Il existe de par le monde des citoyens qui ne se reconnaissent pas dans les discours de certains de leurs dirigeants et de médias qui se disent indépendants de toute obédience idéologique. Quel message conviendrait le mieux pour réduire leur défiance et la canaliser pour rapprocher les sociétés et les faire bénéficier des synergies culturelles, sociales et économiques ? C'est là un défi auquel Convergences Plurielles veut participer.
31 déc. 2020
22 déc. 2020
Un Numide en Amérique du Nord - 343 -
Contestation de la loi 21 : Des bâtisseurs aux destructeurs …
Peut-on tolérer
l'intolérable ? C'est là une question, qui au Québec, n’a pas de réponse
spontanée. Pourtant, elle devrait être simple et sans équivoque parce que
personne ne doit se laisser dire et imposer n'importe quoi par n'importe qui, sachant
que seule la voix de la majorité s'impose. Mais, soyons réaliste et disons que c’est
l’impression qui se dégage depuis que les audiences sur la loi 21 portant
laicité de l’État Québécois sont terminées et qu’elles ont été révélatrices de
dysfonctionnements divers et fondamentaux en ce qui a trait à la justice en
particulier et à des médias du Québec.
Pour les médias,
qui disent avoir le devoir d’informer, il s’avère que si les anglophones prennent
position pour le multiculturalisme et les soi-disant minorités victimes des
lois du Québec, les francophones, à quelques exceptions près, en font de même en
évitant d’informer sur les positions des parties qui soutiennent la loi 21.
Ce qui a été
observé, c’est le manque visible d’impartialité dont devrait faire preuve le
magistrat en charge de ce dossier. Il montre un parti pris visible en faveur de
plaignants connus pour leur activisme contre tout ce qui est la législation du
Québec. Il en fait de même en faveur des avocats dont l’un a été ignominieux.
Le magistrat en question n’a émis ni réserve, ni rappelé à l’ordre de ce ‘’professionnel’’
de la défense des causes outrancières.
Le 18 décembre
2018, j’ai commis une réflexion publiée par le Huffington post Québec, sous l’intitulé
‘’Le Québec entre le sécularisme et la laïcité [1]’’,
j’y mentionnais entre autres que ‘’Même si le multiculturalisme est
fortement remis en question en Europe, celui du Canada n’est pas conciliable
avec la laïcité, alors qu’il l’est avec le sécularisme’’.
Une identité et des valeurs stables
Je soutiens que
dès le début de mes pérégrinations au Québec, j'ai été impressionné par les
noms des saints donnés aux rues ainsi que par le nombre d'églises éparpillées,
ici et là, comme le sont les milliers de mosquées en Algérie ou ailleurs dans
le monde arabo-musulmans. Mais, aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces
églises sont vides. J'ai cherché à comprendre et la réponse a été globalement
la suivante : depuis la Révolution tranquille, la religion a été « tassée
», pour reprendre une expression bien québécoise qui veut dire poussée dans ses
derniers retranchement. Le taux de pratique est presque nul.
Je poursuivais
qu’une déconfessionnalisation inachevée n'est pas la laïcité, j'ai
évoqué brièvement des aspects de l'histoire du Québec en rapport avec l'Église.
J'ai appuyé le fait que, selon ma perception, la Révolution Tranquille
avait été le creuset de la construction d'une nouvelle identité nationale
québécoise et une rupture décisive entre l'Église et l'État. Mais, si
l'identité et les valeurs sont, à quelques exceptions près, assez stables, il
n'en demeure pas moins que des remises en question récurrentes se font
entendre. Elles fissurent l'édifice fragile de la laïcité naissante et une
idéologie mortifère en pleine expansion tente de la requalifier.
Je me suis
souvenu de mon cours de sociologie et cet énoncé avec lequel j’ai conclu un de
mes exposés en cours : l'étude d'une société n'est pas seulement une
problématique avec des hypothèses, mais un champ d'observations avec des
évolutions et des stagnations sociales et aussi des ancrages à des dogmes qui
souvent sont des freins à sa progression. Il y a aussi et surtout des acteurs
politiques, culturels et sociaux, et plus ils sont libres dans l'expression de
leurs pensées et de leurs actes, plus cette société est harmonieuse, mais
lorsque les acteurs cultuels sortent de leurs champs d'intervention ...
apparaissent des contingences qui en perturbent et amoindrissent la
modernisation.
Leur but est d’ébranler la cohésion sociétale
Selon mon
constat, au Québec, si le Christianisme a été réduit, trois valeurs sociales
forment un héritage bien ancré dans la population : la solidarité, la
générosité et le partage, y compris celui du territoire. Venant d'ailleurs,
j'ai compris qu'ils répondent à d'autres schémas de lecture que les miens. Il
est aussi avéré qu’en raison d'un multiculturalisme imposé, la place des autres
religions et à leurs pratiquants venus d'Amérique Latine, d'Asie, d'Afrique et
du Moyen-Orient sont fortement encouragés par le Canada. Malheureusement, il y
a aussi une brèche par laquelle s'invitent subrepticement des activistes
fanatisés, qui pour se rendre visibles, n'hésitent pas à judiciariser leurs
relations avec la société d'accueil, arguant des libertés individuelles au
point d'ébranler la cohésion sociétale.
J'ai pris le résolution
de revisiter les thèmes en lien avec la religion, avec la laïcité et d'échanger
avec mes amis Québécois et j'en ai conclu que si le sécularisme et la laïcité
sont presque antagoniques, l'interculturalisme Québécois est compatible avec la
laïcité, ce qui n’est pas le cas pour le sécularisme. Dans le même processus de
réflexion, une question m'est venue à l'esprit : Est-ce que les Québécois
font la distinction entre le sécularisme et la laïcité ou au contraire,
sont-ils dans la confusion ? Il me semble que jusqu'à nos jours, la réponse
est teintée d'un amalgame généré par la rectitude politique, c'est-à-dire
éviter toute formulation pouvant heurter certains groupes communautaires.
Cependant, trois paramètres viennent remettre en question ce consensus : les
risques de la désagrégation de l’identité collective, celle de la langue française
ou encore celle de l’unité francophone partagée.
À vrai dire,
hormis quelques intellectuels, les membres et les sympathisants du Mouvement
Laïque Québécois (MLQ), de l'Association des Humanistes du Québec et des Libres
Penseurs et Athées …, qui distinguent la nuance entre les différents concepts,
les autres ne semblent pas en avoir pris conscience.
Le sécularisme (anglicisme) est un synonyme d'athéisme
Bien entendu, la
laïcité est une forme de sécularité. Elle prétend réguler au nom de
l'universalisme. Mais, nous disent des philosophes, il ne faut pas la confondre avec le sécularisme (anglicisme) qui est un synonyme d'athéisme.
Dans leurs
démarches multiformes, des illusionnés religieux, profitant de l'entrisme et de
l'activisme des islamistes, s'érigent à réduire l'égalité des droits entre les
hommes et les femmes, à revisiter la mixité, à refonder les programmes
scolaires ... à adapter le système de sélection des candidats par les
institutions et les entreprises, et finalement à assortir à leur seule
conception les relations sociales et bien d'autres aspects du vivre ensemble.
En fait, ils ciblent tout ce qui fait la singularité de la société québécoise,
c'est-à-dire la nation, la citoyenneté, le développement social harmonieux
initié depuis début de la Révolution tranquille.
Au Québec, en
particulier là où le rôle de l'Église a été « éloignée » pour des raisons
historiques telle que l'immixtion généralisée dans la vie privée des citoyens,
la déconfessionnalisation a fait son cheminement, mais n'a pas atteint tous les
objectifs assignés par la Révolution tranquille, notamment la formalisation de
la laicité, cette laicité que les nouveaux prédicateurs agressent sans
ménagement. Le juge Blanchard leur donnera t’il raison ? La réponse en
février 2021.
