolidarise des actes de victimisation et d’atteinte à l’intégrité physique des individus et des biens. Cependant, le paradoxe réside, dans leur silence en référence à l’adage arabe suivant : ‘’qui se justifie sans être coupable, s'accuse’’.
La culture de la Kheima (la tente)
À vrai dire, il faut savoir que les musulmans, même s’ils ne sont pas tous du même bord, tiennent, dans leur subconscient, au respect de la caution du groupe, concept qui prend sa racine dans la culture de la tente (la kheima) et de la tribu (El ‘Arch), c’est-à-dire une proximité collective et protectrice, imperceptible pour le profane et pourtant hiérarchisée et compacte. Personne ne pénètre l’espace ou le périmètre où elle s’exerce s’il n’est pas un intime. Un membre d’El ‘Arch (la tribu) est sommé de respecter le sempiternel avertissement qui ordonne de ‘’tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler’’ sous-entendu ‘’ou bien tu es avec nous ou tu es contre nous’’. 
L’islam politique s’y réfère et ne cède rien du terrain conquis par ses activistes. Ils agissent ainsi, dans leurs pratiques organisationnelles et fonctionnelles sociales, y compris dans leurs réseaux, pour l’endoctrinement et la fidélisation de leurs recrues. À tous les niveaux ils poursuivent leur avancée pour imposer leurs règles et s’imposer au sein de la matrice organisationnelle des institutions civiles, syndicales et politiques.
Une question taraude l’esprit de bien du monde, et se décline comme suit : pourquoi des politiques, des journalistes, des syndicats et d’autres associations de citoyens accordent autant d’attention à ces islamistes et à leurs infiltrés alors qu’ils sont porteurs d’une idéologie mortifère, victimaire et violente ?  La réponse réside dans les lois des pays occidentaux qui n’ont pas prévu les cas de figures portés par ces individus et d’autre part, les législateurs sont timorés face à l’adoption de décisions qui leur feraient perdre une partie de l’électorat musulman, ce qui est totalement faux. La fracture s’opère ainsi non seulement entre les sociétés d’accueil mais aussi au sein des communautés musulmanes. Pourtant, il suffit de discerner entre l’Islam et ses musulmans et l’Islamisme et ses islamistes.
Les musulmans ont parlé, et même trop parlé
Sans nier la portée de bien des avis et autres réflexions publiées, ici et là, il en ressorti que les islamistes activent, culpabilisent, imposent, provoquent, revendiquent, tuent, etc… et c’est reconnu comme faisant partie de leurs gênes politiques et mercenaires. Cela est partagé par la grande majorité des citoyens de beaucoup de pays, y compris les arabo-musulmans. Cependant, il existe un déséquilibre depuis l’apparition du concept d’islamophobie adopté par bien des états et des partis politiques. Le paradoxe se lit comme suit, d’une part, il n’est rien reproché aux islamistes mais le blâme retombe sur tous les musulmans. Leur silence et leur manque d’action, de dénonciation de ces fauteurs de troubles et d’autre part, les États sont interpelés pour leur ‘’proximité’’ des groupes et associations islamistes ainsi que leur ‘’aveuglement, silence et surdité’’ face à l’impunité dont bénéficie ces islamistes sous le couvert de protection des minorités qui ne se gênent pas pour s’infiltrer par les brèches béantes au grand dam des autres citoyens.
Pour étayer mon propos, j’ai consacré une réflexion pour expliquer le silence des musulmans : https://quebec.huffingtonpost.ca/ferid-chikhi/terrorisme-pourquoi-les-musulmans-ne-parlent-pas_b_11178132.html  
Des musulmans parlent, manifestent, écrivent et la bizarrerie réside dans le fait qu’ils ne sont presque pas relayés par les supports médiatiques.
Ce qu’il faut avoir à la conscience c’est que ce n’est pas seulement le ‘’Djihadiste’’, douce qualification du terroriste, qui sème la mort, endoctriné par l’idéologie SalafoWahhabiste ou la Khomeyniste, c’est aussi, ce journaliste, ce chroniqueur, cet éditorialiste, et autre observateur ou analyste qui par ses propos relaye sa voix, ses écrits, ses images … ceux de l’Islam politique. 
Ici, au Québec et au Canada, il en est de même et malgré de multiples appels à bien cibler ces individus ou ces groupes qui apparaissent dans le décor on se met à crier ‘’à la protection des minorités ou à l’Islamophobie’’ et ce sont tous les musulmans qui sont pointés. Pour s’en rendre compte, il suffit de compter le nombre de fois où les musulmans laïcs et intégrés … sont invités à parler de leur situation et de ce qu’ils vivent en raison des actes de rejet des islamistes, de leurs déclarations corrosives, de leurs propos victimaires et souvent insultants envers leurs concitoyens … Le résultat est indigent. 
Alors, non, ça ne marche pas comme ça. Il faut changer d’angle de vue et montrer aux islamistes, à tous les islamistes où se trouve leur place. C’est au fonds de la salle de classe de la démocratie et de la laicité. Il faut inviter ces spécialistes et autres experts qui en parlent sans discernement à se taire à jamais car ils font plus de mal que de bien.
Ferid Chikhi


[1] Bon Chic Bon Genre



https://vigile.quebec/articles/passer-de-la-confusion-au-discernement 

Un Numide en Amérique du Nord - 381 -

  Les intellectuels Algériens doivent sortir de l’ombre  La personnalité créatrice doit penser et juger par elle-même,  car Le progrès moral...