Il existe de par le monde des citoyens qui ne se reconnaissent pas dans les discours de certains de leurs dirigeants et de médias qui se disent indépendants de toute obédience idéologique. Quel message conviendrait le mieux pour réduire leur défiance et la canaliser pour rapprocher les sociétés et les faire bénéficier des synergies culturelles, sociales et économiques ? C'est là un défi auquel Convergences Plurielles veut participer.
31 déc. 2020
22 déc. 2020
Un Numide en Amérique du Nord - 343 -
Contestation de la loi 21 : Des bâtisseurs aux destructeurs …
Peut-on tolérer
l'intolérable ? C'est là une question, qui au Québec, n’a pas de réponse
spontanée. Pourtant, elle devrait être simple et sans équivoque parce que
personne ne doit se laisser dire et imposer n'importe quoi par n'importe qui, sachant
que seule la voix de la majorité s'impose. Mais, soyons réaliste et disons que c’est
l’impression qui se dégage depuis que les audiences sur la loi 21 portant
laicité de l’État Québécois sont terminées et qu’elles ont été révélatrices de
dysfonctionnements divers et fondamentaux en ce qui a trait à la justice en
particulier et à des médias du Québec.
Pour les médias,
qui disent avoir le devoir d’informer, il s’avère que si les anglophones prennent
position pour le multiculturalisme et les soi-disant minorités victimes des
lois du Québec, les francophones, à quelques exceptions près, en font de même en
évitant d’informer sur les positions des parties qui soutiennent la loi 21.
Ce qui a été
observé, c’est le manque visible d’impartialité dont devrait faire preuve le
magistrat en charge de ce dossier. Il montre un parti pris visible en faveur de
plaignants connus pour leur activisme contre tout ce qui est la législation du
Québec. Il en fait de même en faveur des avocats dont l’un a été ignominieux.
Le magistrat en question n’a émis ni réserve, ni rappelé à l’ordre de ce ‘’professionnel’’
de la défense des causes outrancières.
Le 18 décembre
2018, j’ai commis une réflexion publiée par le Huffington post Québec, sous l’intitulé
‘’Le Québec entre le sécularisme et la laïcité [1]’’,
j’y mentionnais entre autres que ‘’Même si le multiculturalisme est
fortement remis en question en Europe, celui du Canada n’est pas conciliable
avec la laïcité, alors qu’il l’est avec le sécularisme’’.
Une identité et des valeurs stables
Je soutiens que
dès le début de mes pérégrinations au Québec, j'ai été impressionné par les
noms des saints donnés aux rues ainsi que par le nombre d'églises éparpillées,
ici et là, comme le sont les milliers de mosquées en Algérie ou ailleurs dans
le monde arabo-musulmans. Mais, aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces
églises sont vides. J'ai cherché à comprendre et la réponse a été globalement
la suivante : depuis la Révolution tranquille, la religion a été « tassée
», pour reprendre une expression bien québécoise qui veut dire poussée dans ses
derniers retranchement. Le taux de pratique est presque nul.
Je poursuivais
qu’une déconfessionnalisation inachevée n'est pas la laïcité, j'ai
évoqué brièvement des aspects de l'histoire du Québec en rapport avec l'Église.
J'ai appuyé le fait que, selon ma perception, la Révolution Tranquille
avait été le creuset de la construction d'une nouvelle identité nationale
québécoise et une rupture décisive entre l'Église et l'État. Mais, si
l'identité et les valeurs sont, à quelques exceptions près, assez stables, il
n'en demeure pas moins que des remises en question récurrentes se font
entendre. Elles fissurent l'édifice fragile de la laïcité naissante et une
idéologie mortifère en pleine expansion tente de la requalifier.
Je me suis
souvenu de mon cours de sociologie et cet énoncé avec lequel j’ai conclu un de
mes exposés en cours : l'étude d'une société n'est pas seulement une
problématique avec des hypothèses, mais un champ d'observations avec des
évolutions et des stagnations sociales et aussi des ancrages à des dogmes qui
souvent sont des freins à sa progression. Il y a aussi et surtout des acteurs
politiques, culturels et sociaux, et plus ils sont libres dans l'expression de
leurs pensées et de leurs actes, plus cette société est harmonieuse, mais
lorsque les acteurs cultuels sortent de leurs champs d'intervention ...
apparaissent des contingences qui en perturbent et amoindrissent la
modernisation.