Ferid
Racim Chikhi
15 déc. 2020
Un Numide en Amérique du Nord - 342 -
Partant des nouvelles pratiques étranges et
étrangères apparues en Algérie depuis le début des années ‘’80’’ et qui se sont
consolidées au fur et à mesure que le temps passait, la problématique de la
tradition musulmane des Algériens a complètement été altérée. Elle qui occupait
les esprits saints des Algériens depuis des siècles n’a pas résisté à
l’infiltration et l’expansionnisme islamiste. Les institutions publiques et
privées, les espaces publics, les familles, les lieux du savoir et ceux du
culte n’ont pas été épargnés. Un survol succinct de ces changements majeurs en
revisitant l’histoire tout en abordant l’actualité me semble approprié en cette
période de perte de sens.
Oui, ‘’la perte de sens’’, disaient avec ironie une de mes grandes tantes maternelles et la
Grand-mère de mon épouse, la perte de sen oblige le musulman contemporain à faire du surplace et/ou à se perdre dans un passé qu’il n’a pas connu et qu’il ne connaitra jamais. Pour faire terre à terre, je me souviens des récits que ne manquaient pas de rappeler les plus âgés d’entre-nous au sujet du passage du siècle en cours - correspondant, selon le calendrier Grégorien, à la fin de l’année 2018 - vers le suivant - ou mieux encore la transition vers le 21ième. - Pour les musulmans, selon le calendrier Hégirien, il s’agit du passage du 14ième vers le 15ième siècle.De nouveaux paradigmes sociétaux
À cette époque (Fin des années ‘’50
‘’ et début des ‘’60’’) j’étais passionné par cette perte de sens même si
je n’en comprenais pas la portée, surtout que pour moi le sens c’était la
direction et la direction c’étaient les points cardinaux qui, pour moi, étaient
immobiles. Nous cherchions une direction, la boussole faisait le travail en
pointant son aiguille vers le ‘’Nord’’. En fait, j’avais du mal à en
saisir la signification. Pourtant, aujourd’hui, je peux m’avancer à dire que,
parmi tant d’autres, je suis un témoin de cette perte de sens. En raison de
nouveaux paradigmes sociétaux et des dérives religieuses diffusées par les pays
du Golfe et leur guéguerre entre Sunnites et Chiites ainsi que par leurs alliés
intéressés plus par le gain détourné que par le devenir des musulmans. Tous ces
antagonistes ont perdu le sens de la mesure. Ils ont aussi perdu le chemin de
la ligne médiane. Ils préfèrent s’attacher aux extrémismes ceints par les
dogmes imposés par des prédicateurs bornés, chauvins, ethnocentristes,
rétrogrades, xénophobes et, le pire de tout, misogynes. Les apprentissages des
sciences et du savoir en général ne font pas partie de leurs environnement.
Adolescent, j’ai souvent entendu deux
phrases fréquemment répétées pour qualifier un fait social inhabituel. Elles
étaient toujours énoncées par des personnes qui ne respectaient pas le cadre de
références habituellement mis de l’avant d’une façon consensuelle. J’entendais
: ‘’… Fnette Eddania (C’est la fin du monde) … Ah !
Hajuj Oua Majuj (ces pourris de la fin des temps…’’ et ‘’ … Hadha
Karn Arba’tache (c’est ça le 14ième siècle) …
‘’. C’était pour moi un langage ésotérique mais qui a toujours existé et
qui faisait partie de la mémoire transmise par l’oralité ambiante.
De nouvelles pratiques étranges et étrangères
Pour illustrer ce qui précède, quelques
éléments tangibles sont à retenir. A cette époque - il y a de cela plus d’un
demi-siècle – et jusqu’à la fin des années ‘’70’’ les pèlerins de retour de la
Mecque offraient des petites fioles contenant de l’eau de Zemzem, de l’encens,
des chapelets, des tapis de prière ; rares étaient celles et ceux qui
offraient le Coran. Bien entendu, cela dépendait des moyens de chacune et de
chacun. Mais, souvent pour compenser le manque de ces produits, c’était la
Baraka du Hadji et de sa compagne qui était offerte à tous ceux qui les
visitaient. Le meilleur consistait en des narrations de ce qu’ils/elles ont
vécu durant leur séjour aux lieux saint de l’Islam.
Au début de la décennie suivante, ce
que nous commencions à observer, c’étaient essentiellement quelques vêtements
saoudiens portés par les hadjis ou encore par des jeunes devenus mercenaires
après avoir rejoint l’Afghanistan et revenus de Djeddah. L’observance des
accoutrements des premiers était, jusqu’à une certaine limite convenable,
puisque très tôt l’habit traditionnel reprenait le dessus. En revanche, pour
les seconds, venus tout droit de Peshawar - (situé à la frontière du Pakistan
et de l’Afghanistan) - leur accoutrement était devenu leur costume
représentatif d’un lieu étranger à l’Algérie et qui étaient dans plusieurs
mosquées. En fait, ils étaient en mission de la Daawa. Ce costume leur
octroyait un certain statut qui ne plaisait pas à tout le monde et tous
pensaient que c’était une mode qui disparaitrait rapidement. En fait, le pire,
non pas seulement dans l’habillement qui sortait de l’ordinaire mais aussi dans
la pratique, c’étaient les nouvelles habitudes de vie que ces ‘’mercenaires
et leurs femmes’’, imposent à tous et surtout à toutes les femmes par des
prêches salafistes. Cela se passait, particulièrement lors des cérémonies et
autres rituels traditionnels : prières, funérailles, circoncisions et
autres mariages. La femme devenait invisible dans le groupe ‘’guidé’’ par
l’homme.
Pour expliquer une de ces pratiques, je
me souviens de l’anecdote suivante : Une dame âgée, les 80 ans passés, se
dirigeait vers la salle de bain pour faire ses ablutions. Une jeune femme, la
trentaine bien assumée et fraîchement revenue de son petit pèlerinage de la
Mecque (Omra[2]), bien entendu portant hijab, la suit,
et au moment où la dame âgée allait placer son pied droit dans une cuvette pour
faire ses ablutions, la jeune femme joignant le ‘’cri’’ à la
parole, lui indique qu’elle doit d’abord commencer par laver son pied gauche
pour chasser le diable, (Ah ! Ce diable qui depuis toujours peuplait les
échanges entre les individus en apparaissant sans crier gare et presque tout le
temps du côté gauche de la personne). La vieille dame, connue comme une
pince-sans-rire, lui répondit du tac-au-tac : ‘’Ah ! tu m’as
fait peur, j’ai cru que c’était toi le diable’’. La jeune fille a tenté
de s'excuser de l’avoir ‘’troublée’’ mais l'octogénaire, lui
ordonna sèchement de la laisser tranquille. Quelques personnes qui avaient
accouru pour connaitre les raison du ‘’cri’’, s’en prirent à la
jeune femme et l’invitèrent à stopper ses conseils.
La vieille dame, retourna à sa chambre,
fit sa prière et revint au salon, où toutes les invitées étaient à l’écoute
attentives du prêche déclamé par la jeune femme. La Grand-mère s'adressa à
l’auditoire quasi silencieux et lui dit avec une espièglerie à peine
voilée : ‘’Quoi, vous ne voulez plus écouter mes hikayates (contes)
et vous pensez apprendre d’elle des khorayfetes (fables). C’est
ce qu’on appelle Karn Arb’atache (le 14ième siècle)
! Akhir Eddounia (la fin du monde) ! La jeune hijabisée,
visiblement très fâchée, se leva et quitta la maison.
Ya'juj et Ma'jûj[3] et Dhû L Qarnayn[4]
Des événements semblables étaient devenus monnaie courante. Ils marquaient l’apparition de pratiques étranges et étrangères à l’Islam d’Algérie, aux traditions, aux Us & Coutumes du pays. Ce qui était aussi valable pour presque tous les pays arabo-musulmans. Le Wahhabosalafisme infiltrait les sociétés et les vidait de leurs traditions, de leurs cultures, de leurs pratiques cultuelles. C’est là que la ‘’fin de tous les temps’’ prend du sens. Selon quelques-uns de mes aînés, Karn Arb’atache marque non seulement la fin d’un siècle mais il configure l’avènement d’un autre. Le mieux dans cette situation est que cette transition façonne aussi des changements majeurs structurants non seulement dans les pays arabo-musulmans mais aussi dans le reste du monde, là où les musulmans forment une minorité victimisante.
Pour conforter ou au contraire déconstruire cette idée, une analogie serait, me semble-t-il appropriée ; en effet, selon le Coran, Dhou El Qarnayn, qui aurait été Alexandre le Grand aurait vécu durant la seconde partie de son siècle et le suivant d’où la référence aux deux siècles (Karnayne) correspondant à 326 av/JC - ce qui semble improbable vu l’âge de son décès à 36 ans. La période en question, selon le calendrier Hégirien, chevauchait deux siècles. Le problème c’est qu’à son époque l’Islam n’existait pas. En revanche, je préfère ce que m’ont légué mes aînés qui considéraient que Dhou El Qarnayne était bien Alexandre le Grand, l’empereur qui partit de l’Occident pour conquérir l’Orient, a su régner sur les deux
De la tradition musulmane à la pratique islamiste
Finalement, on peut
s’écrier : Ah ! Les Arabo-Musulmans, mais bien entendu pas tous les
musulmans, sont encore et toujours en ‘’UNE’’ de l’actualité en ce début
de 21ième siècle. Ils prennent de la place dans les unes des
quotidiens, les écrans télés, les radios … et bien entendu les réseaux sociaux.
L’Islam, ses musulmans et surtout ses islamistes prennent une place dominante
dans l’information, l’analyse, les commentaires et les débats des médiums.
Heureusement et en dépit de diverses tentatives d’homogénéisation, y compris
par la coopération - œuvre des États islamiques (OCI) selon la charte de
l’Isesco (Doha) - les Arabo-musulmans forment toujours des communautés diversifiées,
hétérogènes et plurielles. Chacune d’elle se présente avec de multiples
facettes identitaires, culturelles, sociales et économiques. Des blocs
segmentés, constitués en silos, placés les uns à côté des autres, indépendants
mais bien reliés par les cinq piliers de l’Islam. Ils donnent l’impression
d’être consensuels avec l’imposition de l’Arabe comme langue commune et l’Islam
Sunnite comme la religion de tous, pourtant, les divergences sont avérées,
incontestables et elles se justifient, ne serait-ce que par l’Histoire des
peuples. Leur Histoire avant l’avènement de l’Islam. Le mieux est que les
traditions musulmanes par leur intelligence, leur tolérance et leur
indépendance offrent à leurs citoyens la capacité et la possibilité de ne pas
pratiquer mais seulement d’en faire partie.
Bien des paramètres (les piliers
et les préceptes de base de l’Islam) rattachent les musulmans les uns aux
autres mais bien d’autres (les cultures, les langues premières, les Us &
Traditions locales) les distinguent aussi, les uns des autres et lorsque les
islamistes façonnés dans les laboratoires occidentaux dans le but de barrer la
route au communisme, ils ont été renvoyés dans leurs pays d’origine pour
participer dans le jeu de la mondialisation à leur affaiblissement en menant
une guerre absurde et mortifère contre leurs civils. Dès lors, la perte de sens
s’est généralisée. Aujourd’hui, une normalisation de relations entre les
pseudo-puissances des pétrodollars et ce qui était encore hier et en surface
leur ennemi juré, Israël, son concepteur le Sionisme avec la bénédiction du
Royaume Uni, la majorité des pays arabes se gargarise de la nouvelle
géopolitique qui favorise une nouvelle configuration du MENA, remplaçant les
accords Sykes-Picot de 1916, signés entre, encore une fois le Royaume-Uni et la
France et qui avait été un prélude au dépeçage de l'Empire ottoman. Cet accord
étant arrivé à son échéance, ce sont les USA qui en sont les maîtres d'œuvre.
Il faut reconnaître que le président sortant a réussi son deal en ciblant les
intérêts des uns et des autres.
Les faux frères et
les amis silencieux
Dans les pays arabes,
les régimes en place alliés au mouvement islamiste sont les instruments de la
déliquescence des gouvernants en place et ils sont à l’origine de cette perte
de sens généralisée et jamais égalée. Nous sommes déjà, au début
de la cinquième décennie du siècle hégirien (1441) et à la fin de la seconde du
nouveau millénaire Grégorien (2020) pourtant aucune des deux hypothèses ne
s’est confirmée. Cependant, bien des choses ont changé, un pan entier du MENA
vit les effets d’une guerre généralisée et peine à se redresser ; des pays
musulmans du golfe arabe, à quelques exceptions près, serrent la main de l’État
d’Israel et trahissent l’idéal, si idéal il y avait, d’une unicité fictive
; le Maroc reçoit le soutien des pétromonarchies arabes mais pas celui des pays
musulmans de l’Asie orientale et obtient en contrepartie la mise en œuvre du
fait accompli pour poursuivre la colonisation du Sahara Occidental ; le
Sahel brûle à petit feu sous la supervision de la France et de ses alliés alors
que selon l’éditorial d’El Djeich (08/12/20) les militaires Algériens appellent
le peuple à la vigilance et aux risques extérieurs auxquels, de toutes façons,
beaucoup parmi eux ont peut-être contribué en étant convaincu qu’ils sont
intouchables ; le Hirak a été stoppé net par le Covid19 mais ses effets
sont à examiner et à méditer dans le court terme tout en ayant à l’esprit une
anticipation sur le statut tant territorial que citoyen du pays. Où qu’il
soit l’Algérien doit se saisir des synergies que le Hirak a généré afin que la
démocratie et la gouvernance du pays soit citoyenne et notamment citoyenne. Le
temps, les stratégies, les politiques de bien des pays semblent avoir attribué
des faveurs à ceux qui ont fait appel à leurs intelligentsias et poussé dans le
coin de l’échiquier mondial ceux qui ont ignoré les leurs. Le monde change et
même si aux frontières les incertitudes son bien présentes elles sont aussi mères
de toutes les tempérances.
Ferid Racim Chikhi
[1] Le
14ième siècle Hégirien correspondant au 21ième siècle Grégorien
[2] La Omra
est un petit pèlerinage à la Mecque qui se faire tous les mois de l'année. Il
est néanmoins recommandé de le faire pendant le mois de ramadan.
[3]
Gog et Magog (Ya'juj et Ma'juj) : Cités deux fois dans le Coran à propos
du récit de Dhu-l-Qarnayn (S18 V94) et étant un signe annonciateur de la
proximité de la Fin des temps (S21 V96) et Sourate 21 Al-Anabiya (Les
Prophètes).
[4] Dhou El
Qarnayn = celui qui a vécu durant les deux siècles (la fin du précédent et le
début du nouveau). Beaucoup le considèrent comme étant Alexandre le Grand.
"Celui des deux cornes". Dans le Coran, la Sourate Al-Kahf, les Ayahs
83-101 le cite comme étant celui qui voyage vers l'est et l'ouest. El
Qarn = le siècle.
[5] Le faux messie, menteur, le
trompeur serait une figure maléfique de l’eschatologie islamique. Il est dit
qu’il apparaîtrait de l’Est … Orient. Il est comparable à la compréhension
chrétienne de l’apparition de l’Antéchrist dans l’eschatologie chrétienne.
16 nov. 2020
Un Numide en Amérique du Nord - 341 -
Le Coran est leur constitution & la Charia leur charte !
Depuis le
début de l’année 2020, le monde fait face à deux évènements majeurs porteurs
d’incertitudes les unes plus à risque que les autres : le plus répandu, le
Covid19 et l’attente du vaccin pour le réduire ; le second reste
malheureusement l’islamisme et son djihadisme multiforme poursuivant leur
expansion par la violence et l’intimidation contre tous ceux qui s’opposent à
eux par la pensée, les idées progressistes et la plume.