Leur but est d’ébranler la cohésion sociétale
Selon mon
constat, au Québec, si le Christianisme a été réduit, trois valeurs sociales
forment un héritage bien ancré dans la population : la solidarité, la
générosité et le partage, y compris celui du territoire. Venant d'ailleurs,
j'ai compris qu'ils répondent à d'autres schémas de lecture que les miens. Il
est aussi avéré qu’en raison d'un multiculturalisme imposé, la place des autres
religions et à leurs pratiquants venus d'Amérique Latine, d'Asie, d'Afrique et
du Moyen-Orient sont fortement encouragés par le Canada. Malheureusement, il y
a aussi une brèche par laquelle s'invitent subrepticement des activistes
fanatisés, qui pour se rendre visibles, n'hésitent pas à judiciariser leurs
relations avec la société d'accueil, arguant des libertés individuelles au
point d'ébranler la cohésion sociétale.
J'ai pris le résolution
de revisiter les thèmes en lien avec la religion, avec la laïcité et d'échanger
avec mes amis Québécois et j'en ai conclu que si le sécularisme et la laïcité
sont presque antagoniques, l'interculturalisme Québécois est compatible avec la
laïcité, ce qui n’est pas le cas pour le sécularisme. Dans le même processus de
réflexion, une question m'est venue à l'esprit : Est-ce que les Québécois
font la distinction entre le sécularisme et la laïcité ou au contraire,
sont-ils dans la confusion ? Il me semble que jusqu'à nos jours, la réponse
est teintée d'un amalgame généré par la rectitude politique, c'est-à-dire
éviter toute formulation pouvant heurter certains groupes communautaires.
Cependant, trois paramètres viennent remettre en question ce consensus : les
risques de la désagrégation de l’identité collective, celle de la langue française
ou encore celle de l’unité francophone partagée.
À vrai dire,
hormis quelques intellectuels, les membres et les sympathisants du Mouvement
Laïque Québécois (MLQ), de l'Association des Humanistes du Québec et des Libres
Penseurs et Athées …, qui distinguent la nuance entre les différents concepts,
les autres ne semblent pas en avoir pris conscience.
Le sécularisme (anglicisme) est un synonyme d'athéisme
Bien entendu, la
laïcité est une forme de sécularité. Elle prétend réguler au nom de
l'universalisme. Mais, nous disent des philosophes, il ne faut pas la confondre avec le sécularisme (anglicisme) qui est un synonyme d'athéisme.
Dans leurs
démarches multiformes, des illusionnés religieux, profitant de l'entrisme et de
l'activisme des islamistes, s'érigent à réduire l'égalité des droits entre les
hommes et les femmes, à revisiter la mixité, à refonder les programmes
scolaires ... à adapter le système de sélection des candidats par les
institutions et les entreprises, et finalement à assortir à leur seule
conception les relations sociales et bien d'autres aspects du vivre ensemble.
En fait, ils ciblent tout ce qui fait la singularité de la société québécoise,
c'est-à-dire la nation, la citoyenneté, le développement social harmonieux
initié depuis début de la Révolution tranquille.
Au Québec, en
particulier là où le rôle de l'Église a été « éloignée » pour des raisons
historiques telle que l'immixtion généralisée dans la vie privée des citoyens,
la déconfessionnalisation a fait son cheminement, mais n'a pas atteint tous les
objectifs assignés par la Révolution tranquille, notamment la formalisation de
la laicité, cette laicité que les nouveaux prédicateurs agressent sans
ménagement. Le juge Blanchard leur donnera t’il raison ? La réponse en
février 2021.
Ferid
Racim Chikhi
15 déc. 2020
Un Numide en Amérique du Nord - 342 -
Partant des nouvelles pratiques étranges et
étrangères apparues en Algérie depuis le début des années ‘’80’’ et qui se sont
consolidées au fur et à mesure que le temps passait, la problématique de la
tradition musulmane des Algériens a complètement été altérée. Elle qui occupait
les esprits saints des Algériens depuis des siècles n’a pas résisté à
l’infiltration et l’expansionnisme islamiste. Les institutions publiques et
privées, les espaces publics, les familles, les lieux du savoir et ceux du
culte n’ont pas été épargnés. Un survol succinct de ces changements majeurs en
revisitant l’histoire tout en abordant l’actualité me semble approprié en cette
période de perte de sens.
Oui, ‘’la perte de sens’’, disaient avec ironie une de mes grandes tantes maternelles et la
Grand-mère de mon épouse, la perte de sen oblige le musulman contemporain à faire du surplace et/ou à se perdre dans un passé qu’il n’a pas connu et qu’il ne connaitra jamais. Pour faire terre à terre, je me souviens des récits que ne manquaient pas de rappeler les plus âgés d’entre-nous au sujet du passage du siècle en cours - correspondant, selon le calendrier Grégorien, à la fin de l’année 2018 - vers le suivant - ou mieux encore la transition vers le 21ième. - Pour les musulmans, selon le calendrier Hégirien, il s’agit du passage du 14ième vers le 15ième siècle.De nouveaux paradigmes sociétaux
À cette époque (Fin des années ‘’50
‘’ et début des ‘’60’’) j’étais passionné par cette perte de sens même si
je n’en comprenais pas la portée, surtout que pour moi le sens c’était la
direction et la direction c’étaient les points cardinaux qui, pour moi, étaient
immobiles. Nous cherchions une direction, la boussole faisait le travail en
pointant son aiguille vers le ‘’Nord’’. En fait, j’avais du mal à en
saisir la signification. Pourtant, aujourd’hui, je peux m’avancer à dire que,
parmi tant d’autres, je suis un témoin de cette perte de sens. En raison de
nouveaux paradigmes sociétaux et des dérives religieuses diffusées par les pays
du Golfe et leur guéguerre entre Sunnites et Chiites ainsi que par leurs alliés
intéressés plus par le gain détourné que par le devenir des musulmans. Tous ces
antagonistes ont perdu le sens de la mesure. Ils ont aussi perdu le chemin de
la ligne médiane. Ils préfèrent s’attacher aux extrémismes ceints par les
dogmes imposés par des prédicateurs bornés, chauvins, ethnocentristes,
rétrogrades, xénophobes et, le pire de tout, misogynes. Les apprentissages des
sciences et du savoir en général ne font pas partie de leurs environnement.
Adolescent, j’ai souvent entendu deux
phrases fréquemment répétées pour qualifier un fait social inhabituel. Elles
étaient toujours énoncées par des personnes qui ne respectaient pas le cadre de
références habituellement mis de l’avant d’une façon consensuelle. J’entendais
: ‘’… Fnette Eddania (C’est la fin du monde) … Ah !
Hajuj Oua Majuj (ces pourris de la fin des temps…’’ et ‘’ … Hadha
Karn Arba’tache (c’est ça le 14ième siècle) …
‘’. C’était pour moi un langage ésotérique mais qui a toujours existé et
qui faisait partie de la mémoire transmise par l’oralité ambiante.
De nouvelles pratiques étranges et étrangères
Pour illustrer ce qui précède, quelques
éléments tangibles sont à retenir. A cette époque - il y a de cela plus d’un
demi-siècle – et jusqu’à la fin des années ‘’70’’ les pèlerins de retour de la
Mecque offraient des petites fioles contenant de l’eau de Zemzem, de l’encens,
des chapelets, des tapis de prière ; rares étaient celles et ceux qui
offraient le Coran. Bien entendu, cela dépendait des moyens de chacune et de
chacun. Mais, souvent pour compenser le manque de ces produits, c’était la
Baraka du Hadji et de sa compagne qui était offerte à tous ceux qui les
visitaient. Le meilleur consistait en des narrations de ce qu’ils/elles ont
vécu durant leur séjour aux lieux saint de l’Islam.
Au début de la décennie suivante, ce
que nous commencions à observer, c’étaient essentiellement quelques vêtements
saoudiens portés par les hadjis ou encore par des jeunes devenus mercenaires
après avoir rejoint l’Afghanistan et revenus de Djeddah. L’observance des
accoutrements des premiers était, jusqu’à une certaine limite convenable,
puisque très tôt l’habit traditionnel reprenait le dessus. En revanche, pour
les seconds, venus tout droit de Peshawar - (situé à la frontière du Pakistan
et de l’Afghanistan) - leur accoutrement était devenu leur costume
représentatif d’un lieu étranger à l’Algérie et qui étaient dans plusieurs
mosquées. En fait, ils étaient en mission de la Daawa. Ce costume leur
octroyait un certain statut qui ne plaisait pas à tout le monde et tous
pensaient que c’était une mode qui disparaitrait rapidement. En fait, le pire,
non pas seulement dans l’habillement qui sortait de l’ordinaire mais aussi dans
la pratique, c’étaient les nouvelles habitudes de vie que ces ‘’mercenaires
et leurs femmes’’, imposent à tous et surtout à toutes les femmes par des
prêches salafistes. Cela se passait, particulièrement lors des cérémonies et
autres rituels traditionnels : prières, funérailles, circoncisions et
autres mariages. La femme devenait invisible dans le groupe ‘’guidé’’ par
l’homme.