2020, la
décennie des incertitudes et de la censure
Des
contingences, il en existe un grand nombre mais un des défis majeurs auxquels
est confronté le monde beaucoup plus que les pays arabo-musulmans est celui de
l’incrustation du fléau islamiste et la revendication d’une hégémonie qu’il ne
peut imprimer qu’avec l’intimidation et la terreur. Face à
ce fléau il n’y a que des libres penseurs, des laïcs, des intellectuels, des
femmes progressistes luttent depuis quatre décennies en alertant, en écrivant,
en parlant et en dénonçant ses actions suicidaires, victimaires et
culpabilisantes. Ils le font pour la consolidation des libertés d’expression,
de la laicité et du vivre ensemble en bonne intelligence. Alors, une
question persiste et elle se résume comme suit : Comment lutter contre un
ennemi de la citoyenneté ?
Dans les
pays arabo-musulmans, avec le silence complice de leurs États totalitaires,
l’islamisme ne tue pas autant que par le passé récent, il intimide et il a
appris à le faire en assignant en justice (Djihad Juridique) tous ceux qui sont
contre lui. Il défend ses ‘’valeurs’’ régressives en s’assurant du soutien
d’associations aveuglées par la haine de l’autre et dont les membres sont à la
recherche d’un sentiment d’appartenance perdu à jamais. Pourtant, il est clair
qu’une seule stratégie pourrait être porteuse de tranquillité. Il s’agit de la
cautérisation des racines du mal par une unité d’action contre les États et les
bailleurs de fonds qui financent directement ou indirectement les groupes ou
les individus Kamikazes.
Gouvernance et État de droit
Nous
savons qu’un État de droit, n’est pas seulement une administration de lois,
c’est une gouvernance fondée sur une législation qui préserve les libertés
citoyennes et invite chacun à vivre librement tout en respectant ses
concitoyens. C’est ce qu’a fait le gouvernement du Québec en adoptant la loi 21
relative à la laïcité de l’état.
Ce qui
veut dire que l’État est tenu de veiller à la pérennité des lois qu’il adopte
au nom des citoyens, même si ces lois sont rejetées par ces minorités qui n’en
veulent pas semble-t-il parce que les leurs sont meilleures. Malheureusement,
ces attaques contre la législation du pays d’accueil émanent toujours de
personnes qui déclarent sans hésitation que le Coran est leur charte et que la
Charia est leur constitution, et mieux encore, ils ne sont pas tenus de les
respecter.
Les
menaces répétées contre les sociétés démocratiques
Au Québec,
la grande majorité des citoyens est exaspérée par ces attaques indélicates et
toujours haineuses mettant de l’avant l’offensive redondante de ces personnes
poussées à hurler leur victimisation et à culpabiliser toute la société
d’accueil. Pourtant, leurs prestations médiatisées montrent l’indigence
de leurs propos et la faiblesse de leurs arguments. Tout ceci pour dire que ce
sont des évènements sans fondements qu’ils mettent de l’avant.
En France,
la décapitation d’un enseignant à proximité de son école, cœur du savoir et des
sciences de la république, interpelle tous les laïcs et montre que le pays des
Lumières est tétanisé par sa proximité avec les monarchies du Golfe.
L’assassinat de Samuel Paty qui expliquait à ses élèves l’ouverture
d’esprit que chacun doit avoir ; qui les aidait à développer à l’endroit de
tous ce qu’est l’esprit critique ; qui leur parlait des apprentissages
multiples du génie humain et surtout leur montrait comment cheminer sur la voie
de l’Ijtihad - l’effort personnel de voir les choses de la vie autrement
- sa décapitation n’était pas seulement un acte terroriste c’est aussi la
livraison d’un message à la République Française et à ses alliés qu’en dehors
des principes, des règles et des ‘’valeurs’’ enseignés dans le cadre nébuleux
de l’Islamisme il n’y a point d’enseignement ni de recherche du savoir. Faut-il
en arriver à subir de tels actes au Québec pour se réveiller ?
Il faut
convenir que c’est la perversion de l’Islam par le Wahhabosalafisme, le
Khomeynisme et la fraternité islamiste qui ont fait ressurgir des préceptes
d'un autre âge, sans quoi, il ne reste qu'à nier la mémoire des aïeux qui ont
été pour la grande majorité de pieux musulmans, pacifiques et sereins. Ils
n’avaient en tête que les cinq piliers (la foi en dieu, la prière, le jeun,
l’aumône et le pèlerinage pour qui le peut), les belles célébrations ou
commémorations ou encore les pratiques rituelles qui font la tradition
musulmane partout dans le monde.
Réfractaires
aux lois des pays d’accueil ...
Ces
idéologies islamistes (l’Ayatollahisme et le Wahhabisme, ainsi que leur
succédané, la Fraternité islamiste) veulent imposer leurs lois et leurs valeurs
islamistes sans partage. Deux visions, deux conceptions se font face : celle du
contre et celle du pour. Du côté des contres, les concepts qui reviennent le
plus souvent sont : racisme, xénophobie, exclusion, islamophobie,
stigmatisation, congédiement, chômage, départ, précarité, et … LIBERTE, etc.
Du côté des pour : il est question d’adaptation, d’intégration, de
tolérance, de vivre ensemble, de respect mutuel, de solidarité, de partage,
etc. des valeurs que tous les peuples de progrès partagent en bonne
intelligence. Partout où l’islamisme sévit les intérêts des uns et des autres
configurent la confrontation entre la régression et le progrès. Les uns
s’indignent que les sociétés d’accueil leur imposent leur mode de vie. Ils le
refusent, ‘’s’ostracisent’’ et rentrent dans une bulle qu’ils fortifient en se
référant à des principes soi-disant religieux alors qu’ils sont plus
idéologiques. Apparaissent alors les contours de la suprématie idéologique qui
se fonde sur la religion à des fins politiques. L’exemple est remarquable
lorsque les plaintes de certains sont entendues au cours des auditions devant
la Cour supérieure du Québec, contre la loi 21 portant laïcité de l’État
Québécois.
C’est réellement la déclinaison d’un projet de société qui prêche la
confusion théologique contre la cohésion sociale. Cela reflète des enjeux qui
prônent l’implantation d’une législation d’exceptions celle d’un statut
personnel incompatible avec le préexistant et par conséquent menaçant l’édifice
législatif par l’enchâssement de fondements légaux arbitraires ayant une portée
régressive et obscurantiste.
Ferid R. Chikhi
26 oct. 2020
Un Numide en Amérique du Nord - 340 -
Algérie : Le Hirak et ses effets secondaires : Quelle perspectives … ?
Dans l’opinion qui suit, il est question des effets inhérents au Hirak
en dehors des premiers qui ont empêché le 5e mandat présidentiel et qui ont
chassé quelques corrompus et corrupteurs mais qui ont ouvert grâce au Coivd-19
la prochaine approbation par référendum d’une nouvelle Constitution. Il est
question aussi de la démocratie tant espérée mais qui se trouve opposée par le
danger islamiste contre le projet de société qui appelle à la refondation de la
République Algérienne.
L’amendement de la Constitution
Le Hirak, comme Révolution pacifique du sourire, n’est plus à la croisée des chemins parce qu’il a atteint ses objectifs initiaux. Il a ébranlé et chassé du pouvoir un président qui a échoué dans sa gouvernance et créé les conditions d’un marasme multiforme. Cependant il a ouvert la porte à un pouvoir à l’évidence sans expérience de la chose politique parce qu’il n’a pas su, à ce jour, décrypter le sens commun de ce mouvement. Le Hirak a gagné ses lettres de noblesse dès le moment où il est imité et cité en exemple partout dans bien des parties du monde et ses causes comme ses effets immédiats (en attendant de voir les autres) sont enseignés dans des départements de sciences politiques, de sociologie et d’histoire d’universités prestigieuses.