Pour expliquer une de ces pratiques, je
me souviens de l’anecdote suivante : Une dame âgée, les 80 ans passés, se
dirigeait vers la salle de bain pour faire ses ablutions. Une jeune femme, la
trentaine bien assumée et fraîchement revenue de son petit pèlerinage de la
Mecque (Omra[2]), bien entendu portant hijab, la suit,
et au moment où la dame âgée allait placer son pied droit dans une cuvette pour
faire ses ablutions, la jeune femme joignant le ‘’cri’’ à la
parole, lui indique qu’elle doit d’abord commencer par laver son pied gauche
pour chasser le diable, (Ah ! Ce diable qui depuis toujours peuplait les
échanges entre les individus en apparaissant sans crier gare et presque tout le
temps du côté gauche de la personne). La vieille dame, connue comme une
pince-sans-rire, lui répondit du tac-au-tac : ‘’Ah ! tu m’as
fait peur, j’ai cru que c’était toi le diable’’. La jeune fille a tenté
de s'excuser de l’avoir ‘’troublée’’ mais l'octogénaire, lui
ordonna sèchement de la laisser tranquille. Quelques personnes qui avaient
accouru pour connaitre les raison du ‘’cri’’, s’en prirent à la
jeune femme et l’invitèrent à stopper ses conseils.
La vieille dame, retourna à sa chambre,
fit sa prière et revint au salon, où toutes les invitées étaient à l’écoute
attentives du prêche déclamé par la jeune femme. La Grand-mère s'adressa à
l’auditoire quasi silencieux et lui dit avec une espièglerie à peine
voilée : ‘’Quoi, vous ne voulez plus écouter mes hikayates (contes)
et vous pensez apprendre d’elle des khorayfetes (fables). C’est
ce qu’on appelle Karn Arb’atache (le 14ième siècle)
! Akhir Eddounia (la fin du monde) ! La jeune hijabisée,
visiblement très fâchée, se leva et quitta la maison.
Ya'juj et Ma'jûj[3] et Dhû L Qarnayn[4]
Des événements semblables étaient devenus monnaie courante. Ils marquaient l’apparition de pratiques étranges et étrangères à l’Islam d’Algérie, aux traditions, aux Us & Coutumes du pays. Ce qui était aussi valable pour presque tous les pays arabo-musulmans. Le Wahhabosalafisme infiltrait les sociétés et les vidait de leurs traditions, de leurs cultures, de leurs pratiques cultuelles. C’est là que la ‘’fin de tous les temps’’ prend du sens. Selon quelques-uns de mes aînés, Karn Arb’atache marque non seulement la fin d’un siècle mais il configure l’avènement d’un autre. Le mieux dans cette situation est que cette transition façonne aussi des changements majeurs structurants non seulement dans les pays arabo-musulmans mais aussi dans le reste du monde, là où les musulmans forment une minorité victimisante.
Pour conforter ou au contraire déconstruire cette idée, une analogie serait, me semble-t-il appropriée ; en effet, selon le Coran, Dhou El Qarnayn, qui aurait été Alexandre le Grand aurait vécu durant la seconde partie de son siècle et le suivant d’où la référence aux deux siècles (Karnayne) correspondant à 326 av/JC - ce qui semble improbable vu l’âge de son décès à 36 ans. La période en question, selon le calendrier Hégirien, chevauchait deux siècles. Le problème c’est qu’à son époque l’Islam n’existait pas. En revanche, je préfère ce que m’ont légué mes aînés qui considéraient que Dhou El Qarnayne était bien Alexandre le Grand, l’empereur qui partit de l’Occident pour conquérir l’Orient, a su régner sur les deux
De la tradition musulmane à la pratique islamiste
Finalement, on peut
s’écrier : Ah ! Les Arabo-Musulmans, mais bien entendu pas tous les
musulmans, sont encore et toujours en ‘’UNE’’ de l’actualité en ce début
de 21ième siècle. Ils prennent de la place dans les unes des
quotidiens, les écrans télés, les radios … et bien entendu les réseaux sociaux.
L’Islam, ses musulmans et surtout ses islamistes prennent une place dominante
dans l’information, l’analyse, les commentaires et les débats des médiums.
Heureusement et en dépit de diverses tentatives d’homogénéisation, y compris
par la coopération - œuvre des États islamiques (OCI) selon la charte de
l’Isesco (Doha) - les Arabo-musulmans forment toujours des communautés diversifiées,
hétérogènes et plurielles. Chacune d’elle se présente avec de multiples
facettes identitaires, culturelles, sociales et économiques. Des blocs
segmentés, constitués en silos, placés les uns à côté des autres, indépendants
mais bien reliés par les cinq piliers de l’Islam. Ils donnent l’impression
d’être consensuels avec l’imposition de l’Arabe comme langue commune et l’Islam
Sunnite comme la religion de tous, pourtant, les divergences sont avérées,
incontestables et elles se justifient, ne serait-ce que par l’Histoire des
peuples. Leur Histoire avant l’avènement de l’Islam. Le mieux est que les
traditions musulmanes par leur intelligence, leur tolérance et leur
indépendance offrent à leurs citoyens la capacité et la possibilité de ne pas
pratiquer mais seulement d’en faire partie.
Bien des paramètres (les piliers
et les préceptes de base de l’Islam) rattachent les musulmans les uns aux
autres mais bien d’autres (les cultures, les langues premières, les Us &
Traditions locales) les distinguent aussi, les uns des autres et lorsque les
islamistes façonnés dans les laboratoires occidentaux dans le but de barrer la
route au communisme, ils ont été renvoyés dans leurs pays d’origine pour
participer dans le jeu de la mondialisation à leur affaiblissement en menant
une guerre absurde et mortifère contre leurs civils. Dès lors, la perte de sens
s’est généralisée. Aujourd’hui, une normalisation de relations entre les
pseudo-puissances des pétrodollars et ce qui était encore hier et en surface
leur ennemi juré, Israël, son concepteur le Sionisme avec la bénédiction du
Royaume Uni, la majorité des pays arabes se gargarise de la nouvelle
géopolitique qui favorise une nouvelle configuration du MENA, remplaçant les
accords Sykes-Picot de 1916, signés entre, encore une fois le Royaume-Uni et la
France et qui avait été un prélude au dépeçage de l'Empire ottoman. Cet accord
étant arrivé à son échéance, ce sont les USA qui en sont les maîtres d'œuvre.
Il faut reconnaître que le président sortant a réussi son deal en ciblant les
intérêts des uns et des autres.
Les faux frères et
les amis silencieux
Dans les pays arabes,
les régimes en place alliés au mouvement islamiste sont les instruments de la
déliquescence des gouvernants en place et ils sont à l’origine de cette perte
de sens généralisée et jamais égalée. Nous sommes déjà, au début
de la cinquième décennie du siècle hégirien (1441) et à la fin de la seconde du
nouveau millénaire Grégorien (2020) pourtant aucune des deux hypothèses ne
s’est confirmée. Cependant, bien des choses ont changé, un pan entier du MENA
vit les effets d’une guerre généralisée et peine à se redresser ; des pays
musulmans du golfe arabe, à quelques exceptions près, serrent la main de l’État
d’Israel et trahissent l’idéal, si idéal il y avait, d’une unicité fictive
; le Maroc reçoit le soutien des pétromonarchies arabes mais pas celui des pays
musulmans de l’Asie orientale et obtient en contrepartie la mise en œuvre du
fait accompli pour poursuivre la colonisation du Sahara Occidental ; le
Sahel brûle à petit feu sous la supervision de la France et de ses alliés alors
que selon l’éditorial d’El Djeich (08/12/20) les militaires Algériens appellent
le peuple à la vigilance et aux risques extérieurs auxquels, de toutes façons,
beaucoup parmi eux ont peut-être contribué en étant convaincu qu’ils sont
intouchables ; le Hirak a été stoppé net par le Covid19 mais ses effets
sont à examiner et à méditer dans le court terme tout en ayant à l’esprit une
anticipation sur le statut tant territorial que citoyen du pays. Où qu’il
soit l’Algérien doit se saisir des synergies que le Hirak a généré afin que la
démocratie et la gouvernance du pays soit citoyenne et notamment citoyenne. Le
temps, les stratégies, les politiques de bien des pays semblent avoir attribué
des faveurs à ceux qui ont fait appel à leurs intelligentsias et poussé dans le
coin de l’échiquier mondial ceux qui ont ignoré les leurs. Le monde change et
même si aux frontières les incertitudes son bien présentes elles sont aussi mères
de toutes les tempérances.