Il reste que la mise de l’avant du projet d’amendement de la
Constitution porte en lui des concepts qui augurent d’incertitudes
difficilement appréciables à l’heure actuelle. Ceci pour dire que tant que le
citoyen est interpellé par deux paramètres. Le premier étant celui du choix de
la date du jour anniversaire du déclenchement de la Révolution de Novembre
1954. Le second concerne le qualificatif qui est accolé au sigle du FLN. Ces
deux amendements sont porteurs de contingences et d’une configuration qu’il
faut redouter.
Le premier est pernicieux, usurpateur pour ne pas dire contrefacteur. C’est à se demander si on se prépare encore à un autre effacement d’un pan de la mémoire révolutionnaire. Le 22 février 2019 a été récupéré par le pouvoir en place pour lancer sa nouvelle République Algérienne ; encore un concept frauduleux et sans l’assentiment des citoyens. Si l’objectif est de placer le FLN au musée du patriotisme national ? Et là, personne n’est contre. Cependant, pourquoi ne pas le faire avec les honneurs dus aux martyrs et au combat libérateur des Algériens ? Le 1er Novembre 1954 doit être protégé afin d’éviter tout effacement de la mémoire anticoloniale, celle de la lutte pour la récupération de la souveraineté nationale. Les promoteurs de cette idée ne mesurent pas les effets sur l’histoire nationale mais aussi sur celle de bien des pays qui ont acquis leur indépendance à la suite de luttes mémorables et en se référant à celle des Algériens.
Ce qui est déplorable, c’est qu’au lendemain de son investiture le
Président avait une opportunité unique de dissoudre les assemblées élues de
l’ère Bouteflika et d’offrir une nouvelle démarche institutionnelle. À ce
moment précis, il aurait pu parler au nom du Hirak. Malheureusement, il a
failli et maintenu les politiques et les procédures du siècle dernier. Procédures
que le Hirak a justement dénoncées. S’il avait déclaré l’amnistie et la
suspension des détentions des militants, des animateurs et des activistes du
Hirak, qui ne l’aurait pas cru et suivi même si sa légitimité est contestée ?
Il reste que si la Constitution a une importance primordiale dans le
devenir du pays, ce qui compte ce n’est pas la Constitution en tant que telle
mais son application sur le terrain.
La démocratie ?
Ce que vit l’Algérie est encore une occasion qui sera imputée aux
errements renouvelés d’un pouvoir incapable de décrypter l’expression du sens
commun. La démocratie du Hirak, par exemple, et ses effets sur la population
ainsi que la vie politique de l’Algérie avaient pris une place prépondérante
dans les différents rassemblements. C’était la relation entre les citoyens et
les animateurs du mouvement. Semblable à celle d’un pays où le peuple communie
avec ses élus, ses gouvernants, etc.
Le maintien des institutions élues montre on ne peut mieux que le
message populaire n’est pas compris par les gouvernants qui affichent un mépris
évident à l’endroit du peuple. Or, qui ne sait pas que les députés reçoivent un
mandat du peuple, mais font-ils leur travail ? On peut en douter ne serait-ce
qu’en constatant leur absentéisme chronique, leur ignorance, leurs agissements,
leur éloignement de ceux et celles qui les ont «élus». Ils prennent rarement
l’initiative de projets de lois alors que la Constitution leur en donne le
droit. Sur le plan local, la plupart des élus locaux passent leur temps à
revendiquer des aides de l’Etat et sont incapables d’anticiper les problèmes.
En tout état de cause, peut-être dans une ou deux générations si l’éducation
nationale est refondée, transformée, restructurée. Si le statut personnel de la
femme change pour lui offrir la place entière qu’elle mérite et si la religion
est cernée dans les espaces qui lui conviennent loin de la gouvernance, peut-être
que la démocratie poindra à l’horizon.
Mieux encore, si le citoyen est mis au centre des préoccupations des
élus et des gouvernants et si le militaire prend sa place d’abord comme citoyen
et qu’il se mette réellement au servir non seulement du pays mais aussi de la
citoyenneté, peut-être que cela sera possible ?
Les islamistes et leurs accointances gouvernementales
Actuellement, à la veille de ce 1er novembre 2020, le pouvoir est à la
manœuvre avec les islamistes, en mettant en œuvre deux programmes, celui du
renforcement de l’arabisation et celui de l’islamisation de l’école. Les deux problématiques
n’échappent à personne et il faut ajouter un troisième : le recul des
programmes économiques gouvernementaux. Malheureusement, la mentalité et l’état
d’esprit ont été tellement corrompus que leurs tenants trouvent facilement des
relais pour les aider à se renforcer.
Après le référendum sur la Constitution, il y aura les législatives.
Comme la nature a horreur du vide, si les partis peu représentatifs boycottent
le scrutin, ils n’auront aucune tribune pour exister politiquement. S’ils
participent, s’ils s’impliquent, ils pourront espérer impacter la vie
politique, à condition qu’ils revoient complètement leur logiciel. Le Hirak
comme mouvement sans organisation ni verticale ni horizontale n’a pas eu pour
objectif sa structuration en prévision des batailles politiques électorales.
Peut-être que les initiateurs n’ont pas eu le temps de le faire puisque presque
tous ont été mis en détention ou invités à rejoindre leurs quartiers. Cela
s’est fait dans le silence total.
Cependant, si le pouvoir veut œuvrer pour le bien du citoyen, il a
l’option de mettre de l’avant des solutions à titre transitoire, en changeant
en souplesse des paradigmes organisationnels et fonctionnels de la gouvernance.
Il pourrait en accord avec la société civile, les organisations citoyennes et des
personnalités locales sérieuses ouvrir des canaux de communication et mettre en
place des passerelles pour un dialogue serein et sincère. Lancer un dialogue
décliné sur le court, le moyen et le long terme axé sur l’économie,
l’agriculture, l’urbanisation, l’éducation et la culture, la diaspora et d’où
émergeront de nouveaux profils représentatifs des citoyens.
Le danger islamiste
Cette démarche est un des instruments utiles pour éviter l’intrusion
perfide des islamistes. La question est considérée avec attention, notamment
avec les falsifications éhontées de l’histoire de la Révolution et
l’hégémonisme islamiste transnational.
N’oublions pas que l’islamisme est l’épine au pied sur laquelle ont
marché les dirigeants des années «1980». Les islamistes ne cessent de
s’infiltrer et d’enfler avec l’appui accordé par l’ancien Président. Les liens
des islamistes algériens avec ceux des autres pays, que ce soit au
Moyen-Orient, en Asie ou en Europe. Le soutien intéressé des puissances
occidentales en rajoute et cela est encore plus visible de nos jours. Le pire,
c’est qu’en Algérie les islamistes sont au pouvoir au sein de l’éducation
nationale, la justice, les affaires religieuses, les télécommunications, les
institutions électives locales, etc. et adulés par les militaires. C’est dire
que le Hirak a juste balayé le problème sous le tapis.
Deux projets de société inconciliables
Aujourd’hui, ses représentants basés à l’étranger lancent des actions
liberticides et intimidante contre un observateur qui a quitté la scène
politique depuis fort longtemps. Ce spectateur critique de la scène politique,
en l’occurrence Saïd Sadi, fait l’objet d’un affichage mortifère par
l’organisation islamiste Rachad. Il ne s’agit pas d’une simple confrontation
entre deux hommes politiques. L’un est porteur d’un projet totalitaire et orienté
vers le passé et la régression sociétale, l’autre décline celui d’une société
démocratique, tournée vers le progrès et le développement du citoyen et de
toute la société. L’un est obscurité et obscurantisme, l’autre est avenir et
futur et tourné vers le savoir et la connaissance.