Ferid Racim Chikhi
[1] Le
14ième siècle Hégirien correspondant au 21ième siècle Grégorien
[2] La Omra
est un petit pèlerinage à la Mecque qui se faire tous les mois de l'année. Il
est néanmoins recommandé de le faire pendant le mois de ramadan.
[3]
Gog et Magog (Ya'juj et Ma'juj) : Cités deux fois dans le Coran à propos
du récit de Dhu-l-Qarnayn (S18 V94) et étant un signe annonciateur de la
proximité de la Fin des temps (S21 V96) et Sourate 21 Al-Anabiya (Les
Prophètes).
[4] Dhou El
Qarnayn = celui qui a vécu durant les deux siècles (la fin du précédent et le
début du nouveau). Beaucoup le considèrent comme étant Alexandre le Grand.
"Celui des deux cornes". Dans le Coran, la Sourate Al-Kahf, les Ayahs
83-101 le cite comme étant celui qui voyage vers l'est et l'ouest. El
Qarn = le siècle.
[5] Le faux messie, menteur, le
trompeur serait une figure maléfique de l’eschatologie islamique. Il est dit
qu’il apparaîtrait de l’Est … Orient. Il est comparable à la compréhension
chrétienne de l’apparition de l’Antéchrist dans l’eschatologie chrétienne.
16 nov. 2020
Un Numide en Amérique du Nord - 341 -
Le Coran est leur constitution & la Charia leur charte !
Depuis le
début de l’année 2020, le monde fait face à deux évènements majeurs porteurs
d’incertitudes les unes plus à risque que les autres : le plus répandu, le
Covid19 et l’attente du vaccin pour le réduire ; le second reste
malheureusement l’islamisme et son djihadisme multiforme poursuivant leur
expansion par la violence et l’intimidation contre tous ceux qui s’opposent à
eux par la pensée, les idées progressistes et la plume.
2020, la
décennie des incertitudes et de la censure
Des
contingences, il en existe un grand nombre mais un des défis majeurs auxquels
est confronté le monde beaucoup plus que les pays arabo-musulmans est celui de
l’incrustation du fléau islamiste et la revendication d’une hégémonie qu’il ne
peut imprimer qu’avec l’intimidation et la terreur. Face à
ce fléau il n’y a que des libres penseurs, des laïcs, des intellectuels, des
femmes progressistes luttent depuis quatre décennies en alertant, en écrivant,
en parlant et en dénonçant ses actions suicidaires, victimaires et
culpabilisantes. Ils le font pour la consolidation des libertés d’expression,
de la laicité et du vivre ensemble en bonne intelligence. Alors, une
question persiste et elle se résume comme suit : Comment lutter contre un
ennemi de la citoyenneté ?
Dans les
pays arabo-musulmans, avec le silence complice de leurs États totalitaires,
l’islamisme ne tue pas autant que par le passé récent, il intimide et il a
appris à le faire en assignant en justice (Djihad Juridique) tous ceux qui sont
contre lui. Il défend ses ‘’valeurs’’ régressives en s’assurant du soutien
d’associations aveuglées par la haine de l’autre et dont les membres sont à la
recherche d’un sentiment d’appartenance perdu à jamais. Pourtant, il est clair
qu’une seule stratégie pourrait être porteuse de tranquillité. Il s’agit de la
cautérisation des racines du mal par une unité d’action contre les États et les
bailleurs de fonds qui financent directement ou indirectement les groupes ou
les individus Kamikazes.
Gouvernance et État de droit
Nous
savons qu’un État de droit, n’est pas seulement une administration de lois,
c’est une gouvernance fondée sur une législation qui préserve les libertés
citoyennes et invite chacun à vivre librement tout en respectant ses
concitoyens. C’est ce qu’a fait le gouvernement du Québec en adoptant la loi 21
relative à la laïcité de l’état.