Par conséquent, ils se réfutent dans la forme et dans le fond, ce qui
fait qu’ils sont antinomiques. Le projet que portent les islamistes, toutes
tendances confondues, est celui de l’endoctrinement, de l’embrigadement et si cela
ne fonctionne pas il préconise l’intimidation jusqu’à la violence physique, en
décimant les intelligences qui fragilisent leur programme de prise de pouvoir.
Ce projet porte en lui les germes de l’adversité contre tout ce qui ne rejoint
pas ses idées, ses dogmes d’un autre âge ; ses attaches à des préceptes dignes
de la Jahilya (période ante islamique, ndlr). Il ne laisse aucune place à
l’esprit critique.
Le projet que défend Saïd Sadi est celui d’un humaniste. Celui d’un
esprit éclairé. Celui d’un libre penseur et rhétoricien rigoureux auquel
s’ajoute le patriotisme. Pour clore ce chapitre, il faut savoir que l’islamiste
en chef de Rachad bénéficie du soutien financier de divers bailleurs de fonds
et de plusieurs organisations islamistes transnationales. Il n’a pas l’Algérie
au cœur. Le Dr Saïd Sadi a le support de la vérité, celle que porte en eux des
compatriotes exilés durant la décennie noire et en Algérie des démocrates qui
militent encore, avec abnégation et détermination.
En conclusion
Au-delà des aspects politiques que personne ne peut minimiser et
notamment la pléthore de pseudo-partis multifonctions, ce sont, de nos jours,
les urgences économiques qui interpellent et qui font que la situation globale
incertaine pour les citoyens et la faiblesse des marges de manœuvre
gouvernementales. Formuler quelques-unes sous forme de questions pourrait
ouvrir la porte à des projets de développement qui mettraient bien du monde au
travail : comment sortir du Covid-19 ? Comment remettre les gens au travail ?
Comment résorber le chômage de masse (5 millions de chômeurs) ? Comment gérer
le pays avec moins de 50 milliards de dollars de réserves de change ? Comment
se libérer de la dépendance aux hydrocarbures ? Comment éviter de recourir au
FMI ? etc. Ces urgences imposent une vraie refondation des approches politiques
de l’économie, à la fois de la part du pouvoir et des partis d’opposition.
C’est à l’aune de ce changement de paradigmes que les citoyens algériens
sépareront le bon grain de l’ivraie.
Ferid Chikhi
20 sept. 2020
Un Numide en Amérique du Nord - 339 -
Cela fait dix ans !
Je pensais presque simultanément à la date de son décès (19 septembre 2010) et à la photo nous montrant, elle, assise sur une chaise longue, dans la cour de notre maison, lisant le journal et nous, debout, derrière elle, prêtant une oreille attentive aux principales nouvelles qu’elle nous donnait.19 septembre 2010-19 septembre 2020.
Cela fait dix ans. En vérité, pour moi, c’est comme si
c’était hier. Je me souviens du moindre détail.
Je me souviens de tout.
Le Coronavirus a complètement bouleversé mon rapport au
temps.
Depuis l’apparition de la pandémie, en mars dernier, j’ai
l’impression de n’avoir plus le temps de rien. « Je n’ai pas le temps dans
ma tête, me disais-je quasi quotidiennement, mais quelles que soient les
entraves, les contraintes liées au nouveau contexte, je ne dois pas oublier
d’évoquer la disparition de ma mère, comme j’ai pris l’habitude de le faire
chaque année, par écrit, depuis qu’elle nous a quittés. ».
Je pensais donc en même temps à elle et à la photo que je
me promettais de retrouver pour la regarder autrement, plus longuement,
peut-être aussi pour la commenter. Au reste, plein de photos de l’album
familial mériteraient d’être commentées d’une façon ou d’une autre. Sur la
photo en question, Mà lisait le journal.
Mais, était-ce la Dépêche de Constantine et de l’Est
algérien ou El Moudjahid ? Était-ce juste avant ou peu après l’indépendance ?
La retrouverais-je ? Je me le demande. Je crois que c’était l’automne. La photo
était belle et claire. C’était une fin de matinée ensoleillée. Mà était égale à
elle-même, sereine, souriante, détendue.
Allah Yerhamha.
Paix à son âme.
Lamine Bey Chikhi
19 Septembre 2020
13 sept. 2020
Un Numide en Amérique du Nord - 338 -
Le Parti Québécois, ses intellectuels et l’indépendance du Québec
Dans le propos qui suit je passe en
revue et succinctement quatre petites réflexions qui touchent à la course à la
chefferie du PQ, au Québec et le reste du monde, au poids de l’immigration et à
l’indépendance du Québec.
La course à la Chefferie du PQ
D’abord, la course à la chefferie du parti Québécois qui entamera bientôt son dernier droit ne lève pas au sein de la population, effets du Covid19, nous dira-t-on. Les citoyens sont préoccupés par le masque, la distanciation, le vaccin et ils n’ont pas le temps de s’intéresser aux changements qui interviennent au sein du Parti Québécois. Alors, ça m’interpelle lorsque je regarde les débats et que le modèle de communication est le même que celui des vingt dernières années. J’aimerais bien me tromper mais je vois que les débats entre les quatre candidats n’emportent pas les plébiscites de tous les observateurs et encore moins ceux des attentistes. Des divergences idéologiques apparaissent. L’unité d’action qui devrait ressortir des déclarations des candidats est nulle et la nouvelle pédagogie assistée et tant souhaitée ne décline aucune une convergence fine entre les citoyens, la société civile et leurs institutions.
Lors du congrès de Trois Rivières
(Automne 2019) et selon ma lecture, malgré les limites des orientations
politiques, la porte a été ouverte pour la participation de tous aux
discussions et aux débats organisés par le parti. Dans cet axe de réflexion,
seul Paul St-Pierre Plamondon se réfère souvent aux résolutions adoptées lors
de cette rencontre. Les autres y font à peine allusion. Le soutien de toute la
société Québécoise s’impose et il faut aller le chercher. Toutefois, il faut
admettre que sans les organisations chez qui cette fabuleuse perspective a été
cultivée depuis le début de la révolution tranquille et sans les intellectuels
acquis à l’indépendance, le rêve restera un rêve et il finira par s’estomper
comme le souhaitent tant de fédéralistes enchaînés à la monarchie Britannique
et au Commonwealth.
Une de mes réflexions publiées dans
le numéro spécial que l’Action Nationale consacre aux travaux des intellectuels
pour la souveraineté (Les IPSO) et qui sera diffusé en octobre 2020, sous
l’intitulé ‘’Les intellectuels doivent se rendre visible’’, j’ai
notamment souligné que même si le Québec est une province du Canada et que les
grandes décisions le concernant se prennent ailleurs j’anticipe que l’on
constatera une différence fondamentale, le jour où le pays sera indépendant. Les
citoyens Québécois décideront de leur destin. J’insiste entre autres sur le
fait que pour y parvenir les intellectuels indépendantistes doivent contribuer
à l’effort de compréhension de la pensée et de l’expression d’idées nouvelles
qui inspirent la société tout entière à prendre part à la réalisation de
l’indépendance. En d’autres termes, les idées des intellectuels doivent
accompagner la quête d’indépendance, sans quoi en laissant le champ libre à
ceux qui sont contre, ils seront imputables des dérives qui ébranlent les
fondements de la personnalité, de l’identité et de la culture du Québec.
Le Québec et le reste du monde
D’un point de vue globale, le monde et le Québec sont deux espaces intrinsèquement liés. Depuis la fin du dernier millénaire, les deux ont vécu des mutations marquantes et significatives. Des changements tectoniques impactent les politiques domestiques de tous les pays. En Europe de l’Est, les Balkans ont retrouvé leur géographie initiale contre celle tracée par les Nations Unies. L’union Européenne se reconfigure avec le Brexit et Bruxelles tremble

Au Québec, la CAQ, tente de faire bonne figure en dépit des impacts du Covid19 qui réarrangent l’économie, le social, la culture, les relations humains, etc. Elle ne peut éviter que des paradigmes significatifs légués par la gouvernance néolibérale soient prégnants. Elle est aidée par les divergences observées dans le plan de match opérationnel des indépendantistes.
Le poids des immigrants d’ici et
ceux qui arrivent
Dans le Québec à l’horizon 2030 /
2040 deux facteurs clés devraient être réexaminés : le premier est celui de la
gouvernance. Il gagnerait à être revisité du point de vue de l’organisation des
institutions et de leur fonctionnement essentiellement sur le plan
socioéducatifs (histoire, éducation, culture, santé, solidarité ...). La
gestion par la panique du Covid19 a montré que l’apport de l’immigration
est à considérer avec une autre attention que celle qui a prévalu depuis plus
de trois décennies. Cela doit se faire, impérativement en fonction des besoins
de la société pas seulement industriels et commerciaux mais aussi en ce qui a
trait à la démographie, l’économie, la culture mais aussi à la société. La
bonne approche doit être locale et matricielle et en corrélation avec les
intérêts du Québec à court terme mais aussi à long terme. L’immigration est un
chantier qu’il faut investir avec un sérieux singulier en tenant compte de deux
segments : en premier lieu les immigrants qui sont déjà au Québec et qui ont
besoin de mieux apprécier les politiques d’intégration qui les concernent
surtout eu égard à leurs acquis académiques et expérientiels. Ensuite, ceux qui
viendront dans les prochaines années en considérant leur densité sur le poids
démographique, les régions et la métropole. Les obstacles tels que le
protectionnisme des ordres professionnels à l’endroit des profils des
immigrants. Il faut avec diligence s’intéresser de près aux réticences avérées
de bien des employeurs, parmi lesquels la fonction publique du Québec, qui
peinent à combler les emplois vacants. Un Québec indépendant enjoindrait aux
institutions de nouvelles démarches de recrutement pour mettre un terme non
seulement à ces obstructions mais surtout à répondre aux attentes des citoyens.
Les intellectuels dans ces processus de changements majeurs doivent contribuer
à la vulgarisation des idées relatives aux conditions de vie sociale,
culturelle et économique. Leurs contributions renforceront l’identité et par
extension la personnalité des Québécois.
La souveraineté V/s l’indépendance
Un autre concept doit être mise de
l’avant celui des adversaires de la primauté du citoyen et de son
accompagnement par ses institutions élues, ils sont nombreux et
souvent ils se qualifient de souverainistes. Certes, ils le sont, mais
leur souveraineté est ordonnée dans la Fédération Canadienne partie prenante du
Commonwealth et de la couronne Britannique. Ces souverainistes sont partout au PLQ
à la CAQ sous le vocable de ‘’nationalistes’’ ; ils sont chez QS dans la même
voie ils hantent les coulisses des syndicats. Malheureusement, ils se comptent
aussi parmi les Péquistes les plus influents de quelques courants qui
traversent le parti. Ils se reconnaissent et on les reconnait parce qu’ils
parlent de souveraineté et jamais d’indépendance. Malheureusement, ils se
comptent aussi parmi les Péquistes les plus influents de quelques courants qui
traversent le parti. Ils se reconnaissent et on les reconnait parce qu’ils
parlent de souveraineté et jamais d’indépendance. Ce dernier concept et ses
déclinaisons ne font pas partie de leur langage politique. Parfois, ils sont
l’adversité personnifiée ; souvent ils déclament de la prose sur l’identité
mais sans contenue. Ils sont dans le ‘’business politique’’ et évitent d’être
imputables des dérives qui ébranlent les fondements institutionnels du Québec.
Ils œuvrent comme des relais d’une culture d’adhésion au Canada contre l’idée
d’indépendance du Québec.
C’est pour cela que je souligne
qu’ici comme, ce sont les efforts des intellectuels engagés, toujours fidèles
aux fondements matriciels des personnalités mémorielles et fusionnées de leurs
peuples qui ont mené aux indépendances de leurs pays. Les intellectuels du
Québec, par des idées salvatrices, sont capables de contribuer à redonner vie
aux aspirations d’indépendance des Québécois.
Ferid Chikhi
24 août 2020
Un Numide en Amérique du Nord - 337 -
Des causes et des effets de La course à la chefferie du Parti Québécois.
Par anticipation, quelles leçons peut-on tirer de l'actuelle course à l'élection du futur chef du parti
Québécois ? De manière synthétique, depuis le début de la révolution tranquille, des succès ont été suivis d’échecs, des gains sociétaux ont été observés, ici et là, et même pris comme exemple et références par bien des provinces de l’Ouest Canadien et parfois imités ailleurs dans le monde. Pourtant, le Québec est toujours sous domination d’un Canada anglais de plus en plus hégémonique n’hésitant pas à poursuivre sa mission de sape de la culture et de la langue françaises qui constituent, qu’on le veuille ou non, le socle de la diversité authentique de cette partie du continent nord-américain en ce qu’est son histoire depuis le milieu du 15ième siècle.Comme
partout dans le reste du monde, malgré, le cheminement suivi par les
souverainistes du Québec, la révolution tranquille semble être arrivée à un
terme qui n’avait pas été anticipé par ses fondateurs. Des hommes et des femmes
politiques, des militants ont quitté le navire souverainiste pour fonder de
nouveaux partis qui se disent plus attachés à l’indépendance que les partis
fondateurs, depuis le RIN, etc. jusqu’au Parti Québécois.
Dans
le paysage politique actuel, ‘’un nationalisme’’ avec une définition spécifique
que lui donnent quelques farouches défenseurs d’un Québec identitaire est porté
par des personnalités ‘’insaisissables’’ pour ne pas dire ‘’versatiles’’ sur le
plan idéologique. Ce nationalisme apparait
plus comme une voie de sortie de la souveraineté et de l’indépendance ; il
réunit aussi bien quelques progressistes en mal de reconnaissance et des
néolibéraux qui n’ont rien à envier à ceux du parti libéral. Ces politiques ne
cachent pas qu’ils veulent se tailler quelques parts de ce gâteau qui se
laisserait déguster même s’ils n’ont aucune capacité d’apprécier le contenu. Pourtant,
il profiterait plus à tous les Québécois qu’à une infime partie d’entre-eux. Ce
nationalisme porte atteinte non pas aux seules culture et langue française en
Amérique du Nord mais il porte aussi atteinte à la personnalité en construction
du Québécois de demain. Et, c’est là que le bât blesse.
C’est
là aussi que la course à la chefferie du Parti Québécois, avec cet allié inattendu
qu’est la pandémie du Covid19, laisse apparaitre des altérations non seulement
dans la gouvernance de la province mais aussi dans les organisations qu’elles
soient économiques, sociales, culturelles mais aussi environnementales. L’avantage
de la transformation qui se déroule sous nos yeux au parti Québécois c’est qu’elle
est et sera l’œuvre de la génération des ‘’X’’. Elle se fera avec eux et avec
les Baby-boomers, artisans de la révolution tranquille mais aussi avec les plus
jeunes qui rejoignent le parti par grandes vagues grâce, notamment à l’appel
lancé par Paul St Pierre Plamondon.
J’admets
qu’au début de la compétition je n’étais pas favorable à sa candidature. Mais
en lisant son programme, en l’écoutant parler, en prenant connaissance de
quelques paramètres de son ouvrage témoignage sur son parcours, j’ai compris
que c’est le seul candidat qui connait le Parti Québécois, qui connait le
Québec pour l’avoir parcouru de long en large, qui a ressuscité de quelques
revers et qui montre de la détermination à faire l’indépendance tout en suivant
les idées retenues par le Congrès de Trois Rivières, celui de la refondation.
La
question qui reste posée est de savoir si les anciens sauront voir en lui un
des héritiers capables de procéder au changement tant attendu ou si encore une
fois ils refuseront de léguer le patrimoine historique de la quête d’indépendance
à un jeune lucide, déterminé, perspicace qui a certes encore beaucoup à apprendre
mais qui apprend vite ?