Ce qui
veut dire que l’État est tenu de veiller à la pérennité des lois qu’il adopte
au nom des citoyens, même si ces lois sont rejetées par ces minorités qui n’en
veulent pas semble-t-il parce que les leurs sont meilleures. Malheureusement,
ces attaques contre la législation du pays d’accueil émanent toujours de
personnes qui déclarent sans hésitation que le Coran est leur charte et que la
Charia est leur constitution, et mieux encore, ils ne sont pas tenus de les
respecter.
Les
menaces répétées contre les sociétés démocratiques
Au Québec,
la grande majorité des citoyens est exaspérée par ces attaques indélicates et
toujours haineuses mettant de l’avant l’offensive redondante de ces personnes
poussées à hurler leur victimisation et à culpabiliser toute la société
d’accueil. Pourtant, leurs prestations médiatisées montrent l’indigence
de leurs propos et la faiblesse de leurs arguments. Tout ceci pour dire que ce
sont des évènements sans fondements qu’ils mettent de l’avant.
En France,
la décapitation d’un enseignant à proximité de son école, cœur du savoir et des
sciences de la république, interpelle tous les laïcs et montre que le pays des
Lumières est tétanisé par sa proximité avec les monarchies du Golfe.
L’assassinat de Samuel Paty qui expliquait à ses élèves l’ouverture
d’esprit que chacun doit avoir ; qui les aidait à développer à l’endroit de
tous ce qu’est l’esprit critique ; qui leur parlait des apprentissages
multiples du génie humain et surtout leur montrait comment cheminer sur la voie
de l’Ijtihad - l’effort personnel de voir les choses de la vie autrement
- sa décapitation n’était pas seulement un acte terroriste c’est aussi la
livraison d’un message à la République Française et à ses alliés qu’en dehors
des principes, des règles et des ‘’valeurs’’ enseignés dans le cadre nébuleux
de l’Islamisme il n’y a point d’enseignement ni de recherche du savoir. Faut-il
en arriver à subir de tels actes au Québec pour se réveiller ?
Il faut
convenir que c’est la perversion de l’Islam par le Wahhabosalafisme, le
Khomeynisme et la fraternité islamiste qui ont fait ressurgir des préceptes
d'un autre âge, sans quoi, il ne reste qu'à nier la mémoire des aïeux qui ont
été pour la grande majorité de pieux musulmans, pacifiques et sereins. Ils
n’avaient en tête que les cinq piliers (la foi en dieu, la prière, le jeun,
l’aumône et le pèlerinage pour qui le peut), les belles célébrations ou
commémorations ou encore les pratiques rituelles qui font la tradition
musulmane partout dans le monde.
Réfractaires
aux lois des pays d’accueil ...
Ces
idéologies islamistes (l’Ayatollahisme et le Wahhabisme, ainsi que leur
succédané, la Fraternité islamiste) veulent imposer leurs lois et leurs valeurs
islamistes sans partage. Deux visions, deux conceptions se font face : celle du
contre et celle du pour. Du côté des contres, les concepts qui reviennent le
plus souvent sont : racisme, xénophobie, exclusion, islamophobie,
stigmatisation, congédiement, chômage, départ, précarité, et … LIBERTE, etc.
Du côté des pour : il est question d’adaptation, d’intégration, de
tolérance, de vivre ensemble, de respect mutuel, de solidarité, de partage,
etc. des valeurs que tous les peuples de progrès partagent en bonne
intelligence. Partout où l’islamisme sévit les intérêts des uns et des autres
configurent la confrontation entre la régression et le progrès. Les uns
s’indignent que les sociétés d’accueil leur imposent leur mode de vie. Ils le
refusent, ‘’s’ostracisent’’ et rentrent dans une bulle qu’ils fortifient en se
référant à des principes soi-disant religieux alors qu’ils sont plus
idéologiques. Apparaissent alors les contours de la suprématie idéologique qui
se fonde sur la religion à des fins politiques. L’exemple est remarquable
lorsque les plaintes de certains sont entendues au cours des auditions devant
la Cour supérieure du Québec, contre la loi 21 portant laïcité de l’État
Québécois.
C’est réellement la déclinaison d’un projet de société qui prêche la
confusion théologique contre la cohésion sociale. Cela reflète des enjeux qui
prônent l’implantation d’une législation d’exceptions celle d’un statut
personnel incompatible avec le préexistant et par conséquent menaçant l’édifice
législatif par l’enchâssement de fondements légaux arbitraires ayant une portée
régressive et obscurantiste.
Ferid R. Chikhi
Un Numide en Amérique du Nord - 381 -
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