Le
premier débat qui aura lieu cette semaine sera déterminant pour le Québec, son
indépendance et l’investissement réalisé dans cet idéal depuis les début des
années ‘’60’’. Une rupture est nécessaire pour passer de la révolution tranquille
à une révolution active.
Ferid Chikhi
10 août 2020
Un Numide en Amérique du Nord - 336 -
Quels symboles pour l’indépendance du Québec ?
‘’Du poil se sa barbe encense-le
et il te restera fidèle’’
Adage Algérien
Le propos qui suit est un questionnement sur les symboles
de la lutte pour l’indépendance d’un pays. Nous savons, chacun selon son niveau
d’information, que Le Covid19 a des effets toxiques sur les domaines d’activités
(institutionnelles, culturelles, économiques, politiques, sociales, etc.) montrant la
précarité non seulement de la pensée sociétale mais aussi de la gouvernance.
Dans bien des pays et des villes, le déconfinement s’est affirmé
dans une totale incertitude et l’instinct naturel de réappropriation de la
proximité s’est manifesté sans retenu. Je réitère que ce qui suit porte sur les
symboles de la lutte pour l’indépendance. Ceux qu’une société privilégie pour
se rassembler et avancer.
Pour y faire face un seul instrument politique, le patriotisme,
sentiment partagé d'appartenance à une même PATRIE. C’est une prise de conscience
qui renforce l'unité sur la base de valeurs communes. Elle conduit à ressentir
de l'amour et de la fierté pour la terre nourricière. Si le nationalisme est
impersonnel, le patriotisme est dévouement pour l’indépendance de son pays, pour
la liberté de ses citoyens et la défense du bien-être de son peuple.
Le contexte est certes différent mais le Québec n’échappe
pas à cette règle, y compris sous le couvert d’une nouvelle forme révolutionnaire
qualifiée de ‘’tranquille’’. En revanche, cette révolution
tranquille maintient le séquestre de la gouvernance provinciale par le Fédéral et
elle génère une aliénation identitaire et culturelle au nom d’une soi-disant souveraineté-association.
La dépendance d’Ottawa se confirme sur des pans entiers de la société Québécoise.
Dans ma culture première un adage populaire nous interpelle et nous invite a
rester en éveil) : ‘’du poil de sa barbe encense-le et il te restera
fidèle’’ (traduction approximative.
C’est dans mes lectures que j’ai appris que la Révolution
Tranquille était une traduction de The Quiet Revolution
qui décrivait le Québec dans un texte d'André Langevin pour le magazine Maclean's
en février 1963, même si elle est antérieure aux années ‘’60’’. Elle
était utilisée par la presse anglophone dans les années ‘’50’’
pour parler des changements politiques dans le monde. A la même période, en
Algérie, le colonialisme français déployait, le plan de Constantine et la
génération Lacoste était promue et portée pour diriger l’Algérie
indépendante mais toujours sous domination coloniale. À ce stade de la réflexion faire le lien avec
ce qui se passait dans le monde impérialiste Britannique et le monde colonial
Français ou Hispanique était une référence.
Je me souviens ! Lorsque
l’absence d’un drapeau met le feu aux poudres…
Qu’en reste-t-il en 2020 ? J’ai l’envie de convoquer
Hubert Aquin dont beaucoup de souverainistes connaissent son essai
percutant ‘’La fatigue culturelle au Canada français’’ réponse à ‘’La
trahison des clercs’’ d’Eliott Trudeau. Mais demandons-nous, la Révolution
Tranquille a-t-elle abouti à quelques situations qui libèrent le Québec et
les Québécois ? Est-elle aussi puissante et dense qu’elle l’était durant les
quatre décennies après son survenance ? Oui ! si nous apprécions le
mouvement souverainiste dans son ensemble, pour certains le résultat est tout à
fait positif mais pour d’autres il reste insuffisant et sans résolution pérenne.
S’en souvenir une fois l’an, le jour de la fête nationale ou de la Saint Jean
Baptiste, n’est-ce pas une forme de reniement ? En fait l’histoire m’a appris qu’un
peuple qui veut se libérer du colonialisme, de l’asservissement se tient debout
tout le temps, tous les jours et fait de l’idéal d’indépendance sa quête quotidienne.
Alors, comment devient-on nationaliste, patriote, ou tout
simplement Québécois en amour avec le Québec, son identité, sa culture, son image ?
Comment transmettre ces arguments aux nouveaux arrivants lorsqu’ils
entendent qu’il existe des Québécois de souche et les autres ? Comment, après
coup, doit-on réagir parce que le Fleurdelysé n'a pas été visible lors de la
fête nationale ?
L’indépendance d’un pays, la libération de son peuple, l’autonomie
et tous les autres attributs de la lutte pour l’autodétermination, se conçoivent
sur une symbolique qui rappelle que les empreintes de la sensibilisation et de
la mobilisation existent pour canaliser et rassembler les volontés de celles et
ceux qui résistent à l’aliénation tout autant identitaire que culturelle. Pourquoi n’y a-t-il pas d’hymne national du Québec ?
Comme
bien des immigrants, j’ai pris sur moi de m’adapter et de prendre fait et acte
pour un Québec qui se qualifie de société distincte en Amérique du Nord avec le
français comme langue première. Je me rends compte au fil du temps que si l’identité
n’est pas définie, la culture est plus Nord-américaine que francophone. Le
français classique perd de son poids, de sa densité, de son agencement ; il
est remplacé par une langue hybride, un ‘’argot’’ sans
construction particulière qui ne consolide pas le lien avec les cultures francophones.
‘’Nous sommes Québécois. Nous ne sommes pas européens et encore moins
français parce que nous sommes Nord-Américains’’. M’a-t-on
dit.
Et, je me suis demandé si le Québec en quête de son
indépendance pourquoi n’y a-t-il pas de symboles qui reflètent la lutte menée
par les descendants des Canadiens français, des patriotes et de ceux qui ont
été intégrés malgré eux au Canada Anglais. La réponse a été mais ce sont le fleurdelisé,
la devise « Je me souviens », la langue française. Le Patriote apparait deux
fois par an le jour de son anniversaire et le 24 juin couvert de son bonnet et portant
son fusil. Des amis, m’ont dit, il
y a eu une période où ‘’les écrivains, les chanteurs,
les artistes de toutes sortes, les compositeurs, etc. se sont mis à exprimer ce
désir de liberté.’’ Mais, c’est surtout du business.
Ayant
baigné dans la Révolution Algérienne de Novembre 1954 qui a mené à
l’indépendance de mon pays d’origine, il m’a paru bizarre qu’au Québec, la sensibilisation
et la mobilisation des Québécois se fait l’été lors des festivals durant
lesquels quelques chanteurs animent le parterre de présents. Personne parmi mes
proches ne connait l’hymne national du Québec. De quels échos il résonne. Sur quel
rythme il renforce le fait Québécois ? Tous savent qu’il n’existe pas. Même si quelques-uns m’ont
cité Gilles Vigneault et sa chanson qui nous invite à ‘’nous parler
d’amour ou mon pays c’est la neige’’. Les Catalans ; les
Kurdes … ont en un.
Les
symboles ont pour rôle de rappeler aux Québécois, que ce sont essentiellement les
valeurs qui les rassemblent, qui les unissent par la même histoire et les mêmes
traditions, le même pays, qui a accueilli leurs ancêtres et qui continue à
ouvrir ses bras à bien du monde. C’est le rôle des leaders et des
animateurs du mouvement national de dessiner les contours des symboles d’une
nation.
Ces
symboles singuliers sont des balises placées sur un oriflamme ou un drapeau, dans
un hymne, un poème ou un chant patriotique. Ce sont des couleurs, des images de
résistants en lutte contre le colonialiste et autres indus occupants. Ils
invitent à nous souvenir que des hommes et des femmes ont lutté pour que le
Québec soit une société distincte avec ses propres attributs.
Ferid-R. Chikhi
